Dylan Groenewegen (Jumbo Visma) va donc pouvoir reprendre le chemin de la compétition après 9 mois de suspension. Le Néerlandais avait fait chuté son compatriote Fabio Jakobsen lors de la première étape du Tour de Pologne en aout dernier. Ce dernier avait alors été placé dans un coma artificielle pour subir de lourdes opérations chirurgicales au visage. Jakobsen a repris la compétition sur le dernier tour de Turquie.
Les deux hommes se sont parlés et désormais, tous deux tentent le come back au sein du peloton. Sur Wielerflits, Groenewegen explique pourquoi le choix du Giro pour la reprise, un Grand Tour qui sera particulièrement suivi par les médias du monde entier alors que lui aurait préféré rester discret. (Il a recu des menaces de morts envers lui, sa femme et son bébé).
Dylan Groenewegen à Wielerflits: » C’est quelque chose que nous n’avons pas choisi au début. Le plan était de démarrer lentement, mais l’inconvénient à ce stade est que les courses prévues sont annulées l’une après l’autre. Le Tour de Norvège a déjà été annulé, ne laissant que le Tour de Hongrie pour le mois de mai. C’était un choix difficile d’aller sur Giro, car bien sûr je n’ai pas couru depuis longtemps. Je pense que c’est aussi mieux pour moi d’avoir plusieurs jours de course. »
Sa forme physique?
« Physiquement, je suis certainement prêt. Ces dernières semaines, j’ai pu bien m’entraîner. Mon niveau est bon. La question est de savoir comment les choses se passeront mentalement sur une course, comment je réagirais dans le peloton et comment le peloton réagira à ma présence. Ce sont des questions auxquelles je n’ai pas encore de réponse. Nous verrons cela durant la course. »
Objectifs?
« Bien performer. Mais l’essentiel, c’ est de retrouver le plaisir du cyclisme. Que j’apprécie à nouveau et que j’ai envie d’être à nouveau sur la route avec les gars. Depuis que je sais que je peux rouler sur le Giro, j’y travaille vraiment pour être aussi bon que possible. »
Les coureurs du team
«Je leur ai tous parlé. Ils sont ravis que j’arrive et ils sont convaincus que je retrouverai les bonnes jambes. Est-ce que c’est la première semaine, la deuxième semaine ou la troisième semaine? Si c’est dans la troisième semaine, cela ne me sera pas d’une grande utilité (..) »
Êtes-vous prêt pour des réactions négatives de la part du public?
« Je ne pense pas que ce sera pire que ce que j’ai vécu ces derniers mois. (Groenewegen a reçu des menaces très graves) Je suis certainement prêt. Nous savons qu’il peut y avoir des réactions négatives.
Certes, immédiatement après l’incident en Pologne, c’était le chaos. Puis ma vie a été bouleversée pendant un moment. Peu de temps après, l’équipe a engagé un psychologue avec qui j’ai beaucoup parlé. Cela a très bien fonctionné. Au fil des jours et des semaines, mes idées ont légèrement changé et j’ai également reçu beaucoup de messages de soutiens des coureurs et d’amis. Cela m’a fait du bien. »
Sa relation avec Fabio Jakobsen?
« Le premier contact a été avec son père. Environ deux semaines après la chute en Pologne, quand on a appris qu’il était hors de danger, j’ai envoyé un message à son père pour savoir. Il m’a envoyé une réponse positive, pour laquelle j’en suis très reconnaissant.
Au fil des mois, j’ai également envoyé des messages à Fabio. Logiquement, je n’ai pas obtenu de réponse immédiatement, mais c’est venu plus tard. Juste avant le Tour de Turquie, nous avons même eu une conversation à Amsterdam. Nous pourrions tous les deux évacuer ce traumatisme. Ce fut une conversation très agréable tous les deux, ça nous a fait du bien. Ce qui a été discuté exactement là-bas, je préfère le garder entre nous.
L’essentiel est que Fabio soit de retour sur les courses. C’est arrivé et c’est très agréable pour lui et pour moi. Cela lui permet également de me parler un peu plus facilement. En tant que sportifs, nous regardons à nouveau vers l’avenir. »
Sa punition de neuf mois par l’UCI
« J’ai été puni… Que ce soit arrivé uniquement pour mes mouvements dans ce sprint, ou aussi pour les conséquences? Je vais laisser ça de côté, je ne sais pas exactement. On espère qu’ils (l’UCI) seront plus cohérents à l’avenir. L’UCI doit faire attention à plusieurs choses, comme les arrivées en descente où nous sprintons à des vitesses de 90 kilomètres à l’heure. »
Full line-up for three weeks of racing in Italy🇮🇹 pic.twitter.com/cZAtpnwARW
— Team Visma | Lease a Bike (@vismaleaseabike) April 27, 2021