Diego Maradona s’est éteint hier à l’âge de 60 ans. Au delà du foot, il était et restera devant l’éternel ; une icône, titre suprême que peu de sportifs peuvent s’enorgueillir, il y a peu de Mohamed Ali, Diego Maradona, Fausto Coppi… Ces champions parlaient le langage de la rue, de ce milieu populaire et parfois si pauvre. Le sport était leur passion, leur rage de s’en sortir était la seule issue d’atteindre un meilleur monde qui ne leurs avait fait aucun cadeaujusqu’alors. Personne ne pouvait calmer les ardeurs (dans tous les sens du terme) des ces champions. Le peuple se reconnaissait en lui, par sa force, ses qualités, sa générosité et ses excès en tous genres. Celui qui jouait au football des rues, entre deux poubelles et pieds nus, si génial et si roublard (la comédie fait aussi parti du jeu dans ce monde sans pitié), ce foot appris dans
« les quartiers privés » comme il le disait: « Privé de tout, d’eau, de nourriture, d’électricité, de téléphone, d’aires de jeux », dans ces bidonvilles. Diego Maradona, ar ses manques durant sa jeunesse, a aimé la vie et souvent à l’excès. Diego a manqué de tout, il voulait donc de tout. Il était gargantuesque de talents, d’amour, de générosité, d’amitiés, de colères, d’alcool et d’autres artifices. Mais sur un terrain, le « Diable sur terre » devenait le « Dieu du foot », celui que l’on aimait ou détestait.
Celui que Dieu avait tendu la main lors d’un match de coupe du monde contre l’Angleterre, pays alors en guerre aux Malouines contre sa nation, avait lavé l’affront causé par des britanniques avec cette main de Dieu. Ce jour là, le Diable et Dieu s’étaient entendus.
Il aimait le sport, tous les sports. Il aimait, par conséquent, le cyclisme. L’Idole de Naples est même venu sur Tirreno Adriatico un jour de printemps 1990. Il voulait rencontrer les coureurs, leurs parler. Il suivait les exploits de Sean Kelly et de Maurizio Fondirent dans la presse Italienne.
En 1990 , Tirreno Adriatico était organisé par le V.C. Forze Sportive Romane de Franco Mealli, et l’édition 1990 a débuté par une étape inhabituelle de 15,9 km à Bacoli, une ville côtière à l’ouest de Naples, la ville sacrée de Diego !
Meali voulait un gros coup de marketing pour sa courses et ses bénévoles dont faisait parti un certain Mauro Vegni, l’actuel patron du Giro.
Et Diego Maradona s’est pointé tranquille un jour, alors que personne n’était au courant. Il avait reçu l’invitation mais il avait pas répondu. Ce jour là, en accord avec Meali, il a décidé finalement d’y aller en famille sans que la presse soit au courant.
Les coureurs eux-mêmes semblaient tout aussi éblouis. Un jeune photographe, Emanuele Sirotti, était là pour immortaliser l’arrivée de Diego Maradona venu rendre hommage à d’autres sales gosses (à l’époque, les champions parlaient avec leurs tripes et leurs coeurs non par des agences de communication) mais, comme lui, de talentueux champions.
Au départ donc de Bacoli, Maradona a tenu à rendre hommage aux coureurs, affirmant que son intérêt pour le cyclisme remontait à son séjour à Barcelone au début des années 80.
Diego Maradona« J’ai rencontré Eddy Merckx et il m’a offert un vélo » avait déclarer à La Stampa qu’il voulait rencontre ceux dont il était fan : Sean Kelly qui roulait pour PDM et Maurizio Fondriest en exprimant son admiration pour les exigences athlétiques de ce sport :
Diego Maradona: « Où trouvent-ils la force de disputer un sprint après 250 km de course ? »
Ce soir, ce n’est pas seulement le monde du foot qui pleure Diego Maradona, c’est tout le monde du sport, le monde aimait, aime et aimera devant l’éternel celui qui est devenu une Icône.
PHOTOS SIROTTI