A 58 ans, le champion (devenu pilote de ligne) Bruno Cornillet va tourner un nouveau chapitre dans le livre de sa vie. Il devient le manager du team Breton Bretagne Sud Cyclisme (qui postule pour la DN1 en France). Le cyclisme, il le connait parfaitement pour y avoir été coursier pro durant plus de douze années. Il a été l’équipier de Bernard Hinault (avec La Vie Claire) et de Greg Lemond (Team Z) sur le tour de France dont il s’est classé 14ème en 1989. Il a aussi claqué plus d’une vingtaine de victoires internationales comme des étapes sur Paris Nice, le Grand Prix de Plouay, Paris Bourges, le Tour de Valence, le Tour de Vendée et réalisé des tops 10 sur les plus beaux Monuments tel que Liège Bastogne Liège.

Mais Bruno Cornillet, c’est aussi l’une des plus belles reconversions du peloton. Après sa retraite de coureur pro, il est devenu pilote de ligne pour la compagnie HOP (Filiale Air France). « J‘avais deux rêves: courir sur mon vélo à travers le monde et voler au dessus de ce monde, je les ai réalisé. »
En retraite du monde du monde pilotes depuis cette année, il nous avait alors confié qu’il reviendrait vers celui du cyclisme, celui qui lui a apporté tant de valeurs mais sans plus se dévoiler quand à son projet.
Il revient donc comme manager du team Bretagne Sud Cyclisme auprès de Cédric Le Ny, Didier Lautram, Yann Dejan, Sébastien Duclos et Pascal Harnois. Il y retrouve aussi son ami et ancien pro Joël Pelier (conseiller technique). Bruno Cornillet ne connait pas le mot » retraite » même si il y a déjà été par deux fois. Le Breton est comme ça, toujours en activité, son cerveau en constante ébullition derrière une attitude sereine mais dont chaque acte et décision sont analysés, calculés, testés. Cette expérience de la vie, il veut la distiller à ces jeunes qui vont prendre ce vol vers cette aventure, parfois hasardeuse, de coursier. En tant que pilote, il ne prendra pas les commandes d’un avion à la boussole déglinguée. Il veut faire bouger les choses, permettre à tous ces « gamins » d’atteindre leurs rêves sans se cramer les ailes tel “Icare” face au soleil. Il n’y a pas que le cyclisme et sa saison 2022, il y aussi l’avenir pour tous ces jeunes et celui de cette Bretagne qu’il aime tant.

Bruno Cornillet: « Oui, je deviens le manager du Team Bretagne Sud Cyclisme. Ca file la vie non? (Rires). Je me souviens encore de mes premiers coups de pédale par chez moi à Lamballe. Et là, des décennies plus tard je suis toujours dans le cyclisme Breton après une vie professionnelle épanouie mais, cette fois ci, je suis là pour conseiller nos jeunes dans cette aventure extraordinaire.
J’ai rencontré Cédric Le Ny par l’intermédiaire d’un ami en commun. Il m’a alors montré ce projet un peu fou de « Bretagne Sud Cyclisme ». J’ai été touché par cette passion qu’il véhicule Il connait bien le cyclisme pour avoir porté durant des nombreuses années le team Hennebont Cyclisme. Il sait d’où il vient et où il va tout en mesurant la difficulté mais il n’a jamais baissé les bras.
Il nous faut des clubs pour former ces jeunes, pour leurs apprendre toutes les valeurs que le cyclisme peut nous apporter. Ils sont l’ADN de notre cyclisme et celui de notre Bretagne. Et dans ces clubs, il nous faut avoir une véritable structure qui permet de les accompagner au mieux non seulement sur un vélo mais aussi à côté du vélo. Le cyclisme n’est qu’une école de la vie, avec ses codes et valeurs. Il nous permet de nous aguerrir contre les coups durs de la vie. Donc la place des études et de la reconversion auront une place importante au sein de la structure. Tous ne seront pas des professionnels et ils leurs faut une autre porte de sortie. C’est aussi à nous de les aider à traverser ce cap, de les rendre plus forts pour affronter toutes ces « turbulences ». .
Un manager, son job est de faire voler l’avion dans des conditions optimales en évitant les zones de turbulences
Pour le plan sportif, j’ai total confiance en Yann Dejan, Sébastien Duclos et Pascal Harnois. Ces DS connaissent parfaitement ce domaine sur le bout des doigts. Un manager son job, quand à lui, c’est de faire voler l’avion et de l’emmener dans des conditions optimales à destination avec l’aide de ces copilotes comme Cédric Le Ny (Président) et Didier Lautram (vice président). Un pilote évite de passer par des zones de turbulences.
A côté du plan sportif, il y aura un suivi sur les études des plus jeunes et la formation des plus âgés. Pour pratiquer le cyclisme, il faut un monde apaisé qui vous soutient et surtout en cas de coup dur. Le sport étude n’existe pas vraiment dans le cyclisme auprès de la fédération et c’est désolant. Il nous faut alors une structure privée qui porte ça à bout de bras pour protéger les jeunes et leurs avenirs, dans le cyclisme et ailleurs. C’est à ce niveau là qu’il faut commencer, avant toute carrière pro, c’est la base!
Travailler ensemble, le monde du travail et celui du sport
Avec Cédric Le Ny, nous sommes en parfaite osmose sur ces derniers points. Nos coursiers porteront le maillot, ils en apprendront le sens et le respect du sponsor. Durant la saison, ils rencontreront ces chefs d’entreprise qui croient aux valeurs du cyclisme et du travail et à l’inverse, les sponsors viendront sur les courses et les stages pour découvrir les qualités de nos jeunes. Ensuite, nous allons aussi nous mettre en lien avec différentes structures scolaires pour collaborer ensemble. Il ne faut pas que le cyclisme empêche de progresser dans les études, ces deux domaines doivent rouler côte à côte, en équipe.
Voilà pourquoi j’ai dit oui: pour notre jeunesse et l’avenir de notre cyclisme, pour nos valeurs communes et celles de la Bretagne. »
Bruno a tant de choses à nous enseigner
Cédric Le Ny (président de Bretagne Sud Cyclisme)
: « J’ai demandé à Bruno de devenir notre manager. Sa vie professionnelle est un exemple pour notre jeunesse. Il a été ce grand champion mais il a aussi été ce coursier devenu pilote de ligne . Le premier de ses rêves l’a aidé à réaliser le second. Il a tant de choses à nous enseigner et ce serait dommage que les jeunes n’en profitent pas, non?
Sa vision du cyclisme est la même que la nôtre. Et en plus, il aime sa Bretagne, ses valeurs et ce potentiel qui ne demande qu’à exploser. je suis honoré que Bruno ait accepté de nous emmener dans ce voyage, pour tout ce qu’il est et représente «