Fran Contador, frère d’Alberto Contador et manager de la Fondation Alberto Contador tire la sonnette d’alarme sur les nouvelles règles de l’UCI qui pourraient nuire aux équipes de niveau inférieur (invitations aux Grands Tours et classiques).Plusieurs coureurs espagnols sont sortis du programme Contador pour rejoindre le WorldTour, dont Enric Mas (Deceuninck-Quick-Step to Movistar for 2020). Pour 2020, Juan Pedro López et Michel Ries (Trek-Segafredo), Stefano Oldani (Lotto-Soudal) et Carlos Rodríguez (Team Ineos) arrivent en WorldTour. Alberto Contador est fier de ce travail. L’année prochaine, il sera encore là mais pour combien de temps encore? Son équipe se nommera Kometa-Xstra et espère passer au niveau conti pro (Pro Team) . Sur le site de Kometa Xstra, son frère Fran a fait part de son inquiétude quand à l’avenir du cyclisme
« Le WorldTour devient une catégorie encore plus fermée. Personnellement, je pense qu’une ligue fermée est une erreur. La question des invitations aux courses change, ou plutôt s’aggrave, pour les équipes de la catégorie continentale professionnelle. Nous verrons comment elle évoluera l’année prochaine et ses conséquences dans les années à venir. Les sponsors doivent être choyés. Nous ne sommes pas dans un sport où le sponsoring est abondant. »
Des groupes tels que Velon CC, l’AIGCP et la ligue italienne (qui représentent largement les équipes WorldTour et Professional Continental) ont tous déposé des plaintes formelles concernant les projets de l’UCI.
Le recrutement des très jeunes coureurs en WolrdTour inquiète aussi Fran Contador. Selon lui, l’UCI devrait plus protéger les équipes de développement qui n’ont pas d’intérêt financiers et de gains rapides. Il demande à l’UCI que les équipes plus petites aient plus de possibilités d’avoir accès aux courses. Ces nouvelles règles étouffent encore plus l’avenir de ces équipes formatrices.
« Je pense également que l’UCI devrait mettre en place des règles pour protéger les sponsors qui parient sur des projets plus formateurs qui ne sont pas si axés sur le succès sportif. Parce que nous courons le risque que des équipes de la plus haute catégorie, avec leur potentiel économique, tirent profit de ces structures et les compriment. Et à la fin, ils ferment la porte. »
Certains managers ont suggéré que les équipes, surtout au niveau du développement, devraient être compensées financièrement lorsque les jeunes coureurs font le saut en WorldTour. Que ce manque d’incitation financière était l’une des raisons pour lesquelles des équipes de développement très efficaces sous les bannières de la Quick-Step et de la BMC Racing ont fermé boutique.
« L’UCI devrait sérieusement réfléchir à l’opportunité d’établir des lignes directrices, des règles du jeu qui, dans des cas similaires ou à certains âges, protègent ces projets de formation et leur donnent même la stabilité nécessaire pour continuer à travailler. Une clause économique, par exemple, visant exclusivement de jeunes, les écoles… une sorte de droit à l’éducation.
Je ne vais pas dire qu’il faut arrêter de mesurer la hauteur des chaussettes de compétition, mais au moins diversifier les priorités En fin de compte, ce qui est en jeu, c’est l’avenir de ce beau sport. »