[dropcap]C[/dropcap]’est une putain de belle histoire de Breton, d’aventuriers, de champions, et surtout humaine. De celles qui se bâtissent au coin du feu, là bas dans le pub face à notre mystérieux Atlantique. Face à cet océan qui ne pardonne rien et surtout pas un moment d’hésitation. Une histoire de fonceurs, de ces gars bravant l’impossible, c’est l’histoire d’une rencontre, d’une cause…
On vous avait déjà parlé de ce navigateur adepte du cyclisme. Pierre Leboucher, vice-champion du monde de 470 (dériveur) en 2012 et 2013 et sélectionné aux JO de Londres. De ce petit breton qui s’était fait remarqué de belle façon sur le dernier Tour de France à la voile. Mais voilà, ce pilier de l’équipe de France a décidé de foutre le camp vers la course au large. Ce genre de truc dont vous ne savez jamais ni comment, ni pourquoi, il vous appelle, juste par ce désir venu du plus profond des tripes. Pierre Leboucher sera donc sur la Transat AG2R auprès de Christopher Pratt pour débuter l’aventure avec, dans le viseur des années à venir, cette épreuve mythique que l’on nomme le Vendée Globe Challenge.
Par un soir légèrement brumeux, le voilà qu’il croise dans cette antre d’aventuriers que l’on nomme « Le O’donnell » ce duo composé de Christophe Lefort et Mickael Hinault de l’association « Souffles d’Espoir contre le cancer » . Deux passionnés tout aussi barrés que le marin ou son bateau « Guyot Environnement« . Au fil des pintes, les voilà qu’ils causent de leurs grands défis et de ce souffle incroyable pour les atteindre. Entre le navigateur et les cyclistes, le courant est chaud et les mènent à bon port si bien que Pierre Leboucher décide de les emmener dans son aventure et de porter fièrement le symbole de ce défi incroyable qu’est la lutte contre le cancer. Pierre Leboucher sera donc l’un des ambassadeurs de l’association dont le parrain n’est autre que Bernard Hinault.
Be Celt : Pierre, comment as-tu rencontré Mickaël et Christophe ?
Pierre Leboucher : « Ça c’est fait naturellement. On s’est rencontrés avec un ami, on a causé cyclisme, voile, défi et fil en aiguille de l’association. C’est un sacré challenge qu’ils se sont lancés ! Nous sommes tous concernés par le cancer, nous avons tous quelqu’un que l’on connait qui a traversé cet océan de douleur. Quand ils m’ont alors demandé de les soutenir, j’ai tout de suite dit oui pour deux raisons : ces gars là ont ces trucs en eux, la passion et la sincérité comme nous autres les marins. »
Tu es aussi un fan de cyclisme…
« Oui bien sûr, je roule pas mal durant l’hiver et j’adore ça comme pas mal de navigateurs. Le cyclisme est un sport de base pour tout entraînement. Mais c’est vrai que je regarde beaucoup les courses comme le Tour de France ou Paris Roubaix. Dernièrement, j’ai reçu un livre dédicacé de Vincent Lavenu avec un petit mot pour la suite, ce champion qui a créé le Team AG2R. Ca m’a fait chaud au coeur et j’espère avoir autant de réussite que Vincent à l’avenir. Mais le truc, c’est que le père à Christophe était marin aussi et il a pas mal bourlingué à travers le monde comme tout bon Breton. Le père de Mickaël n’est autre que Bernard donc le genre de mec que tu respectes en tant que champion et en tant qu’homme. Car comme je te l’avais dit un jour: « Il faut être sacrément fou pour se lancer à la conquête du tour de France« . En fin de compte, il aurait pu être un grand navigateur avec cette trempe (rires), il aurait tapé de grandes courses aussi chez nous (rires)! »
Qu’est ce que représente l’association « Souffles d’espoir » pour toi ?
« Du cran. Un défi incroyable comme celui de traverser un océan bien démonté mais qui n’aurait jamais de port au final. Mickaël et Christophe se sont lancés dans un pari un peu dingue mais ils veulent essayer d’atteindre l’autre rive coûte que coûte. Et pour cela, ils se défoncent vraiment, ils sortent la « grand voile » dès le vent souffle, ce souffle d’espoir justement . Je vais aller au Centre Eugène Marquis à Rennes pour rencontrer ces chercheurs avec eux et Bernard Hinault, le parrain. Le matin, je vais aller bouffer quelques kilomètres avec Bernard aussi. Je me souviens bien de ces exploits et c’est marrant d’aller taper quelques kilomètres pour la bonne cause ensemble. Ensuite, au départ de la Transat AG2R , ils seront à nos côtés pour nous soutenir moi et mon ami Christopher Pratt. Une aventure que l’on vivra tous ensemble… »
Christophe Lefort est le président de l’association Souffles d’espoir contre le cancer
Be Celt : Comment vous est venue cette idée de soutenir le bateau » Guyot Environnement » de Pierre Leboucher?
Christophe Lefort et Mickaël Hinault : « Nous avions un ami en commun, fan de cyclisme comme lui et fan de voile. On s’est alors rencontrés et nous avons discuté un peu de tout. Au final, on s’est tellement bien entendu que nous avons décidé de faire ce pont entre la voile et le cyclisme, tous ensemble pour la même cause: la lutte contre le cancer. Cette saloperie touche tout le monde et nous sommes tous concernés. Pierre se lance un défi dans la course au large désormais. Nous, nous lançons ce défi de lutter contre le cancer avec ce point commun entre son combat et le notre: le souffle qui vient nous amener à bon port, ce souffle d’espoir qui nous permet d’avancer. »
On voit souvent l’asso Souffles d’Espoir dans divers événements…
Oui, nous voulons faire parler de l’asso partout, au delà de tous les océans du globe. Nous organisons le Tour de Rance Randonnée Vintage par exemple dans la Vallée de la Rance , puis nous lançons une vente aux enchères de maillots de champions. Dernièrement, le Stade Brestois 29 nous invité grâce à Greg Pellaud pour récolter des fonds. La course au large, on aime ce défi car cela parait insensé tout autant que notre mission. Nous sommes fiers de soutenir Pierre et son bateau Guyot Environnement avec Bernard Hinault, notre parrain.
Justement, vous serez au départ de la Transat AG2R en avril tous ensemble pour les soutenir ?
Bien sûr. Nous serons au côté de Pierre et Christopher au départ en espérant que les vents les porteront. Mais avant, Pierre qui est un fan de cyclisme viendra rouler aux côtés de Bernard pour la même cause et ensuite nous irons rendre visite au centre Eugène Marquis qui fait un travail remarquable dans la recherche contre le cancer.. Comme le dit Pierre, ces 2 mondes, la course au large et le cyclisme, c’est du pareil au même. Oui, nous sommes maintenant sur le même bateau si je puis dire, en attendant ce souffle qui nous pousse vers l’avant, celui que l’on nomme espoir!