« J’y ai pensé toute la nuit, toute la semaine », avouait Lucas Dubau à la conférence de presse, quelques minutes après avoir été sacré champion de France devant son frère jumeau, Joshua. Même si le Marnais gardait cet objectif tricolore dans un coin de sa tête, lui qui devra rejoindre les rangs des Élites l’année prochaine, il ne pensait pas y réussir.
Effacer les mauvais souvenirs de Lanarvily l’an passé, lorsqu’il se classait 10ème après avoir briser son guidon : « une succession de mauvais choix ». Les réminiscences douloureuses des championnats de France 2012, dans ce même fief de Quelneuc, quand il se faisait reprendre à 15m de la ligne d’arrivée. « Je pensais que j’étais maudit », avouait Lucas Dubau.
« Je pensais que ça allait être plus physique et je me sentais vraiment à l’aise au fil des tours », révélait Lucas, « c’était maintenant ou jamais. » Après les attaques successives et tranchantes de Joshua Dubau et de Yan Gras, le Marnais a décidé de tenter sa chance. Essayer pour conquérir le Graal, quitte à tout perdre.
Mais avant de songer au sacre, il fallait d’abord éliminer ses concurrents. « Yan Gras et Antoine Benoist étaient costauds, il fallait constamment les surveiller. » Mais sur la ligne de départ, Lucas Dubau pensait à prendre du plaisir, « quand je prend du plaisir, les résultats suivent. » La puissance qu’il dégageait lors de son raid solitaire témoignait de sa confiance, à la fois sereine et vaillante.
Réaliser un doublé sur les France a forcément une saveur singulière pour les deux frères qui courraient après ce titre depuis un moment. La joie éprouvée lorsque Lucas a enfilé la tant désirée tunique tricolore témoignait d’une profonde exaltation, presque autant que le moment où il a enlacer son frère juste après la ligne d’arrivée.
Lors de la conférence de presse, son frère Joshua affirmait ne ressentir aucune jalousie envers son frère : « Je suis vraiment fier de ce qu’on a accompli. » Avec altruisme, les deux frères évoquent leur plaisir collectif à avoir ramener le titre national à la maison. Cette détermination collective les emmènera dans un premier temps sur les coupes du Monde de Nommay en France puis Hoogerheide en Belgique. Le tout avant d’attaquer les Mondiaux de Valkenburg le 3 et 4 février, où ils faudra les attendre au tournant.