Il a remporté le titre Olympique sur le contre la montre, un mois après sa chute sur le Tour de France. Il a aussi remporté la Vuelta, sa 3ème victoire en 3 participations. Cette saison 2021 pour Primoz Roglic a été faîte de montagnes russes, avec des bas, des accidents et des moments forts et des victoires. Mais de ces défaites et chutes, il en a tiré sa force. Il en a appris les leçons des coups durs pour en faire de moments de force et de bonheur. Roglic est heureux dans sa vie et il ne la changerait pour rien au monde. Il aime rouler, il aime la gagne et tout ce qui va avec comme il l’a témoigné sur Cyclingnews.Dans cet entretien, il montre son vrai visage et pas celui du « Terminator » du cyclisme, titre qu’on lui attribue souvent à tort.Primoz Roglic à cyclingnews
: » Je ne suis pas le Terminator du cyclisme, non ce n’est pas qui je suis. J’aime voir les difficultés de la vie comme un défi plutôt que comme un problème. Je pense que la course et la vie se passent bien mieux quand vous l’aborez de cette façon.
Ce qui se passe dans le monde en ce moment nous a rappelé à tous que nous devons essayer de profiter de la vie. Si je n’aimais pas courir, faire tout ces entraînements avec toutes les douleurs et souffrances que cela implique, alors je ferais autre chose qui me donne moi le plaisir, parce que j’ai besoin d’être heureux dans la vie.
Dans le cyclisme, vous devez monter que vous pouvez faire sur la route, pas en parlant à la télévision
Je ne suis pas non plus le gars qui parle fort et qui aime se montrer. Dans notre sport, vous devez montrer ce que vous pouvez faire sur la route, avec vos jambes, pas en parlant à la télévision (…) vous devez continuer à vous battre. Je pense que je délivre une sorte de message, sur le fait de ne jamais abandonner, et je pense que les gens apprécient. »
Apprendre la souffrance, la maîtriser
Son arrivée tardive dans le WorldTour en 2016 (ancien skieur pro, il avait été victime d’une terrible chute. Il s’est alors mis au cyclisme) et sa 4ème place sur le Tour de France deux ans plus tard en 2018Primoz Roglic:
« Je pense que j’ai grandi par plusieurs façons au cours des dernières années. Ma carrière est allée très vite. Je suis venu au cyclisme tard à partir d’un autre sport et j’ai dû tout apprendre très vite. Vous devez apprendre à rouler et dans mon cas, j’avais besoin d’apprendre à souffrir. »
La saison 2021, le Tour de France, les Jeux Olympiques
Primoz Roglic » C’était fou, hein ? Mais c’était sympa, agréable et réussi. J’aime ça. La saison est allée si vite. Vous vous voyez conduire pour rejoindre l’aéroport pour votre première course, puis quelques mois plus tard, vous êtes sur la dernière. Il s’est passé tellement de choses entre les deux, avec tant de hauts et de bas.
Je me suis entraîné super dur et j’étais super prêt pour le Tour, mais j’ai manqué d’ un peu de chance à cause des chutes, ce qui m’a finalement forcé à abandonner, il n’y avait pas d’alternative. Cela en a fait un Tour de merde. Je pensais que je récupérerais à temps pour les Jeux olympiques, mais c’était en fait une décision très tardive d’y aller parce que je ne pouvais tout simplement pas rouler correctement et pendant une certaine durée.
Je me sentais mieux dans les derniers jours avant de voyager vers Tokyo et je me suis donc entraîné, mais lors de la course sur route, j’ai eu des problèmes de crampes et de douleurs dans le muscle piriforme de l’anus dès le début. Au Japon, avant la course sur route, je me suis levé à environ 6h15 du matin et je suis resté assis dans le bus pendant trois heures car c’était encore douloureux. J’ai commencé à ressentir des crampes et des douleurs musculaires après seulement 30 km de course. J’ai réussi à finir mais j’ai eu beaucoup de douleur sur les deux jours avant le contre-la-montre. Je ne pensais pas que ça marcherait, mais le jour du contre-la-montre, je me sentais enfin bien, je n’avais plus de douleur, je pratiquais ma discipline préférée et j’ai donc senti que j’avais enfin le marteau dans ma main. »
La Vuelta
« Je n’ai jamais vraiment prévu de faire la Vuelta en début de saison mais je l’ai gagnée à chaque fois que j’ai pris le départ (3 participations, 3 victoires) . Cela raconte en quelque sorte mon histoire »
Son hommage à Tadej Pogacar et au tour de France
« Je veux vraiment retourner sur le Tour et essayer de le gagner une fois, mais comme je l’ai appris, si vous ne gagnez pas le Tour, ce n’est pas non plus la fin du monde. La vie continue, même si je ne le gagne jamaisquel que soit le résultat que j’obtiens. »
Il y a toujours beaucoup de gars qui sont super bons sur le Tour de France et si vous voulez le gagner, vous devez tous les battre. C’est simplement la règle du cyclisme et du Tour. Si ce n’était pas Tadej (Pogacar) , alors le grand favori serait Egan Bernal, Chris Froome ou quelqu’un d’autre.
Avec Tadej, j’ai réalisé qu’il me pousse à être le meilleur de moi-même. Sans lui, je ne serais pas si bon. Il me lance un défi et à tous les autres aussi, donc je lui en suis reconnaissant. »