« Ah , tu fais du cyclisme? Tu es dopé alors? « C’est la « blague » que nous avons tous entendu de la part de nos amis, collègues au travail et de ceux qui ne connaissent pas le monde du cyclisme. Et on ne peut pas leurs donner tort finalement. Comment leurs en vouloir? Car c’est l’image offerte les « spécialistes » aux médias dont c’est le job de faire de l’information, de se renseigner. Encore faut il que les témoins invités sur les plateaux ou dans les journaux aient le cul propre !
Ses spécialistes de la guerre contre les dopage était eux mêmes des acteurs d’un système qu’ils avaient créé, celui dont on paye encore l’image 20 ans plus tard
Dès qu’un léger soupçon, un poil de c…, est émis, tous les « spécialistes » de la guerre contre le dopage reviennent au devant de la scène, le sourire aux lèvres, oubliant volontairement ce système qu’ils avaient créé à l’époque. Car oui ils ont « The » vérité, ils y étaient dans ce monde, ils savent de quoi ils causent. Par contre durant ces années comme coureur ou entraineur, ils n’avaient rien vu, ni rien su, ni rien entendu. Puis soudainement, à l’aube d’une retraite non désirée, la lumière est apparue au fond du couloir. Car depuis l’affaire Festina, c’est même devenu un fond de commerce et un vrai job pour certains. Ils ont réalisé que cela pouvait rapporter un maximum sur le plan financier et médiatique et ils en maîtrisent parfaitement les ficelles. Certes, Ils étaient dans le monde du cyclisme, chez Festina comme entraineur de Richard Virenque mais ils ne savaient rien ou comme coureur à la FDJ quand les gendarmes ont trouvé cette centrifugeuse dans le bus mais, là non plus, ils n’avaient rien vu. On ne les entendaient pas gueuler (comme maintenant) durant ces années. Il faut croire que depuis ces erreurs, la foi du dieu Média les a touchés en pleine bourse.Puis pour ces mêmes « spécialistes », les champions qui ne sont pas français sont automatiquement dopés (ils ne crachent jamais sur les leurs par peur de ne pas retrouver une petite place dans un team à l’avenir, même pas sur le retour de Virenque après l’affaire Festina). C’est sûr, on ne peut pas battre les Français, c’est impossible aiment-ils déclarer à tous les micros. Oui, par chez nous il est plus facile de critiquer les autres car cela nous évite de nous remettre en question tout en restant les meilleurs aux yeux de tous, question d’orgueil et de reconnaissance nationale.
Oui, c’est vrai, il y a eu des tricheurs, il y en a et il y en aura toujours, c’est le propre de l’être humain et il faut les punir.
Oui, il ne faut pas se voiler la face! Les tricheurs sont partout, on vous le dit les « yeux dans les yeux« . Dans le cyclisme, tous les sports, même dans la politique et dans tous les autres domaines, il y aura toujours des tricheurs. On ne peut rien y faire, ils sont et seront toujours là. Mais au delà de la punition méritée pour ces derniers, le cyclisme sert surtout et toujours de fusible pour la « bonne conscience » de tous. Il est le coupable idéal pour se laver les mains de toutes les erreurs du passé, au nom de la rédemption collective pour l’ensemble du sport ou individuelle pour certains. «
Ne juges pas trop vite, attends d’avoir des preuves » que me disait mon père quand il m’apprenait les règles du « vivre ensemble », les valeurs et les principes de notre société. En France, ces principes on se torche avec depuis longtemps. L’homme veut désormais être dans la mire de la TV et le cyclisme sera son tremplin pour accéder à son trône (pas celui au fond du couloir… Quoique!)
En France, pour diverses raisons, le cyclisme est déjà dans un sale état, l’agonie est proche et si on continue vers ce chemin, la fin est inéluctable
Mais toutes ces affaires, tous les témoignages de ceux qui ont un voisin dont la tante fait le ménage chez le champion local ou de ceux qui y étaient mais qui ne voyaient rien à l’époque, nous pétent à la gueule, nous usent, nous asphyxient, nous tuent. Car en dessous du monde pro, ce sont aussi des bénévoles qui font la base, ces clubs et ces courses. Ce sont ceux qui ne sont pas payés ou seulement avec le bonheur des gosses, ceux qui bâtissent avec passion. Quand ils en auront assez de s’en prendre plein la gueule gratuitement, essuyer tant de critiques, encaisser tant de manque de considération et d’écoute de la FFC, de l’indifférence des équipes pros, des médias pour leurs courses, ils ne viendront plus. Il n’y aura plus de clubs, de courses et donc plus de coureurs, sombre se présente le bilan…Quel parent voudra inciter son enfant à faire un sport qui demande autant de sacrifices physiques, financiers et de temps pour si peu de considération aux yeux de tous? Comment le cyclisme pourra t il leurs enseigner des valeurs quand on sait ce qu’il va se passer si il parvient à percer dans ce sport? Tout ça avec le danger de l’insécurité routière par dessus? Vous pensez sincèrement que tout ça attire les jeunes cet art? Puis enfin, les sponsors en auront marre d’être associé à un sport qui fait le bonheur des « pseudo spécialistes » et politiques EELV en manque de buzz et de rédemption. Même si l’équipe est clean, plus personne ne voudra aider financièrement un sport qui s’en prend plein la gueule médiatiquement, par les siens et par les autres.
On racontera à nos petits enfants, il y a longtemps, qu’il y avait des courses de vélos dans nos villages
Et le résultat sera des plus désastreux. Car si ce monde amateur disparait, il n’y aura plus de champion Français dans ce futur incertain. Les chaines de télévision et grandes organisations comme ASO pourront s’assoir sur une bonne partie des droits TV car personne en France ne regardera plus le cyclisme sans un vrai porte étendard. Les médias perderont énormément avec un cyclisme tricolore qui sera relégué derrière le badminton, les Monuments seront bradés…On se souviendra alors avec nostalgie d’un sport qui fut l’un des plus beaux et des plus populaires dans notre chère France mais que notre génération a flingué. On racontera à nos petits enfants, il y a longtemps, qu’il y avait des courses de vélos dans nos villages, que le berceau du cyclisme était Français avant d’y avoir été son cercueil. C’est ça que ces « spécialistes » veulent léguer comme héritage pour nos gosses? Au nom d’une vengeance personnelle? Car par toutes ces affaires, c’est la base qui en est la première victime et qui vacille. Il ne faudra pas venir chialer quand tous auront eu la peau de notre cyclisme sur l’autel de la rédemption collective et individuelle. Merci à nos « spécialistes », à ceux qui ont oublié qu’ils étaient eux même des acteurs de cette époque un peu folle, celle dont nos champions tricolores payent toujours la note 15 ou 20 ans après, à ceux qui enfoncent les clous sur notre cercueil.