Cela fait déjà quelques années que le Giro d’Italia a changé de formule. Plus spectaculaire, plus difficile et surtout plus visuel, il attire de plus en plus de spectateurs le long des routes mais aussi sur internet, ce réseau international qui permet à tous de regarder une épreuve en direct à travers le monde. Mais cette fois ci la société RCS Sport qui gère le Tour d’Italie repousse les limites hors d’Europe et part à la conquête du monde, pour ceux là même qui le contemple au fil de son compte « twitter », une première dans l’histoire des 3 grands tours.
Le Giro d’Italia partira donc de Jérusalem l’année prochaine comme la annoncé fièrement le ministre des sports Israëliens : « Nous sommes fiers d’accueillir en Israël toutes les compétitions internationales, à commencer par le Giro, importante compétition réunissant les meilleurs coureurs du monde« .
Il fera aussi honneur à Gino Bartali, catholique pratiquant, que l’on surnommait « Gino Le pieu » et qui a sauvé des centaines de juifs des camps de la mort. Israel l’a reconnu comme « Juste parmi les nations » et son nom est inscrit au « Mémorial Yad Vashem ». Dans un monde où les peuples se déchirent, le Giro s’est souvenu de son histoire et des liens tissés avec Israel, il nous faut saluer ce geste et ce devoir de mémoire.
Un départ donc de Jérusalem pour une arrivée au Vatican à Rome. Mais RCS Sports réalise aussi un pari fou, celui de la conquête de nouveaux marchés. Parti de Belfast en Irlande du Nord il y a quelques années, le Japon avait même été approché l’année dernière, le Giro part la rencontre des peuples. Alors que notre sport a du mal à survivre suite à la défection de nombreux sponsors et par l’attitude de certains médias de presse écrite, le Giro a décidé d’agir et d’aller se vendre à travers le monde, plus loin que cette Europe qui se sclérose et qui reste , pour l’instant encore, le continent du cyclisme. Il n’a pas la chance de se produire en Juillet comme le Tour de France qui bénéficie, quand à lui, des millions de vacanciers sur le bord des routes. Le Giro se tient en Mai et pour attirer le plus d’audimat, il se doit d’être imaginatif et précurseur.
Dans une société mondialiste reliée par internet qui nous permet à tous de suivre les épreuves, il lui faut innover pour survivre. La presse « papier » n’a plus autant d’impact que dans les années 80 et l’information, le direct, la promotion se joue désormais sur les réseaux numériques, dans toutes les langues à travers la planète. Le Giro l’a bien compris !
Mais RCS n’est pas précurseur en ce domaine. La société ASO, propriétaire du Tour de France et du journal l’Equipe, avait déjà franchi le pas en partant d’Irlande, d’Angleterre, d’Allemagne ou des Pays-Bas, eux aussi à la conquête de ces marchés bien avant RCS. ASO est aussi propriétaire de Paris-Dakar qui se tient en … Amérique du Sud. Le sport professionnel est donc devenu mondial, sa promotion aussi. Et dans ce monde numérique qui n’a pas de frontière, les plus grandes épreuves se doivent de penser « world » si elles veulent survivre auprès de cette génération 2.0, le Giro évolue.
Comme le disait dernièrement le parrain de Cycling Academy, la première équipe pro Israëlienne, Peter Sagan « il ne faut pas ce contenter de ce que l’on a, nous devons toujours évoluer »