Cela fait déjà plusieurs années que les équipes pros parlent de revoir leurs droits, de recevoir un meilleur traitement face à ASO notamment sur les droits à l’image. Mais cette fois-ci , à l’approche des nouveaux changements prévus sur 3 ans pour le World Tour par l’UCI, le manager du team Decenunick Quick Step, Patrick Lefevere, s’adresse directement à David Lappartient via le site Cyclingnews. Et le Belge ne manie pas la langue de bois
« Mais nous (les équipes) avons les acteurs, nous les payons et sans les acteurs, il n’y a pas de film. »
Les réformes tant annoncées du World Tour par le président de l’UCI, David Lappartient, n’ont entraîné aucun changement significatif dans le modèle commercial du cyclisme professionnel. Les équipes dépendent toujours énormément du sponsoring, tandis que les organisateurs de la course (comme ASO) conservent la totalité des revenus des droits de télévision.
ils (UCI ) me le prendront sur mon cadavre.
L’UCI a également récemment publié de nouvelles règles sur les équipements technologiques embarqués, telles que la télémétrie, les unités GPS et les caméras vidéo, indiquant que l’autorisation est maintenant requise de la part de l’UCI ou de l’organisateur de la course.
Cette dernière règle a été perçue par certains comme une attaque possible contre ceux qui voulaient allez voir ailleurs et en particulier avec le groupe Velon dont leur stratégie consiste à monétiser des images vidéo et des données intégrées.
Patrick Lefevere; « C’est mon vélo, ce sont mes données. Si c’est mon choix de choisir Velon pour avoir ça, ils (UCI ) me le prendront sur mon cadavre. Nous possédons les données.
Beaucoup de choses ont changé dans le WorldTour et les organisateurs se plaignent de ne pas avoir d’argent, mais quand je regarde autour de moi, ils sont toujours là. Par contre, quand je regarde dans le paddock des équipes, 50% d’entre elles ont disparu. nous sommes victimes des changements, parce que nous ne trouvons pas assez d’argent. »
Les belles promesses de David Lappartient
« Chaque fois qu’il y a un nouveau président de l’UCI, c’est comme dans la vie normale, ils promettent beaucoup de choses avant d’être élus. Puis, quand ils sont élus, ils font certaines choses mais ils ne pensent jamais aux » acteurs « de la scène. : les coureurs. Mais nous (les équipes) avons les acteurs, nous les payons et sans les acteurs, il n’y a pas de film. »
Un appel à une grève?
Les équipes mondiales WorldTour et Professionel continentales sont devenues plus unies ces dernières années au sein de l’association des équipes de l’Association internationale des groupes cyclistes professionnels (AIGCP), mais les coureurs et les équipes ont rarement le courage de se mettre en grève pour défendre leurs intérêts.
Patrick Lefevere; « C’est parce que nous sommes faibles, nous recherchons toujours de l’argent, nous ne sommes donc jamais vraiment unis. Cela ne se produira jamais comme en NBA ou dans un sport américain où la grève peut être très longue. Personne n’ose le faire parce que quelqu’un te piquerait un sponsor derrière ton dos. Je suis sûr que mes sponsors leur diraient de m’appeler mais beaucoup d’autres n’ont pas le courage de se comporter comme ça. »
Un face à face avec David Lappartient?
« J’ai entendu dire que Lappartient avait demandé à rencontrer individuellement plusieurs équipes. Je suis prêt à l’inviter à mon quartier général et à l’écouter. Je lui donnerais certainement mon opinion et parlerais franchement, mais je resterai aussi avec la société Velon. Je pense avoir le droit de donner mon avis, s’il l’aime ou non »
Le Trust ASO/UCI
Comme plusieurs autres, Patrick Lefevere craint que Lappartient et l’UCI ne soient trop proches de l’organisateur du Tour de France ASO, et donc peut-être en faveur du plus grand et du plus puissant organisateur de course.
ASO a contribué au développement du cyclisme au cours des 30 dernières années grâce au succès du Tour de France mais a toujours refusé de partager ses revenus et ses bénéfices avec les autres acteurs du sport comme les équipes et les coureurs.
« Ils ne sont pas proches jusqu’à ce qu’ils sentent que Velon devienne trop fort, puis ils le deviennent (unis) vraiment. Parce qu’ils ont tous deux le même objectif: nous tenir par les couilles. « ,
« ASO ne veut pas partager le gâteau, ils veulent tout manger. »