Les deux plus grandes équipes cyclistes Belges, le team Lotto-Soudal et celui Deceuninck-Quick Step, sont (pour l’instant) plus ou moins tranquilles quand à leurs avenirs financiers. Mais pour combien de temps encore? C’est à cette question qu’a répondu Marko Heijl (directeur du sponsoring et des relations publiques chez Lotto Souda) pour SporzaLe Team Lotto Soudal a réduit le salaire de ses coureurs de 10% en solidarité avec son personnel technique. Tout comme l’entreprise FDJ (sponsor du team de Marc Madiot) en France, Lotto est la loterie nationale Belge et donc le team sait que ce sponsor est sûr. Mais tous ne sont pas logés à la même enseigne. Marko Heijl à Sporza ;
« Le team Lotto-Soudal a la chance d’avoir des sponsors en bonne santé. Soudal a connu ses meilleures années depuis 1966. Bien sûr, il y aura toujours des fissures, mais c’est justement là que nous intervenons ».
Les magasins des fabricants de vélos sont fermés et dans certains pays, vous n’êtes même pas autorisé à faire du vélo. Je crains que cela ne fasse plus mal dans ce secteur que dans d’autres.
« Ce ne sera pas le cas de toutes les équipes du secteur. Et les équipes cyclistes dépendent des sponsors. 90 à 95 % des revenus proviennent des sponsors. Les 19 équipes du WorldTour ont toutes un type de sponsor en commun : les fabricants de vélos. Les magasins des ces fabriquants sont fermés et dans certains pays, vous n’êtes même pas autorisé à faire du vélo. Je crains que cela ne fasse plus mal dans ce secteur que dans d’autres.
Je pense à des sponsors qui vont juste basculer. Regardez ce que vous entendez sur le team CCC dans les médias, vous entendez aussi des choses sur Segafredo… Je pense que comme après chaque crise économique, les sponsors vont disparaître ou ne pourront pas payer un partenariat. »
Le tour est très important, c’est une plateforme mondiale.
Lotto Soudal
; « A propos du tour de France, aucun sponsor ne fera faillite sur ce point précis, mais je pense aux petits sponsors qui se retireront ensuite. Avec Soudal, nous sommes actifs dans 140 pays. Le Tour est presque la seule course qui atteint tous ces pays. C’est une plateforme mondiale (..) »
Marko Heijl (Soudal): « De nombreuses entreprises qui se mettent en mode d’urgence ne considèrent plus le parrainage sportif comme un investissement, mais comme un coût important. Je pense que c’est assez clair que chaque sponsor s’en soucie dorénavant.
Vous voyez différentes stratégies. Au CCC, ils sont mis à la rue. C’est un scénario qui n’est pas envisageable pour les équipes belges sérieuses du WorldTour, mais il y aura surement des conséquences. C’est inévitable. En tant qu’entreprise, allez dire à vos employés qu’ils vont se retrouver au chômage technique, alors que dans le même temps vous payez parfois des stars du vélos avec des salaires à 7 chiffres : ce message est difficile à faire passer. C’est logique que tout le monde partage ce malaise ».