L’ancien coureur Jan Bakelants (36 ans) qui vient de prendre sa retraite du peloton pro, possède ce franc-parler et n’est pas du genre à fuir. Lors du salon du cyclisme Velofollies à Courtrai, le Belge a abordé la débâcle de l’équipe Française B&B Hotels . Il pointe du doigt l’inaction de l’UCI face à ce genre de situation
Des dizaines de coureurs et de membres du personnel se sont soudainement retrouvés sans emploi en raison de cette annonce tardive par les frères Pineau. Il est presqu’impossible de retrouver une place désormais. Le coureur se demande pourquoi l’UCI n’a rien fait pour ce fait alors que l’organisation se doutait que tout allait mal dès le mois d’octobre
Jans Bakelants à Sporza: « Plusieurs choses me dérangent. Premièrement, je vois de l’inaction à l’UCI. Là, ils en prennent note mais ne disent rien. Si je devais avoir un projet et que je l’abandonne du jour au lendemain, je sais ne serais pas inquiété par les instances. C’est incroyable.! »
Le financement du cyclisme pro
Ce qui dérange également Jan Bakelants, c’est que le clash du team B&B n’est pas un cas isolé. Peu ou pas de leçons sont tirées du passé.
« Cela se produit tous les trois ans. Je trouve ça époustouflant. Je m’en souviens avec le projet Pegasus, la CCC qui a arrêté du jour au lendemain….. Je peux penser à d’innombrables exemples.
L’UCI souhaite que les transferts ne soient officialisés qu’à partir du 1er août. C’est une bonne mesure. Mais apparemment, aucun audit n’est effectué pour voir si vous êtes solvable lorsque vous signez des avenants. Cela ne se produit pas avant octobre. Et ensuite ils déclarent qu’il y a un problème. C’est le monde à l’envers. »
Les coureurs doivent avoir plus de contrôle sur le sport qu’ils pratiquent au lieu d’être embourbés dans un cercle vicieux
Pour le Belge, il y a un manque de cohésion dans le peloton face à des acteurs comme ASO qui détiennent la « poule aux oeufs d’or ». Le cyclisme est un sport gratuit, qui ne bénéficie pas de droit à l’image (sauf la société ASO qui détient le tour de France, Paris Roubaix entre autre, ainsi que le journal et la chaîne l’Equipe parmi ses plusieurs médias) et qui ne compte que sur les sponsors pour survivre.
« les coureurs d’avoir plus de contrôle sur le sport qu’ils pratiquent. Le monde du cyclisme est embourbé dans un cercle vicieux. Il n’y a pas d’issue en ce moment. Je comprends le protectionnisme d’ASO. Ils ont la poule aux œufs d’or et rien ne les incite à tuer et à partager la poule. Chacun balaie devant sa porte, mais ce n’est pas comme ça qu’on avance dans le sport. ASO commercialise également très bien leur produit. »