Le Belge Brent Van Moer (24 ans) a réalisé une belle saison 2021 en remportant, notamment, sa première victoire professionnelle sur le Dauphiné. Il aurait pu remporter deux victoires s’il n’avait pas été mal orienté dans le dernier kilomètre du Tour de Limbourg. Sur le Tour de France, il s’est montré combatif comme sur l’étape de Fougères où il ne fut rejoint que dans les derniers hectomètres. Le coureur de la Lotto Soudal veut désormais regarder vers l’avenir, même après cette fâcheuse blessure qui l’a gêné pendant des mois. (Van Moer est tombé fin juillet à l’entraînement et s’est cassé la hanche gauche).Brent Van Moer
: « Ca m’a pris beaucoup de temps avant que je me sente complètement bien de nouveau après ma blessure. En décembre, il y avait encore des doutes. J’étais très heureux d’être de retour sur le vélo, mais je n’arrivais pas à avoir ce bon feeling. Ce n’est que maintenant, en janvier, que j’ai l’impression d’être à nouveau le « vieux Brent ».
Il y a quelque temps, nous avons fait des scans supplémentaires pour nous assurer que tout allait bien. C’est une blessure à laquelle il faut donner du temps, c’est un long processus. Je n’ai plus aucune douleur mais en attendant je peux tout refaire, je peux m’entraîner super fort et solliciter cette hanche, mais j’ai dû être patient pour retrouver ce niveau. Mais je dois attendre la première course pour avoir cette confirmation et dire vraiment que je suis à nouveau le Brent van Moer du Tour, avec une condition optimale. »
La motivation est dix fois plus forte pour la saison 2022
« La motivation est dix fois plus forte que les années précédentes et vous le verrez bientôt sur les courses, nous en récolterons les fruits. Cette équipe se serre les coudes, surtout dans le noyau des coureurs pour les classiques, mon groupe, l’ambiance est excellente. Le manager de l’équipe, Nikolas Maes, y consacre beaucoup de temps et d’énergie. Et les coureurs de ce groupe le ressentent également. Nous sommes tous super motivés pour aller au bout des classiques.
C’est difficile de gagner des courses contre Van Aert et Van der Poel, mais avec Florian, Victor, Jasper et moi-même, nous avons une belle équipe. La base est large et nous l’utiliserons. Nous croyons en nous et nous allons attaquer. Je suis convaincu que nous obtiendrons de bons résultats. »
ses objectifs?
« Cette année, je veux montrer que j’ai encore fait un pas en avant et j’aimerais gagner une belle course. Laquelle ? Je m’en fous, n’importe quelle course »
Ne plus se laisser contrôler par les données Strava
« Je ne veux pas non plus laisser les données Strava me rendre fou. La semaine dernière, j’ai vu peut-être dix captures d’écran avec les commentaires du style; » Il a pris le KOM là-bas, l’autre là « , » ce gars roule super bien cet hiver » ou alors vous entendez les autres dire : » ce coureur pédale ses meilleures valeurs de 10 minutes « . Vous ne pouvez pas laisser cela vous guider ou commencer à vous comparer. J’avais l’habitude de faire ça aussi, mais j’ai arrêté. Je ne regarde plus Strava, je me concentre sur moi-même, car qu’est-ce que ça dit ? Les meilleures valeurs de 10 minutes de tous les temps ou le KOM sur cette montagne ? Qui pédale comme ça après cinq heures de course,? C’est ce qui compte, c’est à ce moment-là que les prix sont distribués. (…)
Nous en avons parlé avec mon coach et je suis devenu plus mature entre-temps. J’avais l’habitude de paniquer sur les courses’, surtout quand je venais de passer pro, mais ces deux dernières années, j’ai appris qu’à la fin de la course, on ne voit personne pédaler avec ces valeurs Strava. Je ne veux plus trop les regarder (..)
L’année dernière, j’ai eut un déclic après mon entraînement en altitude à Andorre. J’avais de bonnes valeurs, mais pas de « super valeurs », mais je courais bien et je pouvais aller avec les meilleurs coureurs. Cela a commencé au Tour de Limbourg, puis au Dauphiné, au Tour et cela m’a donné confiance : je suis en compétition avec les meilleurs coureurs du monde et je suis en compétition pour gagner. Et c’est ainsi qu’il faut penser et ne pas avoir peur de quelqu’un d’autre. Il faut se regarder et non regarder à côté. Je dois donc courir comme je le fais le mieux : en attaquant de loin et en m’améliorant chaque année. »