Il y a 25 ans, le 18 juillet 1995, dans la descente du Col du Portet d’Aspet, sur la 15ème étape du tour de France, le jeune italien Fabio Casartelli (Motorola) a perdu la vie. A l’époque, le casque n’était pas obligatoire. Ce jour là, il faisait chaud sur les routes du tour. Fabio Casartelli ne portait pas de casque, comme tout le peloton à l’époque, et il a chuté dans cette descente. Sa tête percuta lourdement un plot en béton qui bordait la route. Héliporté vers l’hôpital, il succomba à ses blessures quelques heures plus tard.

Interrogé par NU.Nl, le néerlandais Erik Breukink (Dans le Team Once en 1995 et 20ème de ce tour de France) se souvient du jeune champion et des décisions qui ont été prises par la suite, bien longtemps après…
Erik Breukink (à NU.nl); « Ce moment est encore gravé dans mon esprit. Il m’est apparu immédiatement que c’était très grave. Casartelli était allongé dans une mare de sang (…) Je suis retourné dans le peloton avec mes jambes qui tremblaient de peur. Ensuite, j’ai demandé au DS de chez Motorola comment allait Casartelli. Ils ne savaient pas à ce moment précis de la journée ».
Puis la mauvaise nouvelle est tombée durant la journée…
« Je me souviens que que je ne pouvais plus parler. Vous ne savez pas quoi dire et vous êtes cloué au sol ».
Ce jour là, Richard Virenque remporta l’étape. Tous savaient que le jeune Italien était décédé durant cette journée. Pourtant, ASO a fêté cette victoire française. Pour le néerlandais, ASO aurait du faire preuve de plus sobriété.

Il y avait une sorte de jubilation que l’organisation du tour aurait dû laisser derrière elle
Eric Breukink;
« Le vainqueur de l’étape, Richard Virenque, a été honoré alors que la nouvelle était connue de tous. Il y avait une sorte de jubilation que l’organisation du tour aurait dû laisser derrière elle. Ils auraient dû le faire avec beaucoup plus de sobriété. »
Le port du casque n’est devenu obligatoire que 8 ans après, en 2003. Un autre drame s’était déroulé, cette année là, avec la mort du jeune Andrei Kivilev lors de Paris Nice. Il ne portait pas de casque.

Les coureurs ont mis un temps à accepter le port du casque puisque la 1ère fois que l’UCI a voulu l’imposer, c’était en 1991. Mais devant le mouvement de grève du peloton qui le refusait, l’UCI fit marche arrière.
Erik Breukink;« Quand on regarde en arrière maintenant, cela semble très fou. Mais les cyclistes ont même abandonné le port du casque lorsque l’UCI a voulu le rendre obligatoire
Ces choses étaient très lourdes et ce n’était pas agréable à la chaleur. Ce n’est que plus tard que les casques ont été développés à partir de matériaux plus légers et plus faciles à porter.
Dans les années 90, les coureurs le portait surtout sur les étapes de plats, de nombreux Mais lors des étapes de montagnes, cela n’arrivait pas souvent. L’accident de Casartelli à fait basculer la sécurité dans le peloton. »
Le vélo sera toujours dangereux
Erik Breukink; « De graves accidents se produisent encore de temps en temps. Il suffit de penser au Belge Bjorg Lambrecht qui est tombé dans un fossé contre un tunnel en béton lors du Tour de Pologne l’année dernière et qui en est mort
Neuf fois sur dix, vous ne vous souciez pas de tomber dans un fossé, mais il a eu la malchance de tomber exactement contre ce truc en béton. Tout comme Casartelli n’a pas eu de chance (…) »