Comme toute la communauté Israélienne, sa famille cycliste a aussi été touchée par les attaques du Hamas samedi dernier. Le team Israel Premier Tech a partagé les images et témoignages de l’horreur qu’ont vécu les athlètes partis s’entraîner ce matin là. Certains ont été assassinés froidement et d’autres sont grièvement blessés. Pour tous ceux qui ont survécu, ils porteront jusqu’à la fin de leur vie les cicatrices de ce samedi matin
Un triathlète assassiné avec toute sa famille, des vététistes pris en embuscade et tués alors qu’ils se rendaient à l’entraînement, des coureurs qui se sont cachés pendant des heures sous les buissons pour échapper aux terroristes qui rodaient pour massacrer adultes et enfants ou encore l’histoire de ce jeune coureur de 15 ans qui a sauvé la vie de son père. Les deux jeunes ados se nomment Zohar Shahar et Itay Cohen, 15 ans tous deux, et venaient tout juste de commencer leur entraînement du samedi. Dès les premiers tirs de roquettes, ils sont montés à la hâte dans la voiture du père de Zohar. Ils ont rapidement rencontré un groupe d’hommes armés. Zohar a été le premier à se rendre compte qu’il s’agissait de terroristes et a exhorté son père à faire demi tour pour s’enfuir. Ils ont tous trois été touchés par des balles et ils ont subi des interventions chirurgicales mais ils sont vivants.
« Nous ferons tout pour les soutenir ainsi que bien d’autres qui auront besoin de notre soutien », a déclaré Ron Baron, fondateur du team IPT. , lors d’une visite à l’hôpital d’Itay
Guy Niv, le premier coureur Israelien à participer au tour de France a passé les dernières 24 heures à aller d’un enterrement à l’autre rendre hommage à ses amis lâchement assassinés
« C’est un tel traumatisme pour nous tous que je ne pense pas que nous serons un jour à nouveau les mêmes. Ni en tant que pays et ni en tant qu’individus «
Puis il rendu visite à ces deux jeunes coureurs blessés et leur assurant qu’il les accompagnerait dès qu’ils seraient rétablis. « Ce sont eux les héros. Je leur ai dit cela et je pensais chaque mot. »
Comme ce témoignage de Rafi Shitri, pompier dans le Néguev occidental et passionné de cyclisme sur route et de VTT. Il faisait partie d’un groupe de 15 à 20 amis. Ils prévoyaient tous de se retrouver samedi à 06h30 près du kibboutz Beeri pour leur dernier entraînement avant la course de VTT EPIC ISRAEL.
« Mon ami Tomer était tellement enthousiaste et excité pour la course que l’on devait faire » dit il la gorge serrée et l’esprit en colère. « Nous avons du mal à garder la raison au milieu de tout cela, mais nous nous en remettrons et nous retrouverons nos vélos le plus tôt possible. «
Tomer était l’un des coureurs arrivés en avance et alors qu’ils se préparaient pour la sortie. Quand la première vague de roquettes a commencé à exploser, ils ont commencé à se disperser. Certains ont réussi à se mettre en sécurité, mais Tomer a été pris en embuscade et abattu par les terroristes du Hamas. Un autre coureur, Evgeny Galsky, a été pris dans une embuscade et tué non loin de là. Pour les autres, qui ont disparu, on apprend leur mort au fil des jours
« Aujourd’hui seulement, nous avons appris que deux autres personnes avaient été confirmées mortes. Et j’ai bien peur que ce ne soit pas la fin de la liste, y compris les cyclistes qui circulaient et que je ne connais même pas ».
D’autres cyclistes ont traversé des heures cauchemardesques avant de se mettre en sécurité. Telle l’épreuve terrifiante qu’Aya Meydan a endurée alors qu’elle rejoignait en vélo son compagnon Lior Weizman lorsque l’enfer s’est déchaîné. Réalisant que les terroristes étaient partout, elle s’est cachée dans un buisson et non dans l’abri à côté, en respirant à peine pendant des heures. Ces derniers gestes lui ont sauvé la vie puisqu’elle a découvert plus tard que tout le monde avait été assassiné dans le refuge à côté
« J’ai dit aux gars qui étaient avec moi qu’il n’y avait pas d’échappatoire et que nous devrions nous cacher dans les buissons épineux. Comme nous nous souciions peu des épines, nous nous sommes cachés silencieusement, en respirant à peine. Nous avons entendu les terroristes sur la route ; ils avaient des motos, des voitures, des quads, des tracteurs avec des charrues… toutes les pensées me traversaient l’esprit à ce moment-là, mais j’essayais de me calmer et de ne pas céder au stress. J’ai porté mon casque de vélo pour me protéger et j’ai retiré les lunettes de soleil pour éviter que l’éblouissement ne trahisse ma position… »
Même lorsqu’elle a finalement été sauvée plusieurs heures plus tard, il n’y a pas eu de véritable de fin heureuse, tous n’ont pas survécu :
« Je me suis effondrée par terre. Je ne pouvais pas me lever et j’ai juste pleuré… À ce moment-là, j’avais déjà pris contact avec mes frères. On m’a dit que mon cousin et mon neveu avaient été tués. Mon frère et ma nièce ont été blessés et transportés à l’hôpital. J’ai aussi réussi à parler à ma mère, puis je me suis complètement effondrée. Je me suis assise et j’ai pleuré sans fin, les larmes d’un cœur brisé qui ne parvenait toujours pas à comprendre l’ampleur du désastre et la chance que j’avais eu »
La fin de saison cycliste approche, mais les coureurs d’Israel-Premier Tech n’ont plus l’esprit à la compétition depuis ce samedi et l’attaque terroriste du Hamas en Israël.
“Je n’ai jamais ressenti cela auparavant”, a déclaré le sprinteur Itamar Einhorn aux journalistes après sa deuxième place sur la dernière étape du Tour de Hainan. “Je voulais gagner, mais je n’ai rien ressenti. Je n’ai ressenti ni la déception d’une victoire manquée, ni la satisfaction d’une deuxième place. Bien sûr, je savais que pendant que je courais, à des milliers de kilomètres de là, ma patrie était frappée par la terreur et les massacres »