Il fait parti de cette nouvelle génération de champions offensifs et attaquants. Le Normand (natif de Cherbourg) Benoit Cosnefroy (AG2R La Mondiale),24 ans, a réalisé une superbe saison. Vainqueur du GP Plumelec, de la Polynormande, de Paris Camembert, du tour du Limousin, il est aussi souvent dans les bagarres finales. Du panache, il en a!
A l’image des Julian Alaphilippe, Remco Evenepoel ou Mathieu van der Poel, on peut compter sur lui pour dynamiter un final comme il l’avait encore fait sur le dernier GP du Quebec.
Il a accordé une interview au site Cyclingnews. En voici quelques morceaux choisis.
Benoit Cosnefroy; « Quand je franchis une ligne d’arrivée, j’ai besoin d’avoir le sentiment d’avoir tout donné. Je suis prêt à prendre des risques pour essayer de gagner, parce que je ne serai pas content de suivre mon chemin pour la cinquième place. Ça ne paie pas toujours, mais quand ça paie, ça paie vraiment. »
Le plaisir avant tout
« J’attache beaucoup d’importance au plaisir de courir. Si je n’attaque pas, je n’aime pas ça (…) Pour moi, le plaisir vient en premier, et la performance en découle. Si je n’en profite pas, je ne jouerai pas, et je ne vois pas comment ça marcherait à long terme. »
L’instinct est toujours important
« L’aspect scientifique peut peser un peu trop lourd sur le côté du plaisir. Il faut avoir cet élément scientifique, il n’y a pas d’autre choix, mais l’instinct est tout aussi important « ,
A l’entraînement, je suis un peu plus scientifique que lorsque je cours, mais pas beaucoup plus. Mes séances sont bien calibrées, mais je ne fais toujours pas attention à mon capteur de puissance »
Benoit Cosnefroy n’était pourtant pas un jeune prometteur chez les juniors comme il le déclare au site américain. Il a attendu patiemment, à force de travail acharné, pour se faire un nom en espoirs jusqu’à son titre de champion du monde en 2017 à Bergen
« Je n’ai pas le même chemin que tout le monde, j’ai atteint ce niveau assez tard. Je n’ai jamais pesé dans la catégorie juniors, et je n’ai jamais représenté l’équipe nationale sur la scène internationale ou sseulement en cyclo-cross. Chez les moins de 23 ans, je n’ai jamais eu de grandes victoires, jusqu’à ce que je gagne les Mondiaux. »
Un caractère bien trempée et obstiné comme le prouve son périple pour aller présenter sa candidature au Chambéry CF. Le jeune normand, alors âgé de 18 ans, s’est fait le périple en auto-stop, un trip de 9 h! Ca en dit long sur la personnalité de Benoit Cosnefroy.
Malchanceux dans ses débuts espoirs, il a été victime d’un terrible accident au Tour des Pays de Savoie 2015, où il a passé deux heures sur une table d’opération après avoir été heurté par une voiture. 2 ans plus tard, il devient champion du monde de la catégorie. Ténacité et courage, il en a à revendre !
Ses objectifs?
« Cette année, c’était très important pour moi de lever les bras vers la victoire. C’était le grand objectif, et le faire quatre fois, avec cinq victoires quand on compte le général du Limousin, où j’ai porté un maillot de leader pour la première fois, c était super pour moi. Le Tour a été une grande expérience. J’espérais faire mieux, mais j’ai chuté une semaine auparavant, puis de nouveau sur la première étape. Quoi qu’il en soit, l’arrivée a été une étape importante, physiquement, et me permettra de m’améliorer en tant que coureur. »
Je vise haut
« Je veux passer à l’étape suivante maintenant et gagner une Classique dans les Ardennes, ou quelque chose comme ça… Je vise haut et j’espère que la porte s’ouvrira pour moi. Je ne sais pas quelles classiques Flandriennes je vais faire. Elles ne me correspondent pas aussi bien que les Ardennaises, mais c’est de la pure course, et ça m’excite. »
PHOTO AUDREY DUVAL PHOTOGRAPHIES