L’Australien Lachlan Morton (EF Education Nippo), 29 ans, s’est lancé ce pari un peu fou: parcourir toutes les étapes du Tour de France 2021 (3 414 kilomètres) et beaucoup plus car il rejoint aussi les arrivées des étapes aux départs de ces dernières en vélo (soit 5 510 kilomètres). Ce défi, il le fait seul, sans assistance, livré à lui même comme le furent les premiers coureurs du tour de France. Le soir, il cherche alors un endroit où planter sa petite tente, prendre une douche si possible et un repas sous les étoiles. Il a connu les ennuis mécaniques, les coups de blues et cette pluie qui pénètre jusqu’à son couchage la nuit.
Il roule environ de douze à quatorze heures par jour et parfois accompagné par des cyclos, un défi de Forçat. Le nom de ce dernier : » Alt Tour » (Tour Alternatif).
Pourquoi le faire? Pour la bonne cause, pour l’association World Bike Relief qui offre des vélos à ceux qui n’ont rien, aux plus démunis. Avec ces dons, ils peuvent se déplacer pour aller à l’école. Pour le moment, il est parvenu à récolter plus de 350 000 euros pour l’association.
Il ne lui reste que 560 kilomètres (après en avoir parcouru 4980) pour rejoindre Paris. Parti de Brest le 26 juin, Il va enfin rallier la capitale Française cette semaine, peut être mardi si tout se passe bien. Ces derniers jours , il s’est bouffée le Col de Peyresourde, le Col du Portet, le Col du Tourmalet et la Montée de Luz Ardiden, le Mont Ventoux par deux fois et toutes celles du Tour de France 2021.
Sur Cyclingtips, il se confie:
Lachlan Morton: « C’est une fatigue très différente. Il me faut deux ou trois heures pour me mettre en jambes. Après cinq heures de vélo, je me sens vraiment bien et les quatre ou cinq dernières heures sont à nouveau vraiment difficiles. L’impact sur mon corps est très important, j’ai des ampoules partout, je ne dors pas autant que d’habitude (…) »
Rachel, sa femme, l’a retrouvé pour une pause déjeuner, un bref moment de détente à Andorre, là où il vit. Il a pu revoir ses amis comme Rohan Dennis qui lui a même apporté un pain aux bananes fait maison.
« Je craignais de la revoir (Rachel) car je pensais que lorsque qu’elle partirait, je serais un peu brisé psychologiquement et peut être ne plus vouloir repartir. Tu penses à eux tout le temps. Ce moment te rappelle le nid douillet de la maison. Et surtout, je puais vraiment et je ne voulais pas qu’elle le sente.
Eh bien, je l’ai fais quand même si je pue. C’est comme une odeur très spécifique. Quelque part entre un animal mort mélangé à celle des pieds. Une odeur chaude et humide. Parfois, quand il y a un vent arrière, vous vous demandez « quelle est cette odeur ? » et vous réalisez alors: » Oh, c’est moi. »
Pour soutenir financièrement l’Alt Tour et World Bike Relief; cliquez: ici