A 39 ans, James Canevet reste toujours un passionné, et particulièrement du sport cycliste. L’ex pro (2 ans en Belgique et Allemagne), ancien sociétaire de « Cyclisme en Finistère » de Pierre Henri Menthèour qui lui avait redonné l’envie de se battre, a été vainqueur d’une centaine de courses durant sa carrière dont les plus belles en juniors comme la Pen Ar Bed en Bretagne, puis en élites comme sa victoire sur Plaintel-Plaintel et quelques beaux podiums comme sa 2ème place sur la « Louison Bobet ».
Mais le champion Breton apprend alors que sa fille Inès est atteinte de la leucémie. Ni une, ni deux, le guerrier se lance dans une nouvelle course, la plus belle de sa carrière, celle de sauver sa fille. Soudé, le clan Canevet va vaincre ce maudit destin.
Cet éternel combatif garde toujours ce « feu »en lui, celui qui l’animait déjà quand il était gosse. Après 3 ans passés en Guadeloupe, il a repris le team Leucémie Espoir, cette équipe atypique qui court pour une cause humanitaire. Après une saison 2015 un peu terne et décevante, il a décidé de poser les cartes sur la table et de repartir avec une nouvelle donne. Mais attention, toujours avec ce but de récolter un maximum d’argent pour la lutte contre la Leucémie et pour l’association « Céline et Stéphane », son principal « Leitmotiv ». Se faire plaisir avant tout en soutenant la lutte contre cette maladie qui a touché les siens. Cette saison, le Breton promet de mettre la gomme dès le début, prouver à tous que Leucémie Espoir (Hors DN) est là, et qu’elle compte le faire savoir.
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James Canevet, comment se porte le team Leucémie Espoir pour 2016?
James Canevet: « Bien, très bien. Un souffle nouveau je dirais. Le team Leucémie Espoir, c’est 17 jeunes à l’école de cyclisme, 24 seniors dont Gaetan Canevet et aussi 17 triathlètes. Matthieu Jeannes qui est passé pro aux USA chez Lupus est toujours à nos côtés. Sinon, on n’a pas de coureurs élites, c’est un choix pour l’instant car on veut d’abord rebondir après la saison dernière un peu terne. Former maintenant nos propres coureurs qui partagent notre cause, celle de rouler aussi au profit de la lutte contre la leucémie. Ils doivent tous avoir cette idée en tête. »
C’est à dire ?
J.C: » J’aimerais bien avoir des coureurs de cat 1 bien sûr. Mais on n’a pas le budget nécessaire pour l’instant. Si un coureur élite veut courir chez nous, il sait que la moitié de ses primes iront à l’association. C’est notre deal. Du coup, ca rebrousse pas mal de bons coureurs pour qui c’est déjà dur. Si l’année prochaine notre budget augmente, j’irais les chercher ces coureurs mais il devront avoir cette même flamme associative qui nous habitent tous au sein de notre team, j’y tiens absolument. »
Vous n’êtes pas dans une division nationale, pourquoi ce choix ?
J.C: » Parce que l’on perdrait de l’argent. Ca coûte cher de rouler en division nationale, et nous n’avons pas un budget qui nous permet cela. Si on marche, on ira sur les belles courses Bretonnes, mais il faut que l’on marche pour prouver qu’on mérite ces invitations. »
Des objectifs justement cette saison ?
J.C: » Oui, mettre la gomme dès le début, pour la cause et pour le team. Moi et mon frère on s’entraîne dur pour ça. Si tu claques d’entrée, on parlera du team pour les 6 mois à venir. C’est un beau placard pour la cause et l’association « Céline et Stéphane » et pour le team bien sûr. Donc on sera bien présent dès le début. Sinon, faire les classiques Bretonnes et pourquoi pas l’Essor Breton comme il y a 2 ans ? »
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Beaucoup de partenaires autour de votre cause?
J.C: » On aimerait en avoir plus bien sûr. Il a la société GOPEX de Mr Cadiou qui nous soutient depuis le début, Jean Guy Le Floch avec Armor Lux, Locarmor avec Yannick Crenn, l’ACEF et la Banque Populaire, et maintenant Stéphane Plaza et sa société immobilière qui nous permet de prêter des logements pour les parents quand ils vont aux centres de soins durant le traitement de leurs enfants. On a vraiment des gens motivés qui nous ont rejoint dans cette lutte et on se doit, nous coureurs, de donner le meilleur sur les courses pour leurs rendre la pareille. Depuis 2007, date de création du team, on a reversé plus de 80 000 euros à l’association « Céline et Stéphane, ca nous motive vraiment quand on roule pour cet objectif. Quand on souffre sur la machine, on sait pourquoi on ne doit pas abandonner. »
Comment se porte votre fille Inès maintenant?
J.C: » Elle se porte bien maintenant. Elle est toujours suivie, mais elle a passé le cap des 5 ans, ce laps de temps où la rechute est possible. Cela fait 2 ans qu’elle a franchit ce cap mais on la suit toujours de très près, elle vit toujours avec cette épée de Damoclès sur la tête. On est là pour elle et pour tout les autres enfants. »