Le président du Syndicat des coureurs Français ( UNCP), Pascal Chanteur, tape du poing sur la table au lendemain de la terrible chute sur la 4ème étape du Tour du Pays Basque. Pour ce dernier, il y a trop de chutes dans le peloton et il met en cause les fabricants de cycles et leur lobbying comme il l’a déclaré à AFP (Agence France Presse)
Pascal Chanteur à AFP: « Faut-il attendre qu’il y ait un énième mort ? » tout en réclamant des « Etats généraux sur la sécurité (…) On ne peut pas continuer comme ça » déclare Chanteur qui dénonce notamment l’utilisation des freins à disque et « le lobby » des fabricants de cycles.
« Faut-il attendre qu’il y ait un énième mort ? Qu’un coureur ait les deux jambes tranchées et perde la vie sur une course pour que les gens prennent conscience ? Si c’est ça l’idée, On n’en est pas très loin (… )Je demande, et je vais le faire officiellement, des Etats généraux sur la sécurité pour faire des propositions claires (…)
« Je vais y associer les équipes qui sont les employeurs et qui ont la responsabilité de leurs salariés. Visma a perdu Vingegaard pour quelques semaines. Imaginons que ça se passe quinze jours avant le Tour de France. C’est un drame pour eux. Et ça aurait pu être encore plus grave encore. »
Le frein à disque remis en question
Pour le président de l’UNCP, « le frein à disque n’est pas un matériel adéquat pour la course sur route car il permet un « freinage d’urgence, brutal, instinctif » qui fait « partir à la faute immédiatement (…) Pareil pour les braquets utilisés. Aujourd’hui, on met du 56×10. Ils roulent à 80 km/h dans les faux-plat descendants. Quand ça tombe, vous n’avez aucun moyen de vous en sortir. »
Il met en cause les fabricants de cycles. « Quand on a mis en place les freins à disque, on leur a demandé d’arrondir les arêtes tranchantes du disque car ils sont aussi très coupants. Ça a été une guerre. On nous a opposé que ça coûtait un dollar du disque et qu’ils en vendaient dix millions. Mais ce n’est pas mon problème. Mon problème c’est qu’une jambe, qu’un doigt, qu’une main ne soit pas tranchée. »
C’est à nous de savoir si on veut rester immobile et à la merci des industriels. Et c’est à eux de savoir s’ils veulent continuer à avoir des accidents sur la conscience, voire des morts, ou s’ils veulent se mettre au boulot. Plutôt que de nous opposer des pseudo-études pour démontrer qu’on est dans le faux, alors qu’on sait pertinemment qu’on est dans le vrai. »