A 23 ans, Tony Périou (VCP Loudéac) vient de remporter pour la première fois le titre de champion de Bretagne chez les élites. Le Breton avait déjà porté le Gwenn ha du par 2 fois chez les espoirs, catégorie où il fut aussi champion de France en 2017.Le Finistérien fait partie de cette nouvelle génération de crossmen tricolores qui redonne des couleurs à une discipline se remettant à peine d’une gueule de bois tant elle avait été délaissée ces dernières années. Mais cette jeunesse lui fait rebattre son coeur et celui du public qui revient en masse dans les sous-bois. En attendant le « grand-rendez » vous du 12 et 13 janvier à Besançon, il prendra le départ samedi prochain de la finale du Trophée régional à Redon.
Tony, comment es tu arrivé au cyclo-cross?
Par plaisir (rire)… Je touchais un peu à tout quand j’ai débuté le cyclisme au VS Plabennec. J’ai débuté sur la route puis ensuite sur la piste quand j’étais au BIC 2000 chez les juniors. Le cyclo-cross, j’en faisait l’hiver mais j’ai vraiment commencé à aimé ça et je suis réellement tombé dedans pour ma première année espoirs
Que ressens tu l’instant qui précède un départ, durant le cross et à l’arrivée?
Pfff, c’est difficile à décrire… Je ne me prends jamais la tête avant un départ. J’essaie d’être le plus décontracté possible tout en restant vraiment concentré. Je parle avec les amis, je me vide la tête. Mais quand le top est donné, je donne tout, je rentre dans ma bulle avec pour objectif l’arrivée. Bien sûr que j’entends les supporters qui m’encourage mais tu dois rester toujours à bloc et sur le qui-vive pour ne pas perdre quelques mètres.
Tu savoures chaque mètre.
Quand tu aperçois la ligne d’arrivée, comme dernièrement sur le circuit de Camors durant le Bretagne, tu savoures à fond ces 30 dernières secondes. Tu remercies le public, tu rentres dans un moment d’extase incroyable après ces efforts et la pression qui retombe d’un coup, oui tu savoures chaque mètre.
De plus en plus de jeunes s’intéressent au cross. Penses tu qu’un jour le cross tricolore puisse arriver à la hauteur de celui des Belges ou Néerlandais?
Non pas pour l’instant (rires). C’est un autre monde là bas, c’est énorme. Il y a un sursaut chez nous c’est clair. Notamment grâce à des gars comme Antoine Benoist et des équipes telles que celle de Steve Chainel. C’est vrai que pas mal de jeunes arrivent à cet art mais il y a encore du travail.
Il nous faudrait des cross internationaux C1 et C2 en France
Déjà, il nous faudrait des cross internationaux C1 et C2 afin de faire venir les crossmen étrangers en France. Plus ils viendront, plus on apprendra et on sera tiré vers le haut. Pour l’instant, les cross Français sont surtout remplis de … Français. Mais ça commence à bouger comme le cyclo-cross de la Mézière le 6 janvier prochain où il y aura un beau plateau international. Là, ça sera vraiment excitant et bénéfique pour tous, aussi bien pour les coureurs que pour le public qui mettra une sacrée ambiance j’en suis sûr.
As tu des rêves dans le cyclo-cross? Un maillot de champion de France élites par exemple?
Oui bien sûr comme tous mais sont ils réalisables? Je ne le sais pas mais il me font avancer aussi. Il faut attendre qu’ils mûrissent peut être. Donc quel rêve par exemple? J’aimerais bien devenir champion de France à Besançon mais il faut être réaliste. Le circuit de la Malcombe est très spécial et difficile. Je ne suis pas vraiment à l’aise sur ce genre de circuit et c’est aussi la terre des Franc Comtois comme Francis Mourey qui va courir sur ce circuit qu’il aime tant. Oui, devenir champion de France est un rêve…
Un mot pour décrire le cyclo-cross
Plaisir. C’est ça, du plaisir à l’état pur. Ce monde et tout ce qui l’entoure comme les coureurs, les organisateurs, le public et tout cette communion. Un pur plaisir.
Photo en tête YOHAN CHEVILLARD