Le championnat du monde de cyclo-cross à Hoogerheide a été un véritable carton tant sur le plan du sport que sur le plan médiatique. Tomas Van Den Spiegel (Franders Classics) et le commentateur José De Cauwer, veulent faire évoluer les choses, changer ce monde un peu vieillot sur le plan de l’image.
Tomas Van Spiegel à De Tribune sur Sporza: « Nous avons vu cet hiver et pendant le championnat du monde qu’il y a vraiment un élan. Nous devons maintenant nous en servir pour assurer l’avenir du cyclo-cross
être capables d’élaborer un plan qui donne au cyclo-cross un avenir sans Mathieu et Wout. »
Le cyclo-cross a certains atouts que le cyclisme sur route n’a pas : il dure une heure, les hommes et les femmes sont à peu près tous égaux, les coureurs font constamment des tours de piste ce qui garantit une grande visibilité pour les sponsors Et vous avez ces célébrités.
Ce sont toutes des choses dont le sport bénéficie déjà aujourd’hui, mais qui garantissent également que le cyclo-cross est l’épreuve du futur. Ce n’est que maintenant que nous devons être capables d’élaborer un plan qui donne au cyclo-cross un avenir sans Mathieu et Wout. »
Tomas Van Den Spiegel a remarqué ces dernières années que le cyclocross a beaucoup de traditions qui rendent très difficile toute réforme de la structure.
« C’est un sport qui est très traditionnel, très conservateur. Certaines personnes ne veulent pas suivre le mouvement parce qu’ils te diront que tout était mieux avant, d’autres ne veulent pas suivre le mouvement parce qu’elles veulent renforcer leur position sur le marché. »
Prendre une feuille blanche et recommencer à zéro
» En fait, on devrait prendre une grande feuille blanche et recommencer à zéro. J’adorerais le faire moi-même, parce que je pense que nous pourrions donner une meilleure forme à tout cela. Je trouverais également logique que la Coupe du monde soit la base de ce nouveau calendrier. Vous remplissez ces 14 manches et vous essayez de construire un très bon produit et un calendrier autour de cela. »
Le cross en hiver et le gravel en été
Un autre défi pour durer consiste à faire en sorte que le cyclocross ne soit pas seulement un phénomène belgo-néerlandais. Le commentateur José De Cauwer a une idée pour stimuler cette internationalisation. Avec l’essor croissant du Gravel, il y a une carte à jouer pour tout le monde selon ces derniers. Comme l’idée d’avoir aussi un ou deux coureurs dans chaque équipe pros comme le font Jumbo Visma (avec van Aert et van Empel) ou Alpecin Deceuninck (avec van der Poel, Pieterse Alvarado)
José De Cauwer: « Avec l’arrivée des courses de gravel, on peut peut-être créer un nouveau type de cyclisme, en combinant les deux parties : le cyclo-cross en hiver et le gravel en été. Pourquoi chaque équipe professionnelle ne pourrait-elle pas avoir un ou deux coureurs de cyclocross ou de gravel ?
Chez les juniors, vous avez maintenant un champion du monde (autre que Belge ou Néerlandais) avec Léo Bisiaux qu’il faut essayer de garder sur ce terrain. Si on peut diffuser le cross à la télévision française avec lui… Ou si vous avez une vedette en Italie … »
Tomas Van Den Spiegel: « C’est également un modèle que nous voulons suivre (cross ou gravel). N’oubliez pas que des gars comme Alaphilippe, Pogacar, Stybar et Sagan y ont fait quelques courses
Nous devrions pouvoir les garder pour que les coureurs puissent pratiquer les deux parties au lieu de devoir choisir entre l’un ou l’autre. Je pense que Mathieu et Wout en sont de très bons ambassadeurs »
Le Gravel n’est pas une menace pour le cross, ils sont complémentaires
« Les coureurs de cyclo-cross sont faits pour le gravel. Nous devons rester très proches, voir si une combinaison des deux parties n’est pas possible. Je les vois comme complémentaires plutôt que comme une menace. »