Suite à un sondage commandé par le syndicat Sportif Belge Sporta (dirigé par Stijn Boeykens), affilié au CPA (Cyclistes professionnels associés) et relayé dans les pages du Het Nieuwsblad, un cycliste sur cinq gagne moins de 2000 euros brut par mois en Belgique. Mais c’est l’ensemble du sport cycliste international qui est touché par cette précarité. Seuls quelques grands champions tirent leurs épingles du jeu.
Si on compare le cyclisme au football (2 sports très populaires), où un joueur gagne en moyenne 30.000 euros par mois, il n’est donc pas étonnant que quatre cyclistes sur dix disent avoir besoin des revenus de leur partenaire pour faire bouillir la marmite et vivre la famille ( source Het Nieuwsblad).Stijn Boeykens; « Il n’y a tout simplement pas beaucoup d’argent à gagner dans le cyclisme. Dans le football télévisé, l’argent afflue grâce aux recettes (droit à l’image) et à l’argent des transferts (les clubs touchent un pourcentage sur la vente d’un joueur), mais le cyclisme ne dépend quasi que des sponsors. Et le peu d’argent qui arrive va surtout aux meilleurs coureurs. »De plus, le sondage met en valeur la précarité des contrats de coureurs (89% du peloton) qui ont un contrat d’une durée maximale de 2 ans, imposant une énorme pression sur les coureurs par la même occasion. Nous sommes un sport préhistorique
Patrick Lefevere, le manager de la Deceuninck Quick Step, est entré dans la bataille pour faire valoir plus de droits pour les coureurs, notamment contre ASO (Amaury Sport Organisation) qui génère la totalité des droits à l’image sur le Tour de France par exemple, et contre l’UCI qui ne fait rien pour améliorer les choses (selon le manager Belge). Si plus d’argent (outre les sponsors) rentrait dans le budget d’une équipe, les contrats seraient plus longs et plus élevés, assurant une meilleure condition au coureur et au staff complet.
Patrick Lefevere (Au Het Nieuwsblad); « Nous sommes un sport préhistorique. En fait, nous devrions faire revenir le prêtre Daens de sa tombe afin de redresser la situation (le prêtre Daens était un religieux qui s’était battu pour des meilleurs conditions de travail pour les ouvriers et qui fut engagé dans les mouvements de progrès social, et ensuite dans la vie politique belge).Patrick Lefevere, le manager le plus titré du cyclisme international, souhaitait que le cyclisme prenne beaucoup plus de place à l’exemple du football. Outre des organisateurs comme ASO et l’autorité cycliste UCI, il « flingue » aussi les agents (qui ne pensent qu’à leurs pourcentages selon lui); » Combien de jeunes talents j’ai apportés aux pros? Si j’avais pu les vendre, comme dans le football … Dans le cyclisme, cela dépend beaucoup de l’engagement de vos sponsors. Beaucoup d’équipes ne peuvent pas regarder au-delà d’une durée de deux … Vous ne devenez pas riche sur les courses, tout comme à l’usine aussi… »