L’Erythréen Biniam Girmay (Intermarché Wanty Gobert) est entré dans l’histoire en remportant Gand Wevelgem et en devenant le premier Africain à remporter une classique. Le jeune champion ne sera pas sur le tour des Flandres ce week-end, il sera avec sa famille (il est marié et papa d’une petite fille) en Erythrée pour fêter ses 22 ans. Mais avant de repartir pour pour son pays aujourd’hui, il a répondu à questions des journalistes dont ceux de Sporza. Biniam Girmay à Sporza
: « J’ai encore les jambes douloureuses. C’était le meilleur moment après les championnats du monde espoirs de l’année dernière. Tout le monde dans l’ équipe était tellement heureux, même plus que moi.
On a mangé une pizza et bu une bouteille de champagne. Tous ceux qui m’ont aidé pour ma victoire étaient là. Mais à 23 heures, nous étions au lit dans notre chambre. Non, le film de la course ne hantait plus mon esprit. J’étais trop fatigué pour ça. Je n’ai pas vraiment eu à faire d’effort pour dormir mais je suis encore un peu fatigué. Hier j’ai reçu un millier de messages. J ai téléphoné à ma femme et elle a regardé toute la course en direct. Elle pleurait. »
21 ans et déjà une classique comme Gand Wevelgem à son compteur
» Hier, je n’arrivais pas à croire que j’avais gagné. Je pleurais à l’intérieur. Il n’y a pas beaucoup de jeunes qui gagnent une classique. C’est incroyable. »
Premier Africain à remporter une classique. un modèle pour son continent?
» Être le premier Africain à gagner crée également une pression. Tout le monde vous regarde et parle de vous. Oui, après hier, je ressens la pression. Non, je ne me vois pas comme un modèle à suivre, mais je me vois comme j’étais avant. Ca ne change rien. Je sais d’où je viens. Je suis un garçon tranquille et modeste.
J’adore courir et gagner, mais devenir un gars célèbre avec toute l’attention et les caméras, ce n’est pas mon truc. Suis-je prêt pour ça ? Je ne pense pas. »
Pas de tour des Flandres, la famille est plus importante
Biniam Girmay: » « Je n’ai demandé qu’une seule chose à titre personnel : rentrer chez moi en avril, après trois mois d’absence, pour revoir ma famille et mon enfant. Vous devriez pouvoir célébrer une telle victoire avec votre famille .
Je pars via Paris pour l’Érythrée dans la journée. Il y aura des célébrations chaleureuses là bas. Je veux vraiment retourner auprès d’eux.
Je m’en tiens donc à mon plan. Nous ne sommes qu’au début, il y a encore beaucoup de temps pour courir. J’avais partagé mon programme avec ma femme et nous étions d’accord. Rester absent une semaine de plus, ce n’est pas facile. La famille passe avant tout, bien avant le vélo. Je reviendrai en Europe pour le Grand Prix de Francfort puis le Tour d’Italie
La famille Intermarché Wanty Gobert?
« Je suis très heureux ici avec Intermarché-Wanty-Gobert (il est pour l’instant en contrat jusqu’en 2025). Vous avez vu hier en quoi consiste ce projet. Tout le monde grandit ensemble. Je suis encore sous contrat ici pour quelques années et cela peut certainement durer plus longtemps.
J’aime courir en Belgique, sauf pour le temps (rire). Et je pense que l’année prochaine, je me concentrerai également sur les courses flamandes. »
L’Erythrée
« Je vis à Asmara, la capitale de l’Érythrée. Je vis à 2 400 mètres d’altitude et si je veux, je peux aller encore plus haut. C’est parfait pour moi. Et l’Érythrée est un pays où le cyclisme est bon et sûr, où je peux m’entraîner avec des amis et d’autres cyclistes. En d’autres termes, je n’ai pas besoin d’aller au Teide, à Tenerife, pour m’entraîner à l’altitude »