Il avait été lé porteur du maillot jaune de leader durant 3 journées sur le Critérium 1986 face à des coureurs comme Stephen Roche, Phil Anderson ou encore Jean René Bernaudeau, le Franc Comtois Joël Pelier est toujours présent sur l’épreuve 32 ans plus tard au sein d’ ASO où il officie comme pilote.
L’occasion de lui demander son point de vue sur les débuts de cette édition 2018.
Joël Peiler: « Oui, c’est vrai que j’avais porté le maillot de leader quelques journées, ca fait un bail tout ça (rires)! J’avais oublié tant c’est loin, 32 ans…
8 mois sur 12, je ne me consacre qu’à mes sculptures et à mon atelier. Les 4 autres mois, je reviens dans le monde du cyclisme avec ASO. C’est un peu identique au final, des mondes d’artistes.
Dimanche sur le prologue, Michal Kwiatkowski m’a fait une forte impression. Après de longues semaines d’absence sur les courses, il frappe fort quand même. Son leader Geraint Thomas chute mais il finit malgré tout avec un temps honorable. Tu vois que Sky veut contrôler de suite. Chacun d’eux peut être leader dans une autre équipe et ils sont déjà bien prêts.
Mais j’ai regardé attentivement Julian Alaphilippe. Je l’avais croisé lors de son échauffement avant le prologue. Il était déjà dans la course, détaché de tout le monde, le mec était dedans, concentré et déterminé. Il termine à moins de 14 secondes de Kwiatkowki, belle perf tout de même.
Hier, il a attaqué dans ce final assez technique. Il était encore aux avants-postes et a su se placer toute la journée. Il joue la gagne, il a la rage en lui, un vrai combattant qui ne se laisse pas surprendre, c’est lui qui prend l’initiative. Hier, il grappille des secondes qui seront importantes dans quelques jours. Il m’impressionne vraiment. Je le verrais bien sur le podium au final.
Aujourd’hui, c’est propice aux sprinters mais c’est la dernière. Demain, le contre la montre par équipes va changer totalement la donne et les favoris seront déjà dans le top 10 avant d’attaquer la montagne. Il y a pas mal de gars qui peuvent prétendre à la victoire finale, c’est très ouvert mais j’ai vraiment le coup de coeur pour Julian. Il fait plaisir à voir, un bon coup de fraîcheur à notre cyclisme!
A mon époque, le cyclisme était différent. On ne peut pas comparé ces 2 époques. C’est toujours le même sport mais plus le même cyclisme. Durant les années 80, c’était des étapes vraiment longues de plus de 200 kilomètres et parfois 240 avec des séries de cols à franchir et c’était souvent à l’instinct que se faisait le final. Désormais, elles sont plus courtes et elles offrent plus de spectacle, plus de show. Elles sont moins emmerdantes (rires) et c’est tant mieux pour le public,pour la course. «