Nous sommes le 5 avril 1987 sur le Tour des Flandres. Le Danois Jesper Skibby est seul en tête à 72 kilomètres de l’arrivée. Sur les pentes pentes du Koppenberg, Sibby souffre sur cette mythique montée, rendue glissante par ces pavés boueux. Derrière, un groupe emmené par Sean Kelly, Claudy Criquelion, Steve Bauer, Adrie van der Poel, Allan Peiper, Erik Vanderaerden, Steve Brooks, Marc Sergeant, Ludo Peters et Ronny van Holen
Mais alors que Skibby serre les dents, la voiture officielle du directeur de course percute sa roue arrière. Le Danois chute. Mais son malheur n’est pas terminé. La voiture essaye veut le doubler et écrase son vélo, manquant de peu ses jambes dont les pieds sont encore sanglés dans les pédales.
Le directeur de course continue jusqu’à l’arrivée où la foule en colère le conspua, lui jetant des pierres et de la boue. L’incident éclipsera même la victoire de Claudy Criquelion, parti en solitaire à 16 kilomètres du final.
La montée du Koppenberg fut interdite par la suite car jugée trop dangereuse. Elle réapparaîtra en 2002 puis en 2008 après que le revêtement fut changé.
Sporza a retrouvé Jesper Skibby cette semaine.
Jesper Skibby à Sporza: « J’avais parcouru 200 kilomètres avant d’attaquer et j’ai vu le Koppenberg se profile. Je me disais; « Qu’est-ce que c’est ? On ne va pas monter là-haut, n’est-ce pas ? » C’était tellement raide que je ne pouvais plus rouler
Ensuite, la voiture de la direction de la course est arrivée et a détruit mon vélo. L’année suivante, ils ont retiré le Koppenberg de la Ronde, ce que j’ai trouvé ça dommage. »
Jesper Skibby a remporté des étapes sur les 3 Grands Tours et a réalise multiples top 10 sur les classiques. En 1993, il chuta lourdement lors d’un sprint massif du peloton sur Tirreno Adriatico. Le bilan fut lourd:
» J’avais une fracture du crâne et une hémorragie interne au niveau du cerveau. A cause de cette chute, j’ai contracté l’épilepsie quelques mois plus tard. Je prends toujours un traitement contre cette maladie. Mais cette année là, j’ai gagné une étape du tour de France (la 5ème). »
Puis ce fut alors une addiction au valium et un recours au dopage avant de tomber dans l’alcool
Jesper Skibby: » J’ai tout pris. C’était pour que le bruit cesse. J’avais aussi commencé à me doper à ce moment-là pour être plus actif. « Pourquoi ne prends-tu pas 2 somnifères avec ton valium ? », ai-je pensé. Puis c’est devenu 2 valiums et 2 somnifères. Et puis 3 valiums et 3 somnifères. »
Accros après sa carrière
« Vous êtes soudainement plus rien. Vous êtes dans un trou noir. Valium, alcool. J’étais assis seul et j’ai alors pensé : » putain ! J’ai pris un paquet d’analgésiques et beaucoup de vodka ». Je me suis dit : « Maintenant, je vais mourir ». Mais je me suis réveillé. »
L’aide de sa femme
« Elle s’est tenue au-dessus de mon lit et m’a lancé un ultimatum : « Elisabeth (sa fille) et moi ou les pilules. »
Skibby a choisi sa famille
« Maintenant, les choses vont très bien, mais il suffit de peu de choses pour que je sois à nouveau déstabilisé. »
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