Photos Magaly Le Du Photographie
Ce week-end dernier, c’était la 9ème édition des 24 h vélo Pearl Izumi sur le célèbre circuit Bugatti. Ce rendez vous un peu dingue et déjanté de ces fondus de la petite reine. Il faut juste imaginer 495 équipes et plus de 2500 coureurs se disputant la victoire à plus de 43 km/h de moyenne durant 24 h. Le manque de sommeil, le stress lors des passages de relais, puis bouffer de ce bitume légendaire durant un tour de cadran solaire tout en dormant pour la plupart à l’arrache dans un coin du paddock ou pour les plus chanceux dans des tentes ou fourgons, le « barbec » au cul du camion! Bref, un week-end totalement déconnecté dans une ambiance festival saupoudré d’un certain esprit de compétition, juste celui d’un 24 h du Mans. Au départ, même les coureurs sont alignés tels les motards et au coup de sifflet, il se ruent sur leurs machines pour un « fast trip » lancé pleine balle. Il faut vraiment être ce doux dingue pour vouloir y poser ses roues sur cette grille de départ.
Pas de prise de tête au Mans, juste un bon délire entre potes et des souvenirs pleins la tête en guise de trophée. Mais à cet esprit ne vous y fiez pas, ce n’était pas non plus une cyclo. Ces équipes déboulaient sur le bitume à plus de 47 de moyenne et se sont flinguaient allègrement durant ces longues 24 h. Le final fut de toute beauté puisque 3 équipes se sont disputées au sprint la plus haute marche. Plus de 1000 km pour finalement une victoire au centimètre. C’est le team S1neo connect emmené par le champion du monde sur piste François Pervis qui leva les bras en 1er. Ce dernier avait emmené Julien Guay au sprint pour arracher cette belle victoire, parmi eux on notait aussi la présence d’Ewen Fernandez le sextuple champion de roller. Ils devancent le team Socopa 1 et celui de l’Oiseau Bleu Shtp.
Et dans le genre doux dingues justement, on retrouve les Bretons de la Ty Raleigh, managé par l’ancien pro Eric Berthou, dans le top 10 à la 6ème place (à 2 tours seulement). Adeptes des défis un peu fou avec Lionel Le Han, François Urien, l’Anglais Georges Fowler, Gaultier Hervo, Fabien Quéroué, Pierre Bécam aidés par Brieuc Lorans ou Kevin Sevellec ou Valentin Audin entre autre. Cette bande de pote des « Ty » avaient déjà participé à ces 24 h l’année dernière et tenait à revenir au plus vite pour y jouer une place au général. Mais malchanceux dans les derniers tours, ils ont quand même connu cette chance d’avoir pu se faire ce trip entre potes sur le mythique circuit Bugatti.
Eric Berthou; » On tenait à participer à cet événement. Chez Ty Raleigh, ce qui nous plait, c’est le vélo sous toute ses formes avec avec ce plaisir intense de le pratiquer partout et sur toute sorte d’épreuve. Le Mans, c’est un truc de malade (rires) et l’ambiance est fantastique. Se tirer la bourre sur le circuit Bugatti, c’est énorme. On avait 2 équipes comme tout le monde. Une pour aller chercher une place et l’autre pour permettre à la 1ère de rester en contact avec la tête. Au Mans, tout se joue surtout dans les relais. Tu imagines juste que le coureur revient au paddock comme les motards ou pilotes pour se passer la main. Il donne le transpondeur à son coéquipier et ce dernier part recoller avec le groupe de tête. Il ne faut pas louper ce passage car tout est foutu sinon. Pour cela que la 2ème équipe est importante, ils roulent à bloc à la sortie des paddocks pour permettre à celui de la 1ère de recoller. C’est un vrai travail d’équipe, tout est millimétré. Mais malgré ce stress, on s’éclate totalement. On s’est bien battu mais on a eu un problème mécanique dans les derniers tours. Du coup, on a perdu du terrain mais qu’importe, on était sur une autre planète. Mais malgré ce stress, le manque de sommeil et tout le reste, on s’est éclaté totalement. Ces 24 h sur ce circuit Bugatti avec toute sa légende autour, qui plus est avec des potes et dans une ambiance festif, c’est simplement le pied ! »
Le Britannique Geoges Fowler; » Comme tout anglais, je connaissais les 24 h du Mans voiture et motos. C’est légendaire chez nous et par ailleurs c’est une pèlerinage pour nous autres anglais. Mais les 24 h vélo, je connaissais moins. C’était fabuleux, hallucinant. Je suis resté impressionné avec toute cette foule de coureurs. Des stars et des anonymes, on était tous pareils sur ce moment. De simples fans de cyclisme et on s’est fait un sacré délire. Cette semaine je repars rejoindre mon équipe anglais pour disputer le Tour de Bulgarie. Je suis rincé mais c’était une expérience inouïe et j’ai envie d’y revenir l’année prochaine. C’était une bonne préparation avec le tour (rires), aussi bien sur le plan physique que mentale! »
Fabien Quéroué; » Je suis mort. Je ne peux plus bouger mais mon dieu que c’est bon. Je n’ai roulé que 4 h environ en 24 h mais j’ai parcouru 184 km. Hallucinant ! Ca roule à 43 de moyenne, 47 en pleine balle et parfois on frôlait le 50 avec le vent dans le dos. Mon 1 er relais a duré 1 h30 avec une moyenne de 43,5 km/h. Là, tu te dis que tu vas en chier pour la suite. Mais une fois sur le vélo, t’oublies tout, le manque de sommeil et tu restes la tête dans guidon dans ce peloton avec des gars comme le champion du Monde sur piste François Pervis ou Léon Van Bon le double vainqueur d’étapes sur le tour de France. Mais tout se jouait dans les passages de relais comme le dit Eric. Il fallait garder toujours les équipes de tête dans le viseur en sortant du paddock. C’était une expérience énorme de coureurs, hors normes sur le plan humain! »