Vainqueur de la première étape du Kreiz Breizh Elites, Damien Touzé s’offre le maillot de leader au classement général. Le coureur de Saint Michel – Auber 93 aura fort à faire pour garder la tunique sur ses épaules ces prochains jours.
Le vent caressait les cimes des arbres et se heurtait au visage des coureurs, avant de s’engouffrer dans l’entonnoir façonné par l’avenue principale de Calanhel. Cette bourgade de 250 âmes s’apprêtait à accueillir une étape capitale du Kreiz Breizh Elites. La toute première : celle qui ne sacrera pas les leaders, mais celle qui peut les faire disparaître. « L’ensemble de l’organisation réunie sur le KBE est plus nombreuse que la population ici », se réjouissait Cyril Jobic, maire de Calanhel.
Les nuages plongeaient petit à petit la commune aux 14 habitants au m² dans l’obscurité, et se frayait un chemin au-delà de la Vallée des Saints. Alain Baniel, créateur de cette épreuve cosmopolite et surnommé le « Druide de Callac », décida d’invoquer les siens et lança un appel au calme. Les bourrasques tombèrent, le soleil se dévoila. Un répit de brève durée pour 153 coureurs qui ont décidé de se flinguer dès le Km 0. De nombreuses tentatives avortèrent, replâtrées par un peloton entêté.
Voué à la conquête
Puis sept bagnards prenaient la poudre d’escampette, sûrs de leurs capacités, prêts à se livrer au combat. Un groupe qui, tantôt jouait de son alliance en grattant quelques secondes dans les faubourgs du centre-Bretagne, et en dévorant des relais réglés comme du papier à musique.
Connor Swift en était le poumon, Fabien Schmidt la figure de proue. Damien Touzé menait la danse quand Alan Boileau, 19 ans et auteur de sa première course en classe 2, n’affichait aucun complexe à appuyer ses efforts. Ce septuor était voué à la conquête, tant une l’harmonie régnait, mais surtout avec l’aide d’un peloton apathique, à la stratégie difficilement lisible, qui laissait la tête s’enfuir.
Seul un sprint pouvait départager les sept hommes : un ultime effort qui déterminerait, le temps d’une soirée, l’ordre hiérarchique. Connor Swift avouait être parti trop tôt, en lançant dès la dernière courbe du bourg de Plouray et en se heurtant au vent de face. Lennert Teugels n’a quant à lui pas eu « la giclette ». Le boulevard était tout tracé pour Damien Touzé, le sprinteur de Saint Michel-Auber 93, distingué pour son punch et sa pointe de vitesse.