Il est l’un des commentateurs sportifs de la chaine nationale Irlandaise TG4 avec Paidi O Lionaird. Sa voix, connue de tous les Irlandais, accompagne le Tour de France et le Tour d’Espagne lors des direct diffusés sur la verte Erin (TG4 est la seule chaîne a retransmettre ces Tours en direct en Irlande). Padraic Quinn, 41 ans, est un passionné de cyclisme, un adepte du cyclisme Celtique. Avec un Français parfait, et un léger soupçon d’accent de son Connemara natal, il a choisit la France comme lieu de villégiature, au soleil, à Hyères, siège de sa compagnie de vêtements cycliste VELOTEC. Mais il reste un amoureux de la Bretagne où il a roulé durant 2 ans quand il était coureur. Cette région et ses habitants, il n’hésite pas à en parler durant ses commentaires, la faisant découvrir à ces compatriotes.
Be Celt: » Padraic Quinn, vous êtes le commentateur du Tour en Irlande, est-ce un grand événement sur la verte Erin ? «
Padraic Quinn: « Oui, bien sûr. TG4 est la seule chaîne a diffuser les Tours et notamment le Tour de France qui est très suivi par nos auditeurs. La France est une magnifique région, avec des paysages si différents et quand il y a une étape de plaine, on a le temps de montrer et de parler de cette « douce France » comme le disait Charles Trenet. Les Irlandais sont des grands voyageurs, on leur montre les endroits à découvrir pour leur prochaines destinations. En plus le cyclisme est devenu vraiment très populaire ici, pas mal d’entre eux voyagent avec leurs vélos dorénavant. Il faut voir nos épreuves cyclotouristes qui réunissent des milliers de personnes, le Tour du Connemara a réunit plus de 2000 personnes et celle de Sean Kelly plus de 5000, tout le monde aime le vélo ici. J’ai fait venir Bernard Hinault durant 2 ans chez nous, malgré son emploi du temps chargé, il est venu et ça a marché, les Irlandais étaient ravis de le voir rendre hommage à l’Irlande, il est très respecté ici, c’est beaucoup plus qu’un champion pour nous. On connait bien le vélo et on n’oublie pas que des grands champions Français ont gagné de belles épreuves ici comme Bruno Cornillet et Joel Pelier l’ont fait à Cork durant le Tour d’Irlande. J’ai appris dernièrement que c’étaient parmi leurs meilleurs souvenirs à de ces 2 grands champions et que l’un d’eux garde encore le trophée chez lui, c’est flatteur pour notre île qu’ils se souviennent ce ça. »
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Vous avec été coureur en Bretagne durant 2 ans, vous en parlez de cette région ?
P.Quinn: » Oui , bien sûr, c’est ma région de cœur. J’y ai roulé comme coureur au VS Scaer et à Lanester, c’était une époque formidable avec un accueil sans pareil. C’est le papa de Mathieu Halleguen à Scaer qui m’a recruté et appris à connaître cette région. Il m’a transmis le virus, je lui doit beaucoup. C’est comme l’Irlande, c’est une terre Celte. Après je suis parti dans l’Aube avec mon ami Rod Ellingworth (actuel co-manager du team Sky). Donc durant mes directs, il m’arrive de parler de la Bretagne, comme le Trophée Centre Morbihan de Gabriel Berthelot où j’étais ce week-end. Je parle de l’événement mais aussi du coin, ses atouts touristiques. Une autre course dont je parle souvent et je continuerais à le faire est le Kreiz Breizh d’Alain Baniel qui a jumelé sa course avec la An Post RAS. C’est un truc génial ce qu’ils ont fait avec Tony Campbell, les 2 terres Celtes réunies c’est énorme, c’est inédit dans le cyclisme ce genre de pont. Il fallait voir les Bretons arpenter les rues avec leurs drapeaux durant cette RAS, distribuant des flyers à tout le monde, ils ont fait un gros travail. Il faut soutenir ce genre d’initiative, c’est un travail titanesque et la barrière de la langue n’est plus un problème pour eux. Et ca permet de faire connaître la Bretagne, l’autre terre Celte. »
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Les Irlandais aiment la France et notamment la Bretagne ?
P. Quin: » Je dirais que oui, mais elle reste méconnue. je dirais que 30% des Irlandais savent que c’est une terre celtique surtout les initiés de la mouvance Celte, et qu’elle est proche de l’Irlande. Chez nous, une grande majorité ignore ce qu’est la Bretagne, et très peu d’entre eux s’y rendent en touriste, c’est vraiment dommage car c’est à côté. On fait souvent des trucs avec l’Angleterre et les USA, on pense surtout que l’on est situé entre ces 2 peuples. Cela vient de la langue je pense, avec la Bretagne c’est plus difficile avec cette barrière. Du coup, j’en parle souvent et j’essaie de la faire découvrir durant ces taux d’audimat que le Tour de France attire ici. C’est une magnifique région et il nous faut la découvrir car on a des valeurs communes. »
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Vous êtes aussi impliqué dans la carrière de jeunes coureurs Irlandais
P. Quinn: « Oui, j’essaie de les aider du mieux que je peux. Quand j’étais coureur, je suis arrivé en Bretagne avec mon sac sur l’épaule et mon vélo dans la main. Mr Halleguen m’a pris en charge et m’a vraiment bien accompagné. Du coup, quand nos jeunes veulent courir en France, je les envoie sur Hennebont Cyclisme managé par Cédric Le Ny ou l’AC Bisontine de Pascal Orlandi. 2 vrais passionnés de vélo et très humains, très pédagogues. Dorénavant nos coureurs passent par là, en Bretagne et en Franche Comté qui sont des grandes terres de vélos.
Avec ma marque VELOTEC, je suis aussi partenaire de l’équipe juniors international Nicolas Roche Magnetic.ie. C’est un superbe projet que Nicolas et Philip Finegan ont crée, c’est un peu comme une équipe nationale mais gérée par des passionnés qui sont conscients que nos jeunes doivent être encadrés sérieusement, il y a eu même des Français comme Clément Suire, Johan Delalaire et toujours Alexis Roche qui y est, c’est international maintenant (rires). »
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Justement, vous mettez souvent la France en valeur durant vos déplacements internationaux, pourtant vous êtes Irlandais
P. Quinn: » Oui, mais j’aime ce pays. Je suis Irlandais, je vis dans le sud de la France pour mes affaires car les frontières Italienne et Espagnole sont proches et je suis souvent en Bretagne pour le cyclisme. La France possède un énorme réservoir de jeunes très bons coureurs, et de belles courses, pas seulement en Bretagne, dans le sud il y a le Tour du Haut Var pas loin de chez moi, je vais souvent la voir sur le bord de la route, une autre belle course par étapes orchestré par un passionné. Il faut en parler à l’étranger et venir courir ici. J’ai aussi rencontré des jeunes qui se donnent à fond pour le cyclisme, pas seulement des coureurs, des organisateurs mais aussi des journalistes comme le jeune Josselin Riou, stagiaire chez Eurosport international. Il possède une vision très aiguë, très juste de l’internationalisation du cyclisme et son site » la Gazette des sports » qu’il gère commence a être regarder par tous nos jeunes dans les pays anglo-saxons alors que c’est en Français, un peu comme vous chez Be Celt que l’on connait en Irlande. C’est rassurant de voir ça ces liens que vous mettez en commun. »
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Le tour de France et ces magnifiques décors et images que vous allez commenter
P. Quinn: « Oui, et j’aurais de quoi parler avec tout ce qui se passe la bas , il y aura beaucoup de clin d’œil sur les régions que l’on fréquente, la France est un pays magnifique. »