[dropcap]A[/dropcap]près avoir enchaîné les interviews pour les différentes chaînes internationales, Peter Sagan, grand vainqueur de l’étape ralliant Mouilleron-Saint-Germain à La Roche s/ Yon, nous a rejoint en salle de conférence de presse, maillot jaune sur le dos. Il aurait pu être lassé des questions récurrentes, bref et peu loquace . Or Sagan nous a fait du Sagan, en répondant franchement aux interrogations des journalistes et en balançant quelques blagues, comme il sait si bien le faire.
Colbrelli a bataillé jusqu’au bout, avez-vous eu peur de son retour ?
Non je n’y pensais pas. J’ai fait le sprint qu’il fallait, avec un jump puissant. Je n’ai peur de rien, ni de personne, ou peut-être d’une chose (il s’arrête et plaisante), la nuit.
Degenkolb réclamait l’intervention du jury pour un sprint irrégulier…
Oui j’ai entendu qu’il avait protesté. Pour moi ça a été un sprint réglo, à la régulière. Sa demande a été rejetée.
Cela vous a-t-il fait penser à la situation de l’an passé (ndlr : exclu à la 4ème étape) ?
Il s’est passé ce qu’il s’est passé. Ce n’était pas ma faute, je l’ai déjà répété. Sur cette quatrième étape tout est allé très vite, tout le monde pensait que c’était ma faute, l’UCI notamment, puisqu’elle a décidé de m’exclure. Ça fait partie du passé et je n’ai plus à y penser. Chaque sprint est différent.
Cette nouveauté de 8 coureurs par équipes, est-ce plus de sécurité ?
Non je ne pense pas. Restreindre le nombre de coureurs n’a pas d’impact réel, que l’on soit 180 ou 200 c’est la même chose. La sécurité est relative au comportement des coureurs, pas à la quantité.
Que fais-tu de tes maillots jaunes ?
Je n’en ai pas gagné beaucoup. Mon objectif, ce sont les victoires d’étapes et le maillot vert. Ils seront posés dans mon musée je pense. Je veux en garder un par an, les autres je les donne. Le petit lion (mascotte du maillot jaune), je le donne à mon fils. Et puis l’an passé j’en ai aussi donné un à Roman Kreuziger qui m’a parfaitement épaulé dans les sprints.
Avec ton sacre sur Paris-Roubaix, c’est ta plus belle victoire de la saison. Peut-on comparer les deux ?
Évidemment que non. Les émotions seraient peut-être similaires si je ramenais ce maillot jaune à Paris, mais il sera sur les épaules de quelqu’un d’autre. En revanche, le pavé qu’on m’a offert à Roubaix, personne ne me le prendra.