La « Dave Rayner Fund« … Une fondation créé au nom d’un des plus grands espoirs du Royaume Uni: David Rayner parti tragiquement par une nuit froide de 16 novembre 1994. Il avait un rêve, celui de parcourir le globe avec son bike sur les plus belles épreuves du monde.
Le 12 Janvier 1995, des passionnées et des membres de sa famille ont alors créé la « Dave Rayner Fund » pour permettre à ces jeunes du Royaume Uni de vivre leurs rêves. David Millard, Dan Martin, Adam Yates, Ian Stannard, Dan McLay, Tao Geoghegan Hart et tant d’autres ont été aidés par la Dave Rayner Fund. Ils lui sont à jamais fidèles désormais.
Avec l’aides des grands champions comme Brian Robinson ou Bradley Wiggins et le soutien d’autres grands comme Peter Sagan, Eddy Merckx ou Miguel Indurain, ils sont parvenus à collecter des fonds privés pour aider financièrement ces jeunes. Cela fait 23 ans qu’ils le font sans ne jamais demander quoique ce soit aux fédérations respectives, aux collectivités ou à l’UCI. Ils ne parlent pas ni ne promettent à grands coups de médias ou de discours mégalomanes, ils agissent….
Pour la promotion 2018, 36 coureurs ont été choisis à travers la planète (27 hommes et 9 femmes).
Pour la France, 4 clubs sont concernés avec les Côtes d’Armor Marie Morin Veranda Rideau, AC Bisontine puis Hennebont Cyclisme et AVC Aix en Provence.
Les lauréats sont
Côtes d’Armor Marie Morin Véranda Rideau
Stuart Balfour, Owen James, Lewis Bulley
Amicale Cycliste Bisontine
Harry Hardcastle, Jamie Ridehalg, James Wilkinson
Hennebont Cyclisme
Louis Modell
AVC AIX en Provence
Alex Braybrooke
Nous avons interrogé Joscelyn Ryan pour comprendre comment des mécènes arrivent à financer des jeunes coureurs.
Joscely Ryan (Dave Rayner Fund): « De nombreuses personnes nous donnent des fonds plus ou moins importants. Des entreprises aussi comme Prendas Ciclismo et Rocket Espresso nous aident. Mais nous vendons aussi des tee-shirts, des casquettes et des maillots en ligne sur notre site. Il est vraiment populaire dorénavant. Cet argent, nous le trouvons de plusieurs façons. Par exemple, nous organisons deux événements majeurs de collecte de fonds chaque année. Par exemple avec « The Randonneur » nommé Etape du Dales en mai. Cet événement est très populaire en raison de la beauté du paysage, qui est maintenant internationalement célèbre grâce au Tour de France dans le Yorkshire et le Tour de Yorkshire.
Nous organisons également le Dîner de la « Dave Rayner Fund » chaque mois de novembre à Leeds, qui est devenu très populaire au Royaume Uni. Nous avons le soutien de nombreux coureurs célèbres qui nous donnent leurs maillots aux enchères pour amasser des fonds. Les épreuves internationales nous soutiennent comme le Tour du Yorkshire, le « Tour of Britain » et même en Belgique avec le E3 Prijs Harelbeke. »
Mickaël leveau, le DS du Team Côtes d’Armor Marie Morin Véranda Rideau a été surpris de voir que ses coureurs étrangers étaient suivis financièrement et sportivement par de nombreux mécènes et équipes pros étrangères.
Mickaël Leveau: « Quand j’ai choisi ces coureurs pour rejoindre notre team en DN1, je ne savais pas du tout qu’ils étaient aussi suivis par leur pays et par la Dave Rayner Fund. Je les ai pris sur leurs résultats et non sur leurs soutiens. J’ai découvert ça bien après. J’ai eu la responsable Joscelyn Ryan qui m’a expliqué qui ils étaient et ce qu’ils faisaient pour leurs jeunes et j’ai trouvé ça fantastique. Cela nous permet aussi d’ouvrir un pont international et surtout de permettre à ces jeunes anglais et aussi aux jeunes français du coup de découvrir une autre culture et d’autres épreuves en dehors de nos frontières. Ce n’est que du bonheur pour nous tous. »
Pensez vous que ce genre de fondations privés puissent, un jour, voir le jour en France?
Je ne sais pas. Il y a en déjà avec la FDJ ou la remise de la bourse Etienne Fabre avec le Team AG2R et Chambéry Formation. Mais c’est très différent, car c’est de l’argent qui vient de l’état. Pour la Dave Rayner Fund, ils sont des mécènes privés avec des aides assez conséquentes. En France, nous n’avons pas encore la culture du mécénat privé. C’est une super idée pour nos jeunes. Voir ça en France, j’en serais ravi mais notre culture est très différente. Au Royaume Uni, ils ne se font pas la guerre entre eux, ils se serrent les coudes tous ensemble pour leurs jeunes et misent sur la France ou la Belgique pour apprendre le job à leurs enfants.
Pascal Orlandi travaille depuis des années avec les coureurs anglophones. Cette année, c’est le Comté du Yorshire qui s’est rapproché de ce club formateur qui plus reconnu par les fédérations étrangères que par celle de son propre pays.
Pascal Orlandi: « Cela fait déjà un certain nombre d’années que nous accueillons les étrangers. Il y a eu Philip Lavery tout d’abord puis Matthew Teggart, Sam Lowe avec des passages comme celui de Mark Downey, Michael O’Louglhin ou Eddie Dunbar chez les junios. Tous sont passés pros par la suite. Ils nous parlaient tous de Thibaut Pinot qui était juniors chez nous. A l’étranger, on est reconnu pour la formation. La preuve, le Yorkshire avec l’aide De Giles Pidcock (le père du champion Tom Pidcock) ancien coureur et l’un des piliers du cyclisme anglais nous envoient ces jeunes avec James, Harry et Jamie. C’est une sacrée marque de confiance et de reconnaissance. Je vais bientôt rencontrer le président du conseil régional du Yorkshire qui veut faire un programme pour leurs jeunes coureurs baser sur la France. Une belle reconnaissance non? Même la fédération australienne nous envoie leurs espoirs comme Matthew Ross qui vient de faire 6ème au dernier championnat d’Australie. Oui, c’est flatteur quand nous sommes reconnus pour la qualité de notre formation. »
Tu penses voir ça un jour en France, une fondation entièrement privé au service des jeunes?
Oui, j’y crois. Chez eux, c’est une autre culture. Ils inventent sans cesse pour permettre à leurs jeunes de progresser. Ils créent sans cesse, ils vont jusqu’au bout. Et surtout, ils aiment passionnément le cyclisme. Ils savent que les meilleures courses sont en France ou en Belgique. Ils ne jouent pas la carte de l’égo nationaliste mais savent par contre que le cyclisme est devenu international, d’où une formation sur les 4 coins du globe. C’est une belle leçon pour nous autres français.
LES LAUREATS DE LA « DAVE RAYNER FUND » POUR 2018 sur le lien « ici«