Aujourd’hui débute le 53ème Tour de la Manche (Elite Nationale). C’est l’un des rendez vous cycliste des plus important chez les amateurs. Un beau plateau présent pour se disputer la victoire au terme des 5 étapes dont un contre la montre individuel de 13,3 km. Normalement, on parle des favoris et leurs ambitions avant le départ, mais aujourd’hui, on s’intéresse plutôt aux équipiers.
Car les favoris le seraient ils toujours sans eux, sans un clan soudé? Sans ces « grégarios » souvent anonymes dans le peloton, ils leurs seraient sûrement impossible d’aller chercher le bouquet. Et c’est un jeune espoir 1ère année que nous avons interrogé en la personne de Léo Bouvier, coureur à l’AC Bisontine, 20 ans à peine et issu du cyclo-cross comme nombre de Franc Comtois. Equipier de Benjamin Dyball le champion Australien, il sort tout juste du monde des juniors et n’a pas de victoires au compteur, du moins pour le moment. Il est encore là pour apprendre le job. Et ce n’est autre que l’ancien champion Joël Pelier qui lui transmet son savoir faire. Il est comme tout ces jeunes passionnés, de ces « gamins » qui ont en eux cette flamme, cette envie d’en découdre pour un jour lever les bras sur les plus belles courses. Le cyclisme, il l’a dans la peau. N’aller pas lui parler de watts ou d’appareils « cardio », il n’en veut pas pour l’instant. Il court à l’ancienne » A quoi bon se fier à un appareil quand on ne se connaît pas encore soi même? » dit il. Serrer les dents, encaisser, résister encore et encore pour un jour lever les bras. Le week-end dernier, il a été le meilleur « cat 2 » au général des Boucles nationales du Printemps . Il est depuis cette semaine 1 ère catégorie. Comme le dit son directeur sportif Joël Pelier ; « Il faudra compter sur lui la saison prochaine pour des podiums ».
Léo Bouvier, comment se passe ta première année espoir ?
Léo Bouvier. » C’est vrai que sortir du monde juniors pour rejoindre le team 1 de l’AC Bisontine était un véritable défi quand tu vois les coureurs qui y sont. Au début de l’année, sur les longues distances je souffrais drôlement dans les finals. Chez les juniors, ça partait vite et il y avait un moment de calme avant le final. Chez les élites, ça flingue tout le temps. Mais depuis, j’ai fait fait un gros travail d’intensité et de fond pour résoudre le problème. Même largué, je finissais la course. Maintenant, je me sens mieux et je peux aussi faire ma place dans un final je pense. Sur les étapes des Boucles du Printemps, je me sentais bien. Quand Benjamin est parti devant avec les autres, j’ai hésité à prendre sa roue. Je suis resté derrière le maillot jaune dans le peloton. Je le regrette car j’avais les jambes et j’ai un peu douté de moi. Quelques petites secondes de doute et l’échappée était déjà loin. J’aurai pu aider Ben dans le final. »
Que penses tu du profil des étapes du Tour de la Manche?
Léo Bouvier; » Que ça va être très dur. Les premières étapes avant le chrono, je pourrais être là pour Benjamin. Le profil me plaît et je pourrais jouer un rôle pour l’équipe. Il y a beaucoup de kilomètres durant ces 4 jours, pas une seule étape pour souffler. Je vais souffrir mais j’apprendrais justement à me gérer durant ce genre d’épreuve, ce n’est que du bonus. Au contre la montre, Ben est quand même 3ème derrière Dennis et Durbridge sur le chrono national Australien tout de même et ensuite pour le reste , c’est son truc les bosses. Quand à moi, les 2 dernières étapes vont être difficiles (rires). Je ne suis pas un pur grimpeur mais je peux limiter la casse. Donc ma mission sera de protéger Ben jusqu’à ce qu’il décide de partir. Il n’a pas besoin de nous dans les finals je pense. »
Comment se passe l’ambiance au sein du team ?
Léo Bouvier; » Bien, vraiment bien. J’ai vécu avec Benjamin, James Curry et Jaakko Hanninen au tout début de la saison. Bon, tout le monde parlait anglais alors que je ne le parle que très peu mais on s’est tous bien entendu. On s’est appris quelques rudiments de nos langues et on se comprend bien dorénavant. Etre l’équipier de Ben, c’est vraiment génial. Il est toujours d’un calme olympien même quand la pression est présent. Chez lui, tu ne sens jamais ça et il te rassure aussi en te parlant. Il me donne des conseils sur les tactiques de courses et la nutrition. J’ai découvert le porridge avec eux (rires), ils en mangent tout le temps ! J’ai perdu du poids avec ce régime et ça m’a vraiment aidé. Le porridge est toujours là dorénavant. Et il y a Joël avec nous souvent. Je suis trop jeune pour avoir vu ses exploits au tour de France ou sur Paris Nice mais j’ai lu énormément sur sa façon de courir, de lire la course. C’est un atout énorme d’avoir ces conseils et un honneur, pour nous les jeunes, que de l’avoir à nos côtés »
Quels sont tes objectifs personnels?
Léo Bouvier: » Pour cette saison, apprendre le job et rendre la pareille au team. C’est bien beau de dire que l’on apprend mais il ne faut pas que cela dure des années non plus. Je sais maintenant que j’ai les capacités pour être un bon équipier au niveau élite. Mais au fond de moi, j’aimerais bien en claquer une comme tout coureur. J’apprends et je retiens tous les profils des course où je participe car l’année prochaine je reviendrais sur ces mêmes courses et je saurais où et quand attaquer. »
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