Sven Nys, 7 coupes du monde de cyclo-cross et double champion du monde, a lancé un tweet des plus inquiétants hier après midi: « Si les clubs de cyclisme ne sont pas entendus dans l’urgence et que la politique n’est pas révisée, nous serons bientôt au bord de l’abîme. »
Le champion belge lance un appel à l’aide en direction des décideurs et managers des équipes pros. Il s’est confié à SPORZA.
Sven Nys: « Les clubs de cyclisme sont dans la difficulté, les bénévoles sont frustrés. Je suis maintenant de l’autre côté du cyclisme et je remarque que beaucoup de courses disparaissent et que les clubs de cyclisme ont beaucoup de mal à survivre et sont souvent frustrés.
Dans mon quartier, il y avait des courses dans tous les villages, maintenant il n’en reste plus rien. A Bruxelles, il y avait une douzaine de clubs de cyclisme, maintenant un seul et tout cela disparaît. »
Il s’inquiète aussi de la disparition des partenaires. Sven Nys a voulu comprendre pourquoi et propose une solution.
«Beaucoup de gens consacrent leur temps libre au bénévolat dans les clubs de cyclisme, mais rien ne leur revient en retour. Vous voyez souvent le boulanger et le boucher local qui mettent maintenant un peu d’argent dans un club, mais à court terme, il est tout à fait naturel que ce parrainage finisse par disparaître et que les volontaires soient découragés. »
« Avec un genre d’allocation de formation, les clubs cyclistes peuvent continuer à exister. Il devrait y avoir un retour dans les clubs, j’aimerais vraiment voir les clubs récompensés pour leurs efforts comme cela existe déjà dans le football, entre autres choses. Si les clubs obtiennent un retour, ils peuvent commencer à travailler plus professionnellement et les bénévoles peuvent être fiers. »
« Les clubs sont également fiers d’être en mesure de livrer quelques bons coureurs à des grandes équipes. Les bénévoles continuent à aimer leurs efforts. Mais si ils ont les moyens financiers pour rester et continuer à organiser des courses, alors ils pourront travailler de manière plus professionnelle.
« Je n’ose pas me prononcer sur le montant d’aide à la formation. Nous devons encore négocier à ce sujet. »
La mort des clubs formateurs si rien ne bouge
« En tout cas, nous devons tous nous asseoir ensemble autour d’une table, surtout pour que les garçons de 9 à 10 ans ne soient plus arrachés à leur club local, leur premier club, ce qui n’a aucun sens. Vous les sortez de leur habitat naturel et nombre d’entre eux restent déçus. Si la sous-structure n’est plus là, nous n’obtiendrons plus de coureurs de bons niveaux. »
Sven Nys veut s’impliquer beaucoup plus pour sauver le cyclisme amateur.
« Si je pouvais jouer un rôle dans tout cela, j’aimerais le faire. Je veux » abuser « de mon nom dans toute cette histoire, je pense que c’est bon pour le sport. »
Une alerte lancée aux teams pros et fédérations
« N’oubliez pas que le cyclisme commence à la base. Vous ne pouvez pas seulement avoir des équipes de haut niveau, mais si nous n’avons pas cette sous-structure, nous n’aurons plus du tout de coureurs à la longue. »
« Si nous continuons à faire les mêmes erreurs, nous finirons par tous par tomber dans l’abîme, ce qui me fait mal au cœur. »