Ils se nomment Jade Sadmi, Sana Bouchnak, Feriel Bellahcene, Jason Antoine, Malo Illy-Cadudal, Yassine Mezrigui, Ayoub Mohouch, Bilel Benzliha, Rasullula Onglabay, etc…Ces noms ne vous disent sûrement rien et pourtant ils impressionnent déjà certains tant par leurs aisances que par leurs passions et leurs styles. Mais qui sont ils ?
Ce petite bande porte un nom : MEDIA PITCHOUNES. Ces ados (de 10 à 17 ans) ne viennent pas des grandes écoles de journalisme, ni des grandes écoles de com (du moins, pas pour l’instant). Non, ces gosses viennent des cités comme Bagatelle du côté Mirail, de ces « putains de blocs » qui sont rentrés dans la mythologie urbaine. Ces cités, celles que nous autres (bien loin de tout ce bordel), appellont « les ghettos ». Rares sont ceux qui se bougent le cul pour montrer qu’au dessus des ces barres, il y a aussi un autre monde et que la vie ne s’arrête pas aux frontières de ces zones dites « sensibles », que leurs habitants ont du talent.
MEDIA PTICHOUNES a été créé par l’un des ces bonhommes que l’on nomme « L’animateur ». De ceux qui ne causent pas beaucoup devant les caméras à l’approche des élections, de ceux qui ne vendent pas un bouquin ou un film à vous faire frémir, de ceux qui ne viennent pas vous faire visiter un zoo, histoire de ressentir quelques sensations …
Non, ce genre de mec sait exactement ce que ces gamins valent, il sait qu’ils ont la dalle, les crocs, qu’ils veulent prouver au monde entier, et aussi à eux mêmes surtout, qu’ils sont là et qu’ils ont du talent. Ces « pitchounes » savent aussi ce que le mot République représente, ce que ces valeurs veulent dire et ça bien plus que nombre d’entre nous.
Laurent Girard et les Pitchounes ont donc choisi le cyclisme pour faire passer un message de citoyenneté, de mixité
Laurent Girard et les Pitchounes ont donc choisi le cyclisme pour faire passer un message de citoyenneté, de mixité, de ces valeurs qui ont tendance nous faire défaut en ces temps incertains. Chaque jour, ils arpentent les routes des Tours nationaux comme celui d’Occitanie, du Critérium du Dauphiné, du Tour de France. En s’évadant, ils apprennent le job de journaliste, ils s’amusent avec les mots, s’amusent avec la vie, ils sont enfin les interviewers et nous racontent l’histoire de ces champions. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont doués ces gossse ! Il suffit de se connecter sur leur PodCast « Détour sur les Tours » pour s’en rendre compte. Allez y !
Le cyclisme, ils n’en connaissaient pas un rayon et encore moins son histoire. Mais pourtant, ils ont choisi ce sport pour en faire l’ambassadeur de ce qu’ils ont a apporté. Cela fait 10 ans déjà qu’ils sont sur le tour de France et qu’ils vivent leurs rêves devenus accessibles. Nous les avons rencontrés lors d’une rencontre avec leur marraine pour l’année 2020, la championne du Maroc Fatima Zahra El Hayani, qui a vécu dans la rue avant d’atteindre son rêve : devenir pro. Une marraine qui n’a pas été choisi au hasard!
Combien de jeunes composent Média Pitchounes?
« Il y avait 9 jeunes présents pour le Dauphiné, en tout; ce sont 21 qui participent aux compétitions (Route d’Occitanie, Dauphiné, Championnats de France, Tour de France). Tous ces jeunes composent l’équipe de Media Pitchounes. »
Certains se confortent dans l’idée d’être journaliste, d’autres découvrent un sport jusqu’à ces derniers jours inconnu et pour lequel une passion naît
Que font ils sur ces différents tours?
« Sur le Dauphiné, ils font une émission tous les jours d’une heure qu’ils préparent dans le camion. De plus le matin, ils distribuent du gel hydroalcoolique et des magazines aux spectateurs. Ils font un couloir pour séparer les coureurs et spectateurs pour le départ. A l’arrivée, 6 jeunes participent à la radio et 3 distribuent du gel hydroalcoolique.
La radio est un exercice nouveau pour tous, ils ont tous relevé le défi et se sont préparés durant le mois de juillet. Au fil des entrainements et des émissions, nous voyons les progrès de chacun ! Certains se confortent dans l’idée d’être journaliste, d’autres découvrent un sport jusqu’à ces derniers jours inconnu et pour lequel une passion naît. Concernant le projet Protect Cycling des gestes barrières, ils sont fiers qu’on leur donne cette responsabilité. »
Pourquoi le font ils?
« Ils le font pour le plaisir avant tout. Cet exercice est l’occasion de sortir du quartier. Pour ceux qui souhaitent devenir journaliste, cela permet d’engranger de l’expérience. C’est bénéfique pour tout le monde. Les compliments qu’ils peuvent recevoir leur donne confiance en eux. C’est surtout beaucoup de souvenirs comme cette étape d’aujourd’hui avec un enregistrement d’émissions sous la grêle ! Ils ne sont pas tous du même quartier, l’objectif est d’avoir une mixité sociale et de se retrouver autour d’un projet commun. Il y a tous les quartiers de Toulouse représentés en majorité prioritaires. »
Vous êtes actuellement sur le Championnat de France pour les mêmes missions mais quelle sera votre prochain rendez vous?
» Le Tour de France, pour la 10ème fois. Je suis heureux pour ces jeunes car ils ont du talents, il suffit juste de leur faire confiance. Sur le Tour , nous aurons un groupe de 9 jeunes + 3 animateurs qui feront le départ (nous partons le 26 août) jusqu’à Privat le 2 septembre et un autre groupe de 9 jeunes + 3 animateurs viendra pour les étapes des Pyrénées le week-end du 5 et 6 septembre.
Pour cette année, la chaine de télévision nationale irlandaise TG4 va meme faire un petit reportage sur eux et Media Pitchounes durant la diffusion du tour de France. Oui on dépasse les frontières des cités toulousaines et celle de France. Ca donne du baume au coeur non? «