Pour ce documentaire réalisé par Marina Zenovich qui sortira le 24 et 31 mai prochain sur ESPN, 30 secondes ont été diffusées. Lance armstrong envoie quelques phrases qui feront mouche , à la façon d’un blockbuster hollywoodien. Sa communication est si bien rodée et il veut se montrer plutôt comme un héros d’une tragédie grecque, un banni…Mais comme le décrit Cyclingnews, c’est plutôt un documentaire sur la cruauté et les secrets d’un homme, traversé par une rage froide, avec des scènes de folle colère, effrayante même pour ceux qui l’ont connu. Selon diverses sources, Armstrong lui même n’était pas très satisfait de son image dans le film. Au fur et à mesure que l’histoire se déroule, il est facile de comprendre alors pourquoi.Après quelques minutes, on le voit déjà avec le majeur levé vers l’écran, en beuglant un «
Fuck You !« . Les jurons viennent facilement et on ne peut s’empêcher de se demander à qui il s’adresse vraiment. Zenovich ? Le public ? Le monde entier ?
Toujours selon cyclingnews, la légende de Lance est une grande tragédie américaine qui ne déshonorerait pas un roman de James Ellroy. Il y a l’enfance abusée, l’ambition rageuse, le statut de célébrité, les femmes, l’argent et, dans l’ombre, l’intimidation et les menaces, la litanie de vies brisées et le souffle constant de désastre et de mort qui plane sur son sport. La réalisatrice est parvenue à capturer les facettes de l’acteur et de l’homme.
En fin de compte, ce n’est pas le dopage qui choque mais la vision d’une vie forgée par la colère et la brutalité, qui a été si facilement emballée dans la fanfaronnade sportive, le patriotisme, la bienfaisance et l’avidité des entreprises qui le suivaient dans sa quête de revanche.
Dans le film, Armstrong est tellement imbu de lui-même qu’il est presque « Trumpien » en référence au président américain..
Le mythe de l’acteur l’a même dissocié de lui-même. « Lance Armstrong…J’aime ce nom » comme si c’était un nom de scène, inventé par un agent.
Outre son aveu de s’être dopé à 21 ans à l’EPO (faut bien devenir un martyr du système), 1 ans avant son titre de champion du monde,
« Nous avions déjà essayé de la cortisone à faible indice d’octane, ou quelque chose comme ça, mais l’EPO était d’un tout autre niveau. Les avantages en termes de performances étaient si importants que le sport est passé du dopage à faible indice d’octane, qui a toujours existé, à ce carburant de fusée à indice d’octane élevé. C’était la décision que nous devions prendre.«
Il allume tous ceux qui se sont dressés contre lui. Ces derniers sont qualifiés, soit de « Pussies (chattes) », soit de « durs à cuire ». Pourtant, lorsqu’il s’agit de la souffrance et de l’humiliation qu’il a infligés à ceux qui ont osé témoigné contre lui, et dont ensuite il a tout fait pour anéantir les carrières et réputations, il n’y a presque rien. Il reste impassible, froid…
La phrase la plus brutale de toutes est le dégoût pour Floyd Landis, son ancien coéquipier. « Hey, ça pourrait être pire. Je pourrais être Floyd Landis, me réveillant tous les matins en étant une merde. »