Le final de la troisième étape du Tour de France a suscité de nombreuses critiques de la part des coureurs et des amateurs de cyclisme. N’était-il pas irresponsable de placer un nouveau virage dans le final ? Thierry Gouvenou, le concepteur du parcours et directeur de course du tour, explique pourquoi il n’y avait pas d’autre solution au site Sporza
Thierry Gouvenou à Sporza: « Il faut reconnaître que l’arrivée n’était effectivement pas droite, c’est évident. Les Bayonnais avaient d’abord fait 2 autres propositions, que j’ai refusées parce que c’était trop dangereux. Finalement, on s’est rabattu sur leur 3ème proposition
Il est vrai que cette arrivée n’était pas idéale, mais à mon avis il y a plus souvent des chutes avec une arrivée en ligne droite qu’avec un virage. Il ne faut pas raisonner de manière trop stricte. Les arrivées droites ne sont pas une garantie d’absence de chutes
Ils ne sont pas tombés du tout hier non plus, ce qui est quand même assez rare pour un premier sprint massif du Tour. »
Selon Thierry Gouvenou, il devient de plus en plus difficile d’organiser une arrivée en toute sécurité dans les grandes villes.
« Dans ce cas là, il n’était tout simplement pas possible de terminer sur une ligne droite. Il faut également tenir compte du fait qu’à l’arrivée, nous avons besoin de plusieurs zones techniques et d’un espace pour le public. Il faut donc suffisamment d’espace
Nous aurions également pu nous rendre dans une ville plus éloignée, où la sécurité aurait été plus grande. Mais les coureurs n’auraient peut-être pas choisi cette solution après deux étapes difficiles au Pays basque ».
Des barrières plus sûres pour le final ?
Le Tour de France utlise encore des barrières nadar très fines sur la ligne d’arrivée. C’est notamment à cause de cela que Wout van Aert a heurté quelqu’un dans la foule lors d’un sprint. Le tour n’utilise pas les barrières Boplan que l’on voit de plus en plus sur les courses étrangères
« Chaque pays a ses propres moyens d’assurer la sécurité. Nous misons beaucoup sur la signalisation et les autres mesures de sécurité s’améliorent également chaque année. Nos ressources sont au moins aussi bonnes que celles de Boplan. »
Mais ces barrières plus épaisses n’augmenteraient-ils pas la distance entre les coureurs et le public et ne rendraient-ils donc pas l’arrivée plus sûre pour les coureurs ?
« C’est possible. Mais si vous voulez faire toutes les arrivées avec ce type de barrières, vous avez besoin de 6 à 7 camions supplémentaires. Nous devons également penser à notre empreinte carbone ».
En conclusion, l’arrivée de l’étape à Bayonne semble en contradiction avec les plans de sécurité ambitieux de SafeR présentés vendredi dernier.
« Je fais partie du groupe de travail SafeR. Mais pour l’instant, il ne s’agit que d’idées, les plans doivent encore être concrétisés. Ce n’est qu’à ce moment-là que l’on pourra tirer des conclusions sur l’efficacité du système. »