Remco Evenepoel a critiqué le fait que l’organisation du tour de Valence mette un secteur de graviers lors du final de la 3ème étape. Pour ce dernier, la mode est actuellement au « gravel » et aux « Ribines » mais celle ci devrait rester sur des courses spécifiques (comme le Tro Bro Léon ou les Strade Bianche) et pas sur une course par étapes. Le jeune Belge a perdu la tête du général au profit d’Aleksandr Vlasov (Bora-hansgrohe) dans la montée d’Antenas del Maigmó lors de la troisième étape. Il a souligné que Vlasov était un vainqueur méritant et qu’il avait pris la tête de la course en toute équité. Mais il a été cinglant dans ses critiques en raison d’un secteur de graviers disant qu’il «
se rapprochait plus du VTT« , que la course était « déjà assez dure » et que ce secteur n’avait rien apporté à ce qu’il a décrit comme « une belle course« .
Evenepoel a également insisté sur le fait que le peloton avait généralement des sentiments mitigés quant à l’introduction de ses secteurs de gravier sur les courses par étapes
Remco Evenepoel: « Parfois, dans les équipes et dans le peloton, il y a de la frustration parce que nous roulons sur de si petites routes qui sont, je ne vais pas dire dangereuses, mais vous ne pouvez pas gagner quelque chose avec, mais vous pouvez le perdre. Vous pouvez avoir un pneu crevé, donc c’est toujours un risque »,
Matteo Trentin rejoint l’avis de Remco Evenepoel
C’est du cyclisme sur route, ce n’est pas une course de gravel
Matteo Trentin à Cyclingnews
: « Je n’ai pas envie de voir du gravier sur une course à étapes. Je pense que nous allons trop loin, vers un spectacle dont nous n’avons pas besoin.
Les Strade Bianche sont les Strade Bianche, c’est une course qui est née et qui s’est développée de cette façon. Elle est également spéciale en raison des routes de Toscane qui ne sont pas les mêmes que toutes les autres routes de gravier que l’on peut trouver en Italie. Plutôt que d’essayer de reproduire cela, il est peut-être préférable de trouver quelque chose qui est spécial à cette course.
Le final de cette étape du Tour de Valence était déjà assez raide et que la surface du sol n’était pas assez bonne. Ce n’était pas adapté à la course sur route. C’est du cyclisme sur route, ce n’est pas une course de gravel ».
Quant à la comparaison d’Evenepoel avec le VTT, Trentin a déclaré : « Peut-être qu’hier ce n’était pas du VTT, mais c’était certainement une course de gravel. Si vous voulez trouver des courses de gravier, il y a des circuits pour cela. »
Alejandro Valverde (Movistar) partage aussi cet avis
« Je ne pense pas que cela ait ajouté une valeur à la course, parce que la montée était super dure, le plus fort a gagné. La seule chose que vous avez, c’est ce qui est arrivé à des gens comme Ayuso (son coéquipier qui a perdu de nombreuses places sur crevaison). D’accord, une crevaison et un incident technique peuvent arriver sur n’importe quelle surface, mais, comme je l’ai déjà dit, ca doit rester de la course sur route. »
Les pavés de Roubaix sur le Tour de France, un risque de chutes et de blessés pour la victoire au général
Matteo Trentin: « C’est déjà assez difficile comme ça et nous avons vu par le passé que beaucoup de prétendants au titre de champion du monde ont beaucoup perdu dans les secteurs pavés. Mais il y a une raison pour laquelle il y a des coureurs de Grand Tour et des coureurs de Classique. Vous ne pouvez pas mélanger les deux choses
Vous allez avoir des accidents. Nous l’avons vu il y a quelques années sur le Tour. Il y a eu plus d’accidents qu’autre chose. Je ne sais pas si cela apporte vraiment quelque chose ou si c’est mieux de faire une autre course d’un jour. »
Paris-Tours doit revenir à l’origine, qu’elle reste celle qu’elle a été auparavant
La course Française a récemment ajouté des secteurs hors route dans son final. Trentin pense qu’elle n’avait pas besoin de passer par les champs et les vignobles du centre de la France pour être une bonne course.
« Ce n’est pas une tradition à Paris-Tours, alors pourquoi ajouter quelque chose qui est en quelque sorte une mode en ce moment ? Qu’allez-vous faire quand la prochaine mode arrivera ? »
L’ancien vainqueur de la Flèche Wallonne et directeur sportif d’Israel Start-Up Nation, Rik Verbrugghe, rejoint aussi l’avis des coureurs
D’abord à cause de la sécurité des coureurs
« Cela ne change rien au classement général. Le seul risque est d’avoir un pneu crevé. Donc parfois, c’est intéressant mais je pense qu’il vaut mieux garder ça pour les Strade Bianche et pas sur les courses à étapes
D’abord à cause de la sécurité des coureurs, ensuite vous ne pouvez perdre la course qu’à cause d’une crevaison ou de la malchance au lieu d’une vraie décision sportive.
Ok, Remco a perdu le maillot, et avec ou sans gravier, ce serait le même résultat. Mais Valverde a eu une crevaison. Ça ajoute une pression supplémentaire pour rien. Donc c’est bien d’avoir du gravier sur certaines courses, mais pas sur toutes les courses. »