La mère du coureur Gino Mäder, décédé le 16 juin dernier, après une chute dans une descente sur la 5ème étape Tour de Suisse, s’est confié pour la première fois de cette journée au journal SüdKurier lors d’un entretien. Autour de son poignet, elle porte le bracelet: RIDE FOR GINO
Sandra Mäder: « J’étais invité à un repas ce jour-là, un événement des meilleurs employés de la caisse d’assurance maladie pour laquelle je travaille. J’ai demandé à Gino si je ne devais pas annuler mon rendez-vous. Mais il a dit que je devais m’y rendre, que je le méritais. Croyez-moi ou non, j’étais nerveuse toute la journée. Je ne sais pas pourquoi. Quelqu’un m’a demandé si Gino participerait au Tour de France. J’ai répondu qu’on ne peut jamais savoir avec certitudes. Qu’une chute est vite arrivée et que tout peut s’écrouler. Oui, c’est ce que j’ai dit.»
Le soir, elle rentre chez elle en voiture, allume la télévision, suit la scène et fait le ménage en même temps. Elle pense avoir vu son fils franchir la ligne d’arrivée. «Puis j’ai reçu le premier SMS me demandant comment allait Gino.» Surprise, elle se demande pourquoi son fils se porterait mal.
Son ex-mari, le père de Gino, l’a alors appelé : « Rentre immédiatement chez toi et appelle-moi ».
C’est alors que Meret, l’amie de Gino, prend contact avec elle et lui dit que les médecins l’ont contactée et que la famille devrait se rendre le plus rapidement possible à l’hôpital de Coire. Les médecins ne souhaitent pas donner d’autres informations par téléphone. « J’ai alors compris qu’il ne s’agissait plus que d’arrêter les machines ou non. Les options sont rapidement devenues claires. Le médecin m’a dit que Gino ne pourrait plus jamais dire ‘’maman’’, qu’il resterait alité pour toujours, qu’il ne pourrait plus jamais parler ni marcher ». Le jeudi soir, les traitements sont arrêtés.
Des tests sont effectués le vendredi matin, pour détecter une éventuelle activité cérébrale. À 11 h 24, Gino Mäder est déclaré mort. Sa maman n’en veut à personne. « Je pense que c’était juste son destin. Personne n’est à blâmer. Monter et descendre, cela fait partie du cyclisme «