Un climat délétère plane sur notre cyclisme depuis la récente affaire Chris Froome. On prend encore une nouvelle gueule de bois tout juste après s’être remis du cas Armstrong. Nous avons voulu interroger celui qui a été le président de l’UCI de 2005 à 2013 et qui a subi de plein fouet cette grande hypocrisie comme il le dit.
Sollicité par de nombreux médias, Pat Mc Quaid a répondu aux questions de Be Celt :
Pat, es-tu inquiet de ce qu’il se passe actuellement avec l’affaire « Froome »?
Par McQuaid : « Oui, très inquiet. Cette affaire Sky est très mauvaise pour notre cyclisme. J’ai entendu plusieurs raisons pour que Froome puisse avoir des niveaux aussi élevés, y compris le recours aux transfusions sanguines. Si les règles étaient brisées et si le champion du Tour de France est maintenant considéré comme dopé, quel est notre futur ? »
Penses tu que la mission de David Lappartient, le nouveau président de l’UCI, pour nettoyer notre cyclisme sera des plus difficiles?
Pat McQuaid : « Je pense que ce sera difficile pour lui. Il aura quelques succès pour atteindre cet objectif mais aussi quelques problèmes, la culture est intégrée dans le milieu. »
Armstrong a purgé sa peine et devrait donc être traité comme les autres
Le retour d’Armstrong comme invité sur les Flandriennes?
Pat McQuaid : « Je pense qu’il y a trop d’hypocrisie dans le cyclisme. Qu’en est-il de Virenque ou de Jalabert qui ont eu des grands rôles sur le Tour? Armstrong a été reconnu coupable. Il a purgé son temps et devrait donc être traité comme le reste, comme les autres… »
As tu peur pour l’avenir de notre cyclisme?
Pat McQuaid : « Pas vraiment. Je pense que notre cyclisme a un avenir. Il en a été ainsi avec d’autres sports comme les sports d’hiver. Regarde le hockey sur glace ou le ski avec ses scandales il y a quelques années. Ou l’athlétisme ? Regarde Justin Gatlin dans cette discipline justement… »
Que faut-il faire pour éviter de nouveau une rechute?
Pat McQuaid: « Les autorités doivent intensifier la bataille. Et aussi utiliser les services de police dans tous les pays (le dopage est puni par le code pénal depuis 2016). Les gouvernements de chaque pays doivent s’impliquer aussi pour lutter contre ce fléau. »