Ils sont en voie de disparition mais ils résistent tout de même, grâce au dévouement de passionnés, les critériums d’après tour de France se déroulent en France, Belgique, Pays Bas, etc… Généralement doté d’un budget oscillant entre 100 000 et 150 000 euros, il devient pourtant de plus en plus difficile de réunir un plateau de rêve, les sponsors se font rares et de nombreuses collectivités ne suivent plus ces fêtes.
Ces grandes fêtes du cyclisme sont scénarisées, permettant au public d’apercevoir leurs idoles durant la course et sur le podium, d’approcher les stars du tour. Un moment convivial et qui laisse des bons souvenirs à chacun d’entre nous. Mais ils permettent aussi aux coureurs d’arrondir leurs fins de mois. Chose la plus normale au vu des efforts et sacrifices fournis pour en arriver là. Les coureurs profitent donc de ce moment de célébrité pour rallonger les gains l’espace de quelques semaines.
Plus de stars sur un « crit » emmènent automatiquement plus de public (entrée payante sur ces circuits) et donc plus de publicités pour les sponsors et la région. Mais les stars ont un prix. Prendre un maillot jaune veut dire aussi enlever 5 ou 6 coureurs. De plus, les salaires des coureurs se sont considérablement augmentés au fil des ans. Il est donc plus dur d’intéresser ces derniers à les faire venir sur un critérium, à moins d’y mettre le prix.
Dernièrement, le vainqueur du tour Egan Bernal (Team Ineos) a décidé de faire une tournée de crits en Belgique. Celui d’Alost lui a proposé 60 000 euros pour sa participation .
A titre de comparaison, la venue, hier soir, de Warren Barguil (Arkea Samsic) était de 15 000 euros pour le critérium de Lisieux.
Radio 1 a interrogé un ancien organisateur en la personne de Jurgen Mettepenningen, directeur de l’équipe de cyclocross Pauwels Sauzen-Bingoal.
« La présence d’Egan Bernal est très agréable et en partie prestigieuse, mais elle coûte aussi beaucoup d’argent. On parle facilement de 50 000 euros pour le maillot jaune » à Radio 1.
« Ce n’est pas évident de monter un crit, car il n’y a pas de modèle d’affaires pour le revenu. Vous devez collecter cet argent auprès des sponsors locaux ou de la ville organisatrice.
Pour demander la venue des stars du peloton, il y a une liste qui circule avec tous les prix. Il y a toujours un manager présent en France pendant le Tour qui s’occupe de toutes les négociations pour tous les organisateurs en Europe. Il s’agit donc d’un seul point de contact, ce qui facilite les choses. Gagnants de maillots, participants belges, vous pouvez aller aussi loin que vous voulez, mais tout coûte de l’argent. »
Pour Egan Bernal, rien n’était sûr
« Dans ce Tour, vous n’avez su que très tard que Bernal allait gagner. Il faut vraiment attendre d’être plus ou moins sûr et faire tout ce qui est en son pouvoir pour aller chercher le maillot jaune. Mais la plupart des coureurs ne viennent plus. Il y a 5 à 10 ans, un tel crit était une grande fête, avec de nombreux participants du Tour. Mais maintenant, ça diminue. Tout le monde ne se hâte pas plus pour ça. »
L’aspect sportif?
« L’aspect sportif n’est pas le plus important. Ce n’est pas une compétition officielle, une victoire ne s’inscrit pas sur les palmarès. L’aspect sportif est subordonné au gala. Mais parfois le tiercé gagnant prévu ne se déroule pas forcément dans l’ordre. Quand Remco Evenepoel a battu Egan Bernal à Alost en violant la loi non écrite ? Ça n’était pas vraiment prévu prévisible non plus, n’est-ce pas ? »