[dropcap]C[/dropcap]haque jour, Camille Le Saux, envoyé spécial de Be Celt x Sport TG4 sur la Grande Boucle, nous livre un portfolio de moments capturés, figés et racontés sur les routes du Tour de France. Au détour d’une épreuve qui cultive sa singularité depuis qu’elle a vu le jour, où chaque instant est furtif, précieux et éphémère, découvrez le quotidien des coureurs, des petites mains de la 105ème édition du Tour, des moments que l’on ne voit pas à l’écran et qui paradoxalement font l’histoire du Tour.
Les premiers pas sur le Tour ont toujours une saveur particulière.
Niki Terpstra à la signature, bien planqué derrière ses vitres teintées.
C’est avec un regard déterminé que Geraint Thomas répondait aux questions des médias. Le dernier vainqueur du critérium du Dauphiné, habitué à briller sur le Tour, aura fort à faire pour protéger son leader.
Des manivelles prêtent à subir les foudres de Julian Alaphilippe.
11h01 : The Show Must Go On.
Le joyau de l’équipe Sky et cheville ouvrière de Christopher Froome est vite entré dans le grand bain. Au cœur d’une première étape intraitable et marquée par la nervosité, où sprinteurs, grimpeurs et baroudeurs ont intensifié leur lutte à mesure que les kilomètres s’enfuyaient, Egan Bernal s’est retrouvé au sol. Allié de poids en montagne, le néophyte colombien, qui avait déjà prouvé à l’hexagone qu’il faisait partie des grands en remportant le Tour de l’Avenir 2017, aurait souhaité être épargné par la dure loi du Tour. « Ça fait partie du jeu », comme dirait Froome.
Un an après avoir écrasé les longues étapes de plaine du Tour, Marcel Kittel, frustré, a trouvé un challenger. Fernando Gaviria, qui découvrait les routes du Tour au départ de l’Île de Noirmoutier, n’a pas tardé à prendre ses marques. Vaillant vainqueur du tout premier sprint du Tour de France 2018, le Colombien compte bien se mesurer aux géants de l’effort ultime. Si une victoire sur le Tour est si précieuse, c’est parce qu’elle est la plus convoitée.
À Fontenay-Le-Comte, Christopher Froome avait le visage fermé à double tour et l’allure des mauvais jours. « Une étape à oublier » confiait Nicolas Portal, qui s’est néanmoins montré confiant quant à l’état de santé de la figure de proue de l’armada britannique. « J’ai pu discuter avec Chris, on n’a pas encore vu le doc’ mais il m’a dit qu’il n’avait rien si ce n’est quelques blessures superficielles. Les prochains jours en diront plus sur les conséquences de cette chute », expliquait le directeur sportif de l’équipe Sky. Lorsque qu’une armée cosmopolite de journalistes s’est emparée du bus de la formation anglaise, et qu’un reporter-télé a questionné le triple vainqueur de l’épreuve sur son état de forme, Christopher Froome n’a glissé qu’un « I’m fine, thank you ». On peut s’attendre à ce qu’il s’exprime davantage sur son vélo, lui qui a désormais 51s de retard sur ses concurrents à la victoire finale.