C’est la 14 ème victoire en pro cette saison pour l’équipe de l’Armée de Terre, 18 en tout (4 en élites) et 2 titres de champions du Monde sur piste. Beau palmarès pour cette équipe « conti » qui ne ressemble à aucune autre par son origine, n’est ce pas? Hier, Julien Loubet, le dernier vainqueur du Tour du Finistère, a remporté en costaud la 1ère étape de la Route du Sud devant de belles écuries comme la BMC ou la SKY.
Mais cette saison, l’Armée de Terre a surtout déjoué les pronostics et fait taire les rumeurs de ceux qui doutaient encore de ses compétences, de ceux qui les regardaient de haut. Et oui, dans ce team hors norme, ils sont tous militaires. Hier, c’est le soldat Julien Loubet qui a remporté une belle bataille. Comme dans un groupe de soldats, ils misent tous sur le collectif. Ce n’est pas qu’un seul coureur qui lève les bras mais tout le team car ils sont tous capable de le faire. Ils l’ont déjà fait de bien belle manière cette saison. Si vous posez la question à leurs directeurs sportifs comment ont ils fait pour en arriver là, ils vous répondent alors tout simplement; » En créant un véritable esprit d’équipe ». Au sein de l’Armée, on roule pour le maillot, ce « Cam » si particulier dans le peloton. Et comme dans un groupe de combat, les anciens savent motiver les jeunes pour aller au charbon en leurs apprenant à déjouer les pièges. Chez eux, on ne roule pas pour un seul homme, on roule pour un groupe et surtout pour ce maillot « CAM »!
Il fallait être un peu dingue pour monter cette équipe à l’origine. Justement, il devait l’être l’Adjudant Chef David Lima Da Costa. Ce moniteur de sport, breveté du centre national d’entrainement commando à Collioure, a eu le courage de monter ce groupe avec le chef Cédric Barre. Ils ont été les chercher leurs têtes brûlées (parfois snobés par de grandes équipes) pour les convaincre ensuite de se lancer dans une mission plutôt impossible. Mais ils ont réussi , ils ont monté le Team Armée de Terre. Et désormais, comme le disait l’un de leurs chefs de groupe, le caporal Stéphane Poulhiès » Nous ne sommes plus là pour apprendre ».
Nous avons interrogé l’adjudant-chef Bengochea. Ne cherchez pas dans quelle équipe il roulait quand il était pro, il ne l’a jamais été. Non, lui , il s’est formé sur le terrain en opérations extérieurs comme les montagnes d’Afghanistan. Sur ces missions où les mots « collectif » et « cohésion » prennent tout leurs sens. N’allez pas apprendre aux DS des « Gunners » comment gérer un groupe et les motiver car ils l’ont déjà prouvé et pas seulement sur ces épreuves sportives. Et question sport, ils en ont bouffé aussi des kilomètres avec sac sur le dos, jours et nuits. C’est justement ça qui est insufflé à ces coureurs atypiques du peloton professionnel, ce petit truc issu des forces armées ; » Tous ensemble, tout le monde rentre ensemble »
Vincent Bengochea; » Hier, « Belou » (Julien Loubet) nous a demandé avec Jimmy Casper si on pouvait aller reconnaître l’étape. Il voulait faire un truc et on savait qu’il pouvait le faire. On est parti et on a reconnu les cols et le final. Ca a porté ces fruits mais il a été la chercher cette victoire! Quand ils sont partis à 3 dès les premiers kilomètres, ils sont vraiment partis de loin mais Belou savait qu’il partait pour un long raid. Ensuite sur le col de l’Espinouse, on lui a dit que le groupe de poursuivants revenait sur lui. On lui a conseillé de ne pas paniquer et d’attendre, de rester bien calé. Il l’a fait et ensuite, il a remis une cartouche pour entamer le dernier col seul en tête. Le coureur de la BMC Sylvan Dillier était vraiment costaud. Quand l’écart était revenu à 30 secondes avec ce dernier, il a commencé à douter mais on l’a tous encouragé, on s’époumonait pour le soutenir car il souffrait dur mais à 2 km de l’arrivée, il a retrouvé un second souffle et il est parti la chercher cette belle victoire après plus de 130 km d’échappée. »
Quelle va être la stratégie dorénavant avec ce maillot rouge de leader au sein du team ?
Vincent Bengochea; » On verra. Demain, on peut le garder car l’étape est plutôt faite pour les sprinters. On a des gars qui peuvent y jouer leurs cartes aussi chez nous. Pour samedi, ça va être une étape difficile avec la montée du Tourmalet et du col de Luz Ardiden. On verra, on s’adaptera. Déjà, si on nous avait dit que l’on gagnerait la 1ère étape de cette façon, on aurait signé les yeux fermés. Maintenant, ce n’est que du bonheur et on tentera de tout donner pour faire un bon général.
Une belle saison que réalise l’armée de Terre ?
Vincent Bengochea.; » Clairement une belle saison, on ne pensait pas gagner autant (rires). Oui c’est vrai qu’il y a eut une belle dynamique dès le début. Les victoires de Belou sur le tour du Finistère et celle de Damien sur le Tro Bro Léon le lendemain, ont motivé tout le monde. Puis Benjamin remporte une étape sur les 4 jours de Dunkerque, Yannis en claquer de belles ensuite comme Jordan et les autres. On n’oublie pas non plus les titres de champion du Monde de Benjamin et Morgan, oui c’est un tout. Ensuite, il y a beau collectif avec une véritable cohésion. Sérieusement, quand l’un de nous gagne on est tous aussi heureux que lui. Tout le staff au complet est là et ressent les même émotions que celui qui claque. C’est une famille et elle nous fait vraiment vibrer. Oui, c’est ça , c’est cet esprit d’équipe qui nous fait vibrer ! »