Tom Pidcock est donc le nouveau champion du monde de cyclo-cross devant Lars van der Haar et Eli Iserbyt . Il succède à Mathieu van der Poel dont le père Adrie (lui aussi champion du monde de cross) a regardé la course. Il a livré son analyse à WielerFlits.
Adrie van der Poel à Wielerflits: « J’ai apprécié. J’aime ce genre de parcours, peu de virages serrés et assez de place pour passer. La vitesse élevée a rendu le parcours délicat, cependant. J’adore entendre les gens dire qu’il n’y avait rien et que le cross était facile. Rappelez-vous : le cross-country n’a jamais été facile, il se fait toujours à bloc. Et une fois de plus, on constate que les conditions météorologiques sont déterminantes pour un parcours. Lors de la Coupe du monde de septembre, il faisait très humide et le parcours était très technique. Maintenant ils ont fait le même parcours dans le sec et soudainement ce n’était plus technique. Mais la vitesse, qui est fortement sous-estimée, rend la chose technique. Maintenant, tout était question de technique de virage.
Il y avait juste ce petit virage, ce demi-tour sur cette petite butte juste après la longue montée. Je suis sûr à 100% que les Belges l’ont souligné lors de la discussion d’une tactique. Toon Vandenbosch a essayé de laisser un écart à Toon Aerts dans le premier tour. J’en avais peur, car pour moi, c’était un gros point sensible. Cela ne s’est pas produit car Lars van der Haar, Joshua Dubau et Clément Venturini étaient en tête lors des tours suivants. Les Belges n’ont donc pas eu l’occasion de l’utiliser. »
La tactique Belge : « Ils ne roulaient pas pour gagner mais pour faire perdre Pidcock »
« Vous avez vu au début qu’ils surveillaient constamment Pidcock, pour s’assurer qu’il ne se mette pas dans la position qu’il voulait. Ils ne roulaient donc pas pour gagner, mais pour faire perdre Pidcock. C’est une tactique totalement erronée. Les Belges se sont parfois interposés entre les coureurs de manière très perturbante. Mais tu ne devrais pas faire ça avec Pidcock, le connaissant un peu. Car vous le mettez en colère et votre tactique se retourne alors contre vous
Enfin, on pouvait voir qu’il était en grande forme. Pidcock ne laissait à personne la possibilité de s’échapper, sur la route il regardait toujours en arrière aux bons moments. Avant que tu puisses t’échapper, il avait déjà l’oeil sur toi. Lorsque vous parlez de la course parfaite où la victoire n’a certainement pas été volée, vous parlez de la course de Pidcock. »
Comment la Belgique aurait elle battu Pidcock? : « En envoyant Wout van Aert »
« En envoyant Wout van Aert… Pidcock n’aurait pas battu Wout là bas. La technique de virage du Britannique est phénoménale, celle de Wout l’est moins. Mais la puissance de Van Aert aurait compensé ce défaut. Mais je pense qu’il faut aussi être honnête : Pidcock était le meilleur sur la longue montée pendant les huit tours. Le podium reflète en fait très bien les proportions : Pidcock était le plus fort et Lars le meilleur des autres ».
La tactique de Lars van der Haar
« Lars n’a pas pris l’argent, il a gagné l’argent. Mais je pense qu’il a fait une grosse erreur dans le deuxième ou troisième tour quand il s’est retrouvé à l’arrière de ce groupe, à la septième ou huitième place. C’est peut-être la seule chose que tu peux lui reprocher.
Cela aurait été bon pour le cyclo-cross français
Heureusement, il a compris très vite qu’il devait tout miser sur les deux derniers tours. Pour le reste, Van der Haar a fait une course intelligente. Quand Pidcock est parti, Lars n’a pas paniqué, il a pris son temps. Si Clément Venturini avait fait de même, il n’y aurait peut-être pas eu de Belge sur le podium. Cela aurait été bon pour le cyclo-cross français. »
#Fayetteville2022 | @ClemVenturini se classe 5e de la course Élite Hommes et signe le meilleur résultat 🇫🇷 dans cette catégorie depuis 2011.
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— FFC (@FFCyclisme) January 30, 2022