Le 12 novembre va débuter le 9ème Tour du Rwanda. Mais il n’est pas un tour comme les autres car celui du « pays des milles collines » est aussi celui de la réunification entre les différentes communautés du pays, autour de cet art de vivre qu’est le cyclisme. Il fut pourtant interrompu durant la guerre civile de 1991 à 2000, par celle qui déchira son peuple. Mais depuis, les armes se sont tues et ils sont redevenus ce peuple uni, celui si fier qui osent braver les meilleurs comme sur les Jeux Olympiques ou les championnats du monde. Ils sont venus de loin comme Jock Boyer, l’américain, pour participer à cette renaissance sportive du Rwanda. Il a créé une équipe nationale soudée avec ces jeunes qui étaient pourtant marqués à jamais. Il leurs a appris à être de fiers combattants pour aller jusqu’au bout de leurs rêves aux guidons de leurs bikes. Et qu’importe son ethnie, ils sont tous d’un seul pays, celui des milles collines, le Rwanda !
En 2009, le Tour du Rwanda est devenu une épreuve UCI 2.2 et depuis les européens veulent venir la disputer face à cette incroyable équipe nationale qui ne laisse personne mener la danse sur cette terre sacrée faite de légendes, d’histoires, de souffrances et surtout de joies. Car gagner au Rwanda n’est pas chose aisée, comme partout en Afrique par ailleurs. Les coureurs du continent sont là dorénavant, avec ce cyclisme en pleine éclosion et qui risque de faire parler de lui dans les années à venir. Il faut juste imaginer l’envie folle, cette « dalle insensée » de ces gamins s’en allant dans les rues aux commandes de leurs vélos de bois (ils en font de surprenants) tout en rêvant de devenir le futur Abraham Ruhumuriza, Jean Bosco Nsengimana ou encore Valens Ndayisenga le tenant du titre. Et n’aller par leurs parler de Cavendish ou d’autres européens, non ils n’en ont rien à fiche car ces gosses ne jurent que par les héros de la nation Rwandaise, de ceux qui osent braver les meilleurs !
Matthieu Jeannès, le baroudeur breton, sera aussi du départ du tour du Pays aux milles collines. Lui et les boys de Haute Savoie Auvergnes Rhônes Alpes avec Sébastien Fournet Fayard, Sylvain Clavel, Nicolas Roux et Valentin Goudin vont tenter de briller sur les hauteurs de Kigali, au sommet de ces pavés mythiques rendus souvent glissants par les pluies du mois de novembre après s’être bouffé, en guise de hors d’oeuvre, les pentes de Rubavu près de ce volcan (toujours actif) du mont Nyiragongo.
Mathieu Jeannès, après le Tour de Beauce au Canada, les caraïbes et les USA, te voilà au Tour du Rwanda. Une première?
Matthieu Jeannès: » Je ne connais pas du tout le continent Africain et encore mois le Tour du Rwanda sinon que de réputation. Il est devenu un vrai rendez-vous. Et d’après les témoignages de ceux qui ont été, il est assez difficile. Il n’y pas vraiment de cols mais c’est un relief vallonné et l’arrivée à Kigali est assez impressionnante. On verra mais je sais que cela sera dur. »
Tes objectifs?
Matthieu Jeannès: » Essayer de décrocher une étape ou ramener un maillot. Mais bon, celui de leader sera impossible je pense. De nombreuses équipes Européennes continentales comme Bike Aid, Tyrol viennent ici pour gagner et le faire contre les équipes Rwandaises sera aussi vraiment difficile. Cela fait 3 ans qu’ils ramènent le général et ils ne sont pas prêts de le lâcher. On va en baver mais cela va être une aventure sportive et humaine extraordinaire. »
L’Afrique devient il un continent de cyclisme?
Matthieu Jeannès: » Oui clairement. Je crois que c’est Bernard Hinault qui avait dit ça un jour. « Attendez quelques années de voir le cyclisme africain débarquer sur le tour. » Il avait raison. Il suffit de regarder le team Data Dimension qui est aussi sur le Tour du Rwanda avec le team continental. Ils sont devenus parmi les meilleurs au monde. Ils apprennent très vite et on les voit dorénavant dans les world Tour. Il ne faut pas oublier qu’ils ont eu des ambassadeurs comme Chris Froome qui est Kenyan à la base ou Dan Craven qui est Namibien. Ils ont tous débuté sur les terres africaines. Depuis, il y a eu Daniel Teklehaimanot l’Erythréen et Merhawi Kudus. Ils étaient déjà de très bons coureurs à pieds et ils deviennent de bons coureurs cyclistes. Il ne faut surtout pas les sous estimer, loin de là. Ils seront quasi imbattables au Rwanda avec tout ce peuple derrière eux. »
Tu aimes toujours autant les voyages. On te voit toujours un peu partout sur les 4 coins du globe.
Matthieu Jeannés: » Ca a commencé en 2014. Je suis parti sur le Tour de Trinidad aux Caraïbes. Puis ensuite l’aventure pro aux USA avec le team conti Lupus et j’ai aimé ces différentes rencontres avec des cultures différentes qui ne peuvent que t’enrichir au final. Tu apprends énormément de toutes ces aventures. Ensuite je me suis un peu ressourcé en revenant en DN1 française avec le Team Probikeshop Saint Etienne. On est quand même parti sur le Tour de Beauce au Canada en fin de saison. Cette fois-ci, c’est l’Afrique et je sais que cela va m’enrichir encore plus. Le cyclisme est ma passion et j’aime les voyages, la découverte d’autres cultures. Que demander de plus ? »
Lien du Tour du Rwanda ICI