C’est désormais le chaos en Afghanistan et aux portes de l’aéroport de Kaboul depuis l’arrivée des talibans au pouvoir. Des milliers d’afghans qui refusent la doctrine intégristes de ces derniers sont désormais menacés. C’est devenu une question de vie ou de mort aussi pour les coureuses Afghanes qui sont restées là bas (une soixantaine environ). Ces dernières représentent ce que les talibans détestent le plus; les femmes émancipées. Ceux qui les ont aidés sont tout autant menacés ainsi que tous les autres sportifs (le sport relève du satanisme pour les talibans et tous ceux qui le pratique risquent désormais leurs vies).
Certains noms sont inscrits sur des listes de personnes à évacuer mais en raison de l’éloignement de leurs habitations, c’est une mission quasi impossible de rejoindre l’aéroport avec les barrages installés par les talibans le long des routes.
L’américain Shannon Galpin, militante des droits de l’homme, exploratrice, cinéaste et coureuse qui soutient les athlètes Afghanes depuis des années a décrit à Cyclingnews les efforts fournis par les organisations, l’UCI, la fédération Italienne de cyclisme
Shannon Galpin à Cyclingnews « Moi-même et tous les militants des droits humains que je connaissais etqui travaillaient en Afghanistan étaient dévastés et consternés par ce qui se passe là-bas maintenant. Nous savions ce qui allait arriver si nous abandonnions le processus de paix et fixions un calendrier pour une évacuation rapide
Nous avons vu, depuis le printemps, de grandes conversations dans la presse et sur les réseaux sociaux. Nous avons alarmé que les femmes seraient laissées pour compte, que les droits des femmes disparaîtraient ou seraient en danger. La vie des femmes est en danger maintenant. ».
Lors d’une réunion d’urgence du Conseil des droits de l’homme mardi, la haut-commissaire Michelle Bachelet a mis en garde les talibans contre les exécutions sommaires, les attaques ciblées et les restrictions imposées aux femmes afghanes. Des rapports jugés crédibles ont été publié, ces derniers relatant des exécutions sommaires de civils afghans perpétrés par les talibans.
« Une ligne rouge fondamentale sera le traitement des femmes et des filles par les talibans. Il faut respecter leurs droits à la liberté, à la liberté de mouvement, à l’éducation, à l’expression de soi et à l’emploi. Les organismes sportifs du monde entier appellent les gouvernements à évacuer d’urgence les athlètes féminines qui craignent pour leurs vies après la prise de contrôle des talibans en Afghanistan. »
Le président de l’UCI David Lappartient et Vincent Jacquet (relation international de l’UCI) travaillent d’arrache pied avec les diverses autorités pour trouver la meilleure solution afin de protéger plus de 60 athlètes et leurs familles en Afghanistan. Certaines (les noms ne sont pas rendus public pour des raisons de sécurité) ont déjà été exfiltrées par ce réseau.
Via un autre réseau, c’est la Fédération italienne de cyclisme (FCI) qui se démène avec le ministère des Sports, la sous-secrétaire aux Sports Valentina Vezzali, la journaliste Francesca Monzone avec le ministère des Affaires étrangères pour trouver des solutions pour aider à évacuer les athlètes et leurs familles.
Les femmes brûlent leurs maillots de cyclisme et leurs diplômes pour éviter les représailles
Shannon Galvin « En ce moment, nous devons évacuer tous les Afghans qui veulent partir. J’ai des contacts avec des cyclistes qui se cachent, qui sont dans des situations de violence domestique, qui ont de la famille et des enfants qui ne peuvent pas s’échapper. Il y a des talibans qui font du porte-à-porte. porte pour les chercher
Les femmes brûlent leurs maillots de cyclisme et leurs diplômes, effacent leur histoire sur les réseaux sociaux et s’effacent elles-mêmes pour éviter les représailles. Le pire qui puisse arriver, c’est que ces femmes puissent être tuées.
Je communique avec le département d’État US, qui gère les listes d’évacuation. Il s’agit de tendre la main, de trouver les Afghans, les athlètes et les défenseurs des droits humains, et d’obtenir leurs informations, et de les inscrire sur les listes d’évacuation, afin qu’ils puissent être évacués si nous peut les amener en toute sécurité à l’aéroport. »
Certains athlètes vivent dans des provinces situées à des centaines de kilomètres d’un centre d’évacuation et les déplacements doivent être organisés via des routes dangereuses. En outre, les ressortissants ont été empêchés de quitter l’Afghanistan alors que les talibans ferment les portes des aéroports.
« C’est un problème de se rendre en toute sécurité à un aéroport. Nous avons des avions au départ qui ne sont pas pleins et des personnes laissées devant les portes qui n’ont pas pu obtenir de billets ou franchir les portes de l’aéroport pour se rendre aux avions. »
Les femmes qui ont fondé et développé le mouvement cycliste du « droit de rouler » en Afghanistan sont parmi les athlètes les plus en vue en Afghanistan au cours de la dernière décennie. Elles et Ils ont été nommés aventuriers de l’année par le National Geographic. Ils ont été nominés pour le prix Nobel de la paix. Ils ont été célébrés et célébrés par la communauté internationale mais ils n’ont pas été soutenus ces derniers jours. »
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