L’affaire fait grand bruit dans les médias anglo-saxon. Le journal international The Guardian en a même fait l’écho dans ses colonnes aujourd’hui.
Un journaliste spécialisé dans le cyclisme et respecté par ses pairs a été refusé à deux reprises d’assister aux championnats du monde de cyclisme de Wollongong. Ce dernier, ainsi que la presse anglophone, pense qu’il a été mis sur liste noire de l’UCI pour ses reportages qui parlaient des liens de l’organe directeur du cyclisme avec un régime répressif notoire (le Turkménistan) et un milliardaire russe proche de Vladimir Poutine.
Les récents reportages du journaliste d’investigation Iain Treloar ont soulevé des questions gênantes pour l’Union cycliste internationale (UCI), la puissante instance dirigeante du cyclisme mondial.
Les raisons
Treloar a étudié l’influence du milliardaire russe Igor Makarov, qui a conservé son poste au sein du comité directeur de l’UCI malgré les sanctions prises par l’Australie et le Canada à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Il a aussi examiné les relation amicales de l’UCI avec le dictateur turkmène et ancien président Gurbanguly Berdymukhamedov, qui a dirigé un régime que Human Rights Watch a condamné comme « extrêmement répressif ». Treloar a également enquêté sur l’exploitation d’un programme mis en place par l’UCI pour aider les cyclistes en Afghanistan à fuir les Talibans.
Tout ces enquêtes n’ont pas plu à l’UCI . Si bien que que l’instance et son Président David Lappartient ont bloqué l’accréditation du journaliste pour le championnat du monde, le qualifiant même d' » Australien sirotant une bière et qui continue à écrire de mauvaises choses sur l’UCI « .
La règle de 3 accréditations par médias selon l’UCI
L’UCI a expliqué sa motivation en signalant que seules 3 accréditations sont autorisées par médias, mais plusieurs médias ont déclaré que cette règle ne s’applique jamais habituellement et qu’ils en avaient eux mêmes plus de 3, souvent beaucoup plus.
Le syndicat des journalistes du cyclisme, l’Association Internationale des Journalistes du Cyclisme (AIJC) a fait part de ses préoccupations à l’UCI concernant le traitement fait à Lain Treloar..
La représentante de l’AIJC au Royaume-Uni, Sadhbh O’Shea, a déclaré qu’elle n’avait jamais vu la règle des « trois reporters » appliquée et qu’il n’y avait aucune contrainte d’espace à Wollongong.
Qui est Lain Treloar?
.Iain Treloar est journaliste et travaille pour CyclingTips, Quand David Lappartient a donné une interview a Velonews il y a quelques mois, les journalistes lui ont demandé ce qu’il pensait du reportage de Treloar sur CyclingTips.
David Lappartient à velonews; « Il y a toujours de grandes histoires sur CyclingTips, mais jamais en faveur de l’UCI.
Je ne lis jamais CyclingTips pour être honnête. Je ne me soucie pas de CyclingTips. Ce n’est pas un sujet sérieux pour moi. Nous ne répondons pas à CyclingTips. Je ne répondrai jamais à ce type. C’est quelqu’un en qui on ne peut pas avoir confiance, en tout cas. Je pense qu’il se réveille le matin pour détruire l’institution. Il peut vivre sa vie, mais moi je m’en fous.
Au cours de l’interview, il y a eu plusieurs autres moments où le travail de Treloar a été cité. À un moment donné, David Lappartient a déclaré qu’il n’avait pas lu le travail de l’auteur, laissant entendre qu’il avait simplement été informé du contenu par des gens. Lorsque VeloNews a qualifié Treloar de journaliste, Lappartient a répliqué.
« Êtes-vous sûr que c’est un journaliste ? Etes-vous sûr qu’il a la carte d’un journaliste ? Je ne suis pas sûr qu’il ait une carte de presse. Peut-être. Je réponds toujours aux journalistes. Parfois, cela peut être difficile, mais j’espère que les journalistes peuvent être honnêtes dans leur façon de voir ce qui est bien ou mal. Je peux vous dire que dans tout ce qui est rapporté dans cet article, il y a beaucoup de choses qui ne sont pas vérifiées ou exactes »
Pour information, Ian reloar est journaliste de métier. Il est aussi membre du syndicat des journalistes du cyclisme , l’Association Internationale des Journalistes du Cyclisme (AIJC). Mais le Président de l’UCI le voit plutôt comme un buveur de bière assis sur son canapé.
David Lappartient: « Ce type est assis en Australie et sirote une bière. Qu’est-ce qu’il fait pour le reste ?. Je suis fier de ce que j’ai fait et je n’ai rien à lui dire Il peut continuer à écrire de mauvaises choses sur l’UCI. Pour être honnête, je m’en fiche mais s’il y a quelque chose alors je ne fermerai pas les yeux. »