44 piges au compteur, Mickaël Leveau en a autant dans le monde du cyclisme. Fils de l’Ogre normand Daniel Leveau (861 victoires), ce dernier lui a appris à marcher, à parler et surtout à rouler. Chez les Leveau, le vélo fait parti de l’ADN familial. Mickael et son frère Jérémy (pro chez Natura4ever Roubaix Lille Métropole), ancien champion de France espoirs en 2014 et 3ème de celui pros en 2017, ont su l’exploiter au mieux pour le peaufiner encore et encore.
Via le cyclisme, ils ont aussi appris ces valeurs et Mickael Leveau en est devenu ce « transmetteur de savoir », un coach, un directeur sportif, une épaule solide pour les jeunes qui veulent atteindre leurs rêves. Quitter les Côtes d’Armor n’a pas été chose facile pour le bonhomme mais il le fallait pour pouvoir découvrir d’autres horizons, d’autres aventures, d’autres histoires, de celles qui évitent que nos vies ne soient pas des plus routinières, d’une effrayante banalité. Comment voulez vous transmettre la passion si vous doutez de la vôtre comme il aime à le dire.
Oui, la fin d’une histoire, d’un chapitre mais qu’il était beau celui là, non?
Côtes d’Armor Marie Morin Véranda Rideau, c’est terminé alors?
Mickael Leveau; « Oui, la fin d’une histoire, d’un chapitre mais qu’il était beau celui là, non? Le tour de Bretagne avec Fabien Schmidt, le titre de champion de France avec Alexis Renard, les victoires de Jérémy Bescond, l’étape d’Owen James sur le Tour de Bretagne, Stuart Balfour à Plouay et de tant d’autres comme Dylan Kowalski cette année. C’était une sacrée belle histoire que beaucoup aurait aimé connaitre en tant que DS je pense (rires). C’est un peu comme mes enfants et je serai toujours fiers d’eux.
Mais bon, une belle histoire ne peut pas durer éternellement sinon on se ferait un peu « chier » à la fin. La routine t’entraîne parfois à perdre cette flamme, cette motivation et j’aime me lancer de nouveaux défis, voir ce qu’il se passe ailleurs et ce que je peux y apporter. On se quitte en bon terme, sans aucune rancune et en gardant les bons souvenirs. Je n’oublierai jamais ce chapitre. On tourne la page et on attaque une autre et je souhaite le meilleur à cette belle équipe avec des jeunes comme Victor Guernalec, Thibault d’Hervez et tant d’autres. Pour ma part, il y aura d’autres chapitres à venir »
Justement, le cyclisme sera toujours là?
« Oui bien sûr, il est en moi depuis ma naissance, de mes premiers pas. Je suis aussi coach pour différents sportifs et même des skieurs mais le cyclisme occupe une part importante de ma vie. Mon avenir professionnel sera toujours lié à ce monde qui m’a vu grandir. J’ai des contacts mais je préfère prendre du temps pour faire le point entre chaque chapitre comme je l’avais fait après le team Pro Véranda Rideau Super U. Un besoin de souffler avant d’attaquer une nouvelle aventure, j’ai besoin de conserver la flamme de la passion pour pouvoir la transmettre …
Je pense à l’aventure à l’étranger notamment, pourquoi pas? «
Pour cela, on se met parfois dans une situation difficile, mais il y a toujours quelque chose de positif de ces moments là. Je dis la même chose à mes athlètes. Il faut savoir se mettre parfois en difficulté pour se retrouver soi même et comme dirait mon ami Jérôme Coppel: « Prevoyez l’imprévisible ». J’ai vécu de belles choses avec Côtes d’Armor, je les ai vu grandir et passer pros pour certains. Désormais je voudrais passer à autre chose mais toujours auprès de la formation et de l’encadrement. Je pense à l’aventure à l’étranger notamment, pourquoi pas? »
Justement, plusieurs coureurs étrangers sont venus aux Côtes d’Armor, il y a déjà une forte culture internationale que vous connaissez bien.
« Oui, on en a formé un bon nombre et dernièrement, nous étions la relève d’Israel Start Up Nation. Grâce à mon ami Lionel Marie qui est DS chez eux, on avait emmené ce team en Bretagne. Les Israéliens nous ont demandé de leurs apprendre notre culture avant de passer à l’étape supérieur et regardez le résultat maintenant? Et puis tous ces Britanniques qui sont venus chez nous avec leurs propres savoir faire. Ils ont appris et mélanger tout ça et ça a donné de très beaux résultats.
Alors pourquoi ne pas tenter moi même de partir à l’étranger? Je n’ai pas encore bien défini ce que je veux exactement mais cette voie m’intéresse. J’ai envie d’apprendre et de transmettre mon savoir, de créer cette sorte de mélange de façon universelle, ce mixage qui fait la force de notre cyclisme actuel. Je suis ouvert à tout ça! »
Adapter nos cultures différentes pour n’en faire qu’une, la culture du cyclisme est fédératrice. «
Comme le projet UCI Solidarité pour les fédérations émergentes par exemple?
« (Rires). Yann Dejan est mon ami, il est le conseiller technique pour ce projet aux cotés de Vincent Jacquet (Directeur du Centre Mondial du Cyclisme) et c’est un gros travail qui les attend. C’est leur « bébé ». Mais si ils ont besoin de renfort, je serai disponible pour les épauler. Oui, pourquoi pas? Ce que font Yann et Vincent est un beau pari, apporter notre savoir faire à l’étranger et en même temps tenter d’adapter nos cultures différentes pour n’en faire qu’une. La culture du cyclisme est fédératrice et c’est un sacré défi. »
Véranda Rideau, la société de votre ami Gustave Rideau vous suit depuis le début, sur tout les chapitres. Elle sera encore à vos côtés plus tard?
« Gustave Rideau est un passionné et il aime que les choses soient claires. Il est comme moi et il donne beaucoup de son affectif quand la confiance est là. Il a toujours était là pour moi. Quand je saurais ce que je veux faire exactement, je lui en parlerai et il sera peut être intéressé. On verra mais je ne remercierai jamais assez La société Rideau de me faire confiance depuis le début. »
Le monde a vécu un truc un peu fou et le Tour sera vraiment une grande fête de retrouvailles entre tous
Les mois à venir ressembleront à quoi ?
« Je vais faire quelques course et puis je vais rejoindre ASO en tant que pilote jusqu’au tour de France. J’ai aussi hâte de retrouver les copains après ces longs mois d’isolement. Il y’aura tant de choses à raconter. Le monde a vécu un truc un peu fou et le Tour sera vraiment une grande fête de retrouvailles entre tous. Ensuite, à la fin du mois d’octobre, je me remettrai en mode « transmission du savoir » (rires). »
PHOTO EN TETE : PHOTO LUDIVINEL