Le manager du team Total Energies, Jean-René Bernaudeau, a appelé l’UCI à interdire les cétones et ainsi mettre fin au débat sur leurs risques et leurs bénéfices. Le Français estime qu’une position claire sur l’utilisation des cétones peut renforcer la crédibilité du cyclisme professionnel.
De nombreux coureurs, dont Romain Bardet, Thibaut Pinot ou Guillaume Martin, réclament depuis l’interdiction des cétones, tandis que d’autres les défendent et estiment qu’elles sont efficaces, malgré l’absence de preuves médicales claires. L’UCI a depuis publié un « avis de non-recommandation » en 2021, appelant les coureurs et les équipes à ne pas les utiliser les cétones mais sans en interdire leurs utilisations. L’AMA (Agence Mondiale Anti-dopage) n’en interdit pas non plus l’utilisation
Jean René Bernaudeau à Cyclingnews: » Les cétones sont une zone grise dans le cyclisme. Ce n’est pas bon pour la crédibilité et l’attractivité de notre sport. Tout le monde sait que les cétones sont utilisées par plusieurs équipes, mais personne ne sait ce qu’elles sont réellement. C’est ironique. Les équipes qui disent prendre des cétones prétendent qu’elles n’améliorent pas leurs performances. Alors pourquoi les prennent-ils ?
L’UCI a annoncé qu’elle étudiait l’effet des cétones dans une étude, mais le rapport final, qui devait être publié en 2023, a été reporté à plusieurs reprises. Le professeur Xavier Bigard de l’UCI a reconnu au journal L’Equipe qu’il serait « compliqué » d’interdire les cétones.
J.R Bernaudeau: « L’UCI n’agit pas en tant qu’instance dirigeante. Le MPCC (dirigé par le Français Roger Legeay) a fait pression sur l’UCI pour interdire le Tramadol. C’est maintenant le moment idéal pour résoudre le cas des cétones.
Bernaudeau estime qu’une interdiction de l’utilisation des cétones pourrait éviter d’éventuels risques pour la santé à long terme et aussi d’améliorer l’image du cyclisme professionnel aux yeux des sponsors.
« Je rencontre pas mal de PDG préoccupés par les cétones, des PDG d’entreprises très, très importantes en Asie, qui sont stricts en matière de règles, d’éthique et de transparence. Le cyclisme a le potentiel pour devenir le sport numéro un au monde mais n’a pas de véritables sponsors mondiaux »
Un devoir d’éthique envers le sponsor
« TotalEnergies est arrivé dans le cyclisme en rachetant mon ancien sponsor Direct Energie en 2019. Je ressens une grande responsabilité envers eux. Le Directoire est très sensible aux questions d’éthique et c’est formidable d’avoir des sponsors avec des valeurs fortes. »
Comme après le scandale de dopage de l’affaire Festina en 1998 et la confirmation de l’utilisation généralisée de l’EPO dans le cyclisme professionnel, Bernaudeau estime qu’« il est temps que les sponsors jouent un rôle dans le cyclisme propre . Ils ont le pouvoir de dire à leurs DS et à leurs coureurs d’arrêter d’utiliser des cétones »