Le Directeur du Giro d’Italia, Mauro Vegni, s’est confié au magazine Bicisport de ce mois,. Il a donné son point de vue sur le tour de France 2018 qui a été marqué par une série d’événements comme les pseudo supporters qui ont frappé Chris Froome, Geraint Thomas, fait chuté (accidentellement) Vincenzo Nibali ou encore les lacrymogènes utilisés pour disperser une manifestation mais qui a touché aussi les coureurs sans compter le plaquage de Chris Froome par un gendarme qui l’avait pris pour un cyclo-touriste. Ses propos ont aussi été repris par le site cyclingnews. En voici quelques extraits. Selon Mauro Vegni, ASO avait ravivé la tension avant le départ du Tour de France en tentant d’empêcher Chris Froome de prendre le départ.
ils se substituent à l’UCI
Mauro Vegni
; « La manière dont la situation du cas Froome a été gérée était mauvaise. Sur le Giro, nous avons toujours accepté que si l’UCI déclarait Froome apte à courir, nous lui souhaiterions la bienvenue à bras ouverts. Si les organisateurs de course décident qui est apte à courir et qui ne l’est pas, ils se substituent alors à l’UCI et toutes les règles n’existent, dès lors, plus »
Froome et Team Sky ont essuyé de vives critiques et cela a provoqué beaucoup de tension. Et par conséquent, cela a véhiculé aussi une image honteuse de notre sport. Il y avait atmosphère délétère que les organisateurs ont alimenté et ils ont même semblé être d’accord avec. Au final, Moscon a payé le prix d’une gifle qui n’a touché personne. Il a été renvoyé chez lui dans la honte. »
Au sujet des pseudo-supporters, Mauro Viagni les compare à des hooligans enivrés.
« Les vrais fans de cyclisme se sont toujours bien comportés. Les tifosi (fans) ne sont pas le problème, ce sont ces hooligans, ces ivrognes et ces gens qui ne sont pas de notre monde et qui causent les problèmes.
ASO manquait d’expérience
Gérer des foules est toujours difficile et encore plus pour le Tour de France car il y a plus de monde qu’ailleurs. Je pense que ASO manquait d’expérience sur le coup. Il aurait fallut quelqu’un de plus expérimenté aux commandes comme Jean François Pescheux. Si une personne expérimentée et bien préparée sur l’organisation de course était passée par là, elle aurait vu ces personnes au delà des barrières et à quel point c’était étroit et risqué avec toutes les motos.
C’est important de comprendre la taille du Tour de France. Je pense que cette taille est devenue son problème. Je comprends combien il est difficile de gérer un événement complexe. Cependant, ils ont l’impression qu’ils sont le Tour et donc qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent. »
A titre informatif, le Tour de France a perdu de l’audimat cette année avec une baisse de 13% en France, le pire score depuis 2005, comme le démontre ce tableau. Même impact dans la majorité des pays diffuseurs, les chiffres sont au plus bas hormis aux Pays Bas et au Danemark.
Le Giro, quand à lui, gagne des parts d’audience mais touche un public moindre que le TDF, pour l’instant. Malgré l’handicap majeur du Giro d’Italia qui a lieu en mai quand tout le monde travaille, cela n’a pas empêché la chaine l’Equipe (pour la France) de réaliser un véritable carton lors de sa diffusion en direct.