Un coup de massue nous tombe sur la tête quand Patrick Le Her, le président du cyclo-cross de Lanarvily, nous annonce que le mythique CX de l’année n’aura pas lieu cette année, une première dans l’histoire du circuit du Mingant. On a alors téléphoné au « patron » pour en savoir les raisons. Elles sont des plus claires et des plus limpides. Patrick Le Her reste droit dans ses bottes et pousse un cri d’alarme quant à l’avenir du cyclo-cross !
Pourquoi ne pas organiser le CX de Lanarvily cette année?
Patrick Le Her: » Nous sommes fatigués là sérieusement. On commence à être âgé dans le comité d’organisation. Il nous faut du sang-neuf, des jeunes motivés. Il y a une baisse de moral chez nous. On voudrait un peu plus de jeunes pour prendre la relève justement. Et c’est un travail de titan que d’organiser cette épreuve ! Je comprends nos bénévoles quand ils me disent qu’ils sont au bout. Malheureusement, on a aussi nos activités à côté pour gagner notre croûte et il nous faut vraiment une relève. On avait besoin de faire le point. Quand tu vois le cyclo-cross de Quelneuc qui n’a lieu que tous les 2 ans, on pense que c’est une bonne idée en fin de compte. En plus, il ne faut pas oublier les charges astronomiques que nous impose la FFC. On avait besoin de souffler avec tout ça. «
Donc, ce n’est pas un problème de finances?
Patrick Le Her: » Non pas du tout. Niveau finances tout va bien. Le championnat de France a été positif et on reste dans les clous. Notre budget est sain et on ne peut pas se plaindre. Un ras-le-bol peut-être ! Le coût des charges imposées par la FFC est tout de même trop élevé. Par exemple, les frais d’hôtel, qui ne sont pas de simples hôtels, ça coûte un bras tout de même. Ils vont dans un grand hôtel de Brest alors que l’on fournit le notre à côté à Plabennec. Avant même que la course ne commence, avec toutes ces charges indirectes ou pas et tout ce que l’on nous impose, ça nous coûte déjà 5000 euros. Mince, nous sommes des bénévoles et on ne peut pas suivre aussi facilement. De plus, ils nous imposent une course dames. Je veux bien et je suis partant, mais il n’y a pas assez de coureurs féminines pour en organiser une. Mais bon, voilà c’est obligatoire d’en faire une avec les mêmes frais que la course élite hommes. Là, on ne peut pas suivre sincèrement. Nous sommes fatigués. On prend une claque sur la tête à chaque fois. On fait une pause et on repartira plus tranquillement l’année prochaine. »
Une forme de rébellion en quelque sorte?
Patrick Le Her; » On appelle ça comme on veut. Peut être… Je n’en sais rien. Mais fatigué, oui ça c’est sûr. Donc tous les 2 ans comme Quelneuc, pourquoi pas si on a pas assez de relève et des charges trop importantes à l’avenir. »