Ce matin, Damien Gaudin reconnaissait minutieusement les fameux « ribins » du Tro Bro Leon. Be Celt l’a accompagné.
« Cette année, mon Paris-Roubaix sera le Tro Bro Leon », déclarait Damien Gaudin au micro de Laurent Pruneta, journaliste du quotidien Le Parisien. Le Bellopratain a les crocs. Ces secteurs, il les apprécie. Ces chemins accidentés, c’est son terrain de jeu. Le trentenaire se sent prêt à affronter ces routes qui sillonnent le Pays du Leon. Lui, le dernier vainqueur français de Paris-Roubaix Espoirs. Lui, le guerrier qui terminait 5ème de la 111ᵉ édition de « l’Enfer du Nord », derrière un certain Greg Van Avermaet. Dans la voiture de l’Armée de Terre, nous regardons Damien Gaudin avaler les kilomètres, et filer à toute allure sur les chemins agricoles léonards. La chance sourit aux audacieux, et Damien en est conscient. Un coup de pédale significatif et une allure de défi. Sous ces lunettes sombres se cache un bosseur. Au volant du véhicule suiveur, Vincent Bengochea, directeur sportif, examine chaque bosses, chaque virages, chaque secteurs critiques (et croyez-nous, il y en a). Son carnet se remplit d’annotations. Il est 13h30 lorsque Damien arrive sur le circuit de Lannilis. Après 3h de reconnaissance de parcours, il pose pied à terre. Le coureur se confie sur le tracé et sur ses ambitions. Entretien.
Be Celt: On vous voit beaucoup à l’attaque en ce début de saison, c’est que la forme est là ?
Damien Gaudin: « Je me donne à fond sur chaque course. J’ai la possibilité de jouer ma carte alors je le fais à fond. Je ne viens pas pour regarder. Une vraie dynamique tourne autour de cette équipe, il faut en profiter. »
Le Tro Bro Leon réserve sa part de chance..
D.G: « L’an dernier j’étais au ribin de la ferme, j’ai crevé à cet endroit et la victoire m’a échappée. Le but est d’arriver sans pépins sur le circuit final et pouvoir jouer la gagne avec les meilleurs. La forme est là, on verra si la chance est de mon côté. »
« Je suis un attaquant, c’est ce que j’ai appris étant jeune. »
Vous avez reconnu le parcours, qu’en pensez-vous ?
D.G: « Je suis surpris du nouveau parcours. Les ribins sont « moins ribins » que d’habitude, ce sont plus des routes cassées, des cailloux.. Il y a eu quelques modifications, le final est vraiment différent. Ça paraît plus profitable à un puncheur qu’à un rouleur. »
Vous êtes passé de la formation de l’AG2R à celle de l’Armée de Terre, pourtant la motivation est intacte..
D.G: « C’est vrai que les gens sont surpris, pas moi. Je suis un attaquant, c’est ce que j’ai appris étant jeune, dans l’équipe de Bernaudeau. Chez AG2R, je travaillais beaucoup dans l’ombre. Moins d’échappées et beaucoup de travail pour les leaders. Aujourd’hui je retrouve la possibilité d’attaquer, de lancer de loin, et d’aller gagner. J’en avais besoin. »
Photos et texte Camille Le Saux